Après l’élection du nouveau président du CNDD-FDD ce samedi 31mars, l’Alliance Démocratique pour le Changement (ADC-IKIBIRI) affirme qu’il n’y aura pas de nouvelle dynamique dans la recherche de solutions aux problèmes auxquels fait face le pays.
<doc3496|left>Selon Léonce Ngendakumana, président de l’ADC-IKIBIRI, le parti CNDD-FDD et le pouvoir qui en est issu ont déjà fait beaucoup de promesses au peuple burundais, mais ces engagements n’ont pas été honorés.
Il rappelle la promesse de l’équipe qui vient de partir : « Avant d’entamer leur mandat, l’équipe est venue nous voir pour nous rassurer que désormais la situation allait changer. » Mais, déplore-t-il, la situation s’est empirée jusqu’à ce qu’on soit classé parmi les trois pays les plus pauvres et les plus corrompus de la planète : « Nous allons les juger sur les actes et non sur leurs paroles », précise-t-il.
Pour l’ADC-IKIBIRI, signale Léonce Ngendakumana, l’important c’est d’avoir une vision. C’est de savoir où le CNDD-FDD veut conduire le Burundi et son peuple : « C’est d’avoir une ligne directrice de travail et d’avoir un programme qui génère des revenus et ne pas continuer à privilégier des programmes budgétivores, à caractère propagandiste », mentionne-t-il.
Changement interne au sein du parti CNDD-FDD
Ce pessimisme est partagé par Manassé Nzobonimpa, député à l’East African Legislative Assembly (EALA) et ancien membre du Comité des sages du CNDD-FDD, aujourd’hui en dissidence avec ce parti au pouvoir.
Pour lui, le plus important n’est pas d’élire Nyabenda à la tête du parti : « Le plus salutaire est de changer la situation qui prévaut au sein du parti. Parmi ceux qui l’ont mis à la tête de cette formation politique, il y a des personnalités qui ont commis des crimes et qui cherchent toujours à être protégées. »
Ces gens constituent, indique-t-il, un blocage dans la bonne gouvernance. D’après lui, les nouveaux organes à la présidence du CNDD-FDD ne vont pas changer grand’chose. Cet ancien poids lourd du CNDD-FDD conseille aux Burundais et aux « Bagumyabanga » (les militants du CNDD-FDD) d’être patients.
Prêt pour tout dialogue sauf sur le partage du pouvoir
De son côté, Pascal Nyabenda, le nouveau président du parti CNDD-FDD se dit prêt pour le dialogue. Mais, il s’oppose catégoriquement à tout échange qui viserait le partage des postes : « Nous allons donc mettre en avant le dialogue car c’est une bonne démarche en démocratie », a-t-il précisé.
Par ailleurs, il mentionne qu’il y a déjà un forum pour les partis politiques au sein duquel différentes formations politiques se rencontrent pour dialoguer. Pour lui, même si certaines formations politiques ont choisi de boycotter ces rencontres, les Burundais ont choisi le chemin du dialogue pour trouver des solutions à différentes questions. Il promet que c’est cette même démarche qui sera toujours suivie par le parti.