Au lendemain [du vote de la nouvelle loi sur la presse à l’Assemblée Nationale->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article5230], les professionnels des médias se révoltent et manifestent la ferme volonté de ne pas se soumettre face à une loi qualifiée de liberticide.
<doc7639|left>Le président de l’UBJ (Union Burundaise des Journalistes) se dit scandalisé et atterré : "Je ne comprends pas ce retour en arrière : la commission avait fait des amendements acceptables mais la plénière a presque tout rejeté."
Pour lui, il fallait exiger le diplôme de licence à ceux qui n’ont pas encore commencé le métier. Par ailleurs, constate le président de l’UBJ, ce niveau devrait être exigé à l’Assemblée Nationale : "Vu le déroulement des débats, le niveau d’étude de nos députés est à revoir."
Alexandre Niyungeko précise que l’UBJ se limite pour le moment à dénoncer cette nouvelle loi, car il espère que le Sénat ne va pas laisser passer une loi qui constitue un recul de la démocratie burundaise.
Pour Innocent Muhozi, président de l’Observatoire de la Presse Burundaise (OPB) c’est une loi qui sera inapplicable : "Nous sommes dans l’incapacité de respecter certaines clauses de la nouvelle loi. Nous ne sommes plus au temps de Bokassa, d’Idi Amin Dada ou de Micombero. Ils n’ont pas pris en compte ce sur quoi nous nous étions convenus et nous n’accepterons jamais de nous soumettre », insiste-t-il.
Parmi les députés, ajoute Innocent Muhozi, qui demandent que les journalistes doivent avoir le niveau licence, certains n’ont même pas terminé les humanités : "S’ils veulent fermer les médias, ils n’ont qu’à le faire."
Il regrette que certaines personnes soient devenues des maîtres dans l’art de fabriquer des problèmes. Il ne voit pas ce qui va l’empêcher de donner une carte de presse à quiconque sera capable de travailler dans son médium (Radio et Télé Renaissance). « Parmi les meilleurs journalistes au Burundi, il y avait et il y a toujours ceux qui n’ont pas ou n’avaient pas le niveau des humanités. Nous devons simplement respecter la Constitution, la Charte de l’Unesco, les Droits de l’Homme parce que la nouvelle loi ne reflète pas la liberté de la presse. »