Après promulgation de la nouvelle loi sur la presse, la France a appelé le Burundi « au respect de la liberté de la presse », Ban Ki-moon s’est dit « déçu par la promulgation d’une loi restreignant la liberté de la presse » alors que le ministre des Affaires étrangères belge « déplorait la décision ».
Le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères Didier Reynders de la Belgique avait rapidement réagi à la promulgation ce mardi 4 juin de la nouvelle loi sur la presse par le président burundais, « déplorant cette décision car le texte tel qu’adopté par le Parlement pose de très sérieuses restrictions à l’exercice du métier de journaliste au Burundi et n’apparaît pas en conformité avec les engagements que ce pays a pris en tant que signataire du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. »
Dans le communiqué de presse publié ce mercredi 5 juin, le ministre Reynders a dit « espèrer maintenant que les autorités burundaises feront preuve de modération et de discernement dans l’application de cette loi afin de ne pas nuire à l’élan de démocratisation et de réconciliation nationale imprimé notamment par les récents ateliers sur les élections. »
Quant au Secrétaire général des Nations Unies, « cette loi risque de mettre en péril la liberté de la presse dans ce pays », a déploré hier son porte-parole : « M. Ban souligne que le droit à la liberté d’expression et le pluralisme des médias sont des éléments essentiels dans une démocratie digne de ce nom », avant d’exhorter le gouvernement du Burundi à « mettre sa législation en conformité avec la tradition démocratique du pays et les normes internationales des droits de l’homme. »
Paris a aussi réagi à la promulgation de la loi, la France appelant le Burundi à « respecter la liberté de la presse » selon le ministère des Affaires étrangères, qui s’est dit « préoccupé à la suite de la promulgation par les autorités burundaises d’une loi sur la presse non conforme aux engagements internationaux du Burundi, et notamment au Pacte international relatif aux droits civils et politiques », selon Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d’Orsay.
« Nous appelons les autorités burundaises à respecter la liberté de la presse et les engagements pris lors de la conférence des partenaires du développement du Burundi à Genève », a-t-il ajouté.
Répondant aux journalistes burundais qui qualifient la loi de « liberticide », le président Pierre Nkurunziza a été on ne peut plus clair : « Vous devriez vous féliciter de la promulgation de cette loi au lieu de se lamenter. Je suis parmi ceux qui ont été à un certain moment contre certaines lois qui existaient au Burundi depuis très longtemps, même la Constitution actuelle. En politique, l’on se contente de ce que l’on a tout en sachant que l’on fait toujours des évaluations. »
Avant de pointer les journalistes venus l’accueillir à son retour d’un voyage au Japon : « Vous devez savoir que nous sommes vos frères et sœurs, nous devons partager tout ce qui est de la responsabilité de la stabilité de ce pays. C’est une loi qui a été façonnée à la taille du Burundi, en tenant compte de réalités du pays et du contexte régional. Si vous n’êtes pas contents comme c’est le cas pour tel ou tel autre texte, il faut patienter et la patience fait la victoire. »