Certaines dispositions de la réforme constitutionnelle sont différemment interprétées par la classe politique burundaise. L’opposition dénonce une politique du deux poids deux mesures et des ambiguïtés.
D’emblée, les articles 81, 86 révèlent des restrictions quant à la formation des coalitions. Selon l’article 81, les partis politiques peuvent former des coalitions lors des élections. L’article 86, quant à lui, dispose : « Aucune coalition d’Indépendants ne peut être autorisée ». D’aucuns ont alors des interrogations et des doutes sur l’avenir de la coalition d’Amizero y’Abarundi.
D’autres questions se posent sur l’article 174 qui stipule que les candidats présentés par les partis politiques ne peuvent être considérés comme élus et siéger à l’Assemblée nationale que si, à l’échelle nationale, leur parti a totalisé un nombre de suffrages supérieur ou égal à 2% de l’ensemble des suffrages exprimés.
Les candidats indépendants ne peuvent être considérés comme élus et siéger à l’Assemblée nationale que s’ils ont obtenu au moins 40% des suffrages exprimés dans la circonscription où ils se sont faits inscrire. Il y a lieu de s’interroger sur cette différence entre les pourcentages pour des candidats régis par un même Code électoral.
L’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution suscite également des interrogations. L’article 292 précise que la nouvelle Constitution entre en vigueur le jour de sa promulgation. Or, l’article 288 dispose que les institutions en place restent en fonction jusqu’à l’installation effective de nouvelles institutions élues. Mais quelles institutions ? Quels postes resteront après la promulgation et quels postes attendront les élections? La question n’est pas tranchée.
En outre, l’article 180 de cette réforme constitutionnelle dispose que les lois sont votées à la majorité absolue des députés présents ou représentés. Ainsi les lois risquent de passer comme une lettre à la poste. Et ce au préjudice du débat parlementaire souvent fécond.
Mais quid de la Constitution qui sera appliquée au niveau du fonctionnement de l’Assemblée nationale, du vote et de l’adoption des lois ?