Lors d’une séance des questions orales au ministre des Infrastructures, ce 29 août, les sénateurs sont revenus sur sa récente annonce exigeant la construction des maisons en étage dans la ville de Bujumbura. Pour eux, il faut d’abord une restructuration de la ville et un plan local d’urbanisme.
« Pour que cette vision soit bien orientée, il faut qu’elle soit accompagnée par un plan local d’urbanisme qui détermine les règles d’aménagement de la ville de Bujumbura, la gestion des espaces réservés aux routes ou des espaces verts », propose le sénateur Jean-Bosco Ntunzwenimana.
Pour lui, ce plan constitue un outil de planification servant de référence pour ceux qui demandent des autorisations de construction ou ceux qui envisagent de construire des maisons dans différents quartiers.
Il rappelle que le projet sur la modernisation de la zone Buyenzi, initié par le gouvernement en 2009, n’a pas encore été mis en œuvre : « Les études de ce projet sont disponibles au ministère des Infrastructures. On peut commencer par mettre en œuvre ce projet pour montrer la faisabilité de cette nouvelle vision ».
Ce projet visait à limiter l’extension et l’expansion de la ville de Bujumbura dans les zones cultivables, les endroits inondables et le milieu rural ; encourager la construction en hauteur des anciens quartiers par la densification verticale ; créer 1 200 appartements à 4 niveaux sur un espace relativement restreint ; protéger la rivière Ntahangwa et le Lac Tanganyika par un assainissement de la zone Buyenzi ainsi que rénover le quartier par la mise en place des infrastructures et des équipements modernes.
Pour le sénateur Jean-Marie Nibirantije, la nouvelle vision d’urbanisation de la ville de Bujumbura est bonne. Cependant, poursuit-il, il faut prendre des mesures préalables pour sa réussite : « On cherche à construire des maisons en étage dans la ville de Bujumbura alors qu’il y a présentement des quartiers n’ayant pas de routes. Dans certains quartiers, on doit laisser son véhicule derrière pour rentrer, car il n’y a pas de routes. Il faut d’abord faire la restructuration de la ville ».
Il appelle le ministère des infrastructures à répertorier toutes les parcelles de l’Etat dans la commune Mukaza, surtout dans les quartiers Kiriri et Rohero. Pour lui, il faut lancer ce nouveau plan d’urbanisation dans ces quartiers : « On peut donner cinq ans aux propriétaires des parcelles dans ces quartiers pour se conformer à la nouvelle vision et continuer avec les autres quartiers après avoir évalué sa faisabilité dans cette zone ».
Les sénateurs ont fait part de leurs inquiétudes sur la récente mesure de l’Obuha, Office burundais de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction, suspendant provisoirement la soumission des demandes d’approbation de morcellement et transfert des parcelles ayant une superficie supérieure ou égale à 10 ares dans certains quartiers de la capitale économique.
Ces élus du peuple demandent au ministre des Infrastructures de laisser les propriétaires vendre leurs parcelles s’ils ne sont pas capables de se conformer à ce nouveau plan d’urbanisation.
« Que l’Etat prêche par l’exemple »
Le sénateur Ernest Nahimana exhorte le ministère des Infrastructures à faire des descentes pour expliquer cette vision à la population et recueillir leurs préoccupations : « Il ne faut pas se limiter à des sorties médiatiques. La population a besoin de s’exprimer sur ce plan ».
Pour lui, l’Etat devrait prendre le devant en construisant de beaux immeubles dans le centre-ville de Bujumbura, à commencer par la place de l’ancien marché central.
Même avis avec Fabrice Nkurunziza, deuxième vice-président du Sénat. Pour lui, l’Etat devrait commencer par la rénovation des maisons appartenant à l’INSS, l’Institut national de la sécurité sociale, pour se conformer à la nouvelle vision afin de donner l’exemple à la population. Selon lui, il faut aussi penser à la faisabilité de ce nouveau plan compte tenu de la situation économique actuelle du pays.
En outre, il fustige que le plan directeur innovant de la ville de Bujumbura, vision 2045, ne soit plus tenu en considération : « La conception de ce plan a couté des milliards de BIF. Il ne faut pas qu’on continue de faire des études onéreuses qui ne sont pas finalement mises en application. Cela est une perte pour le pays ».
Le ministre des Infrastructures, de l’Équipement et des Logements sociaux, Dieudonné Dukundane, soutient qu’il est nécessaire d’expliquer à la population le bien-fondé de cette vision.
Concernant le plan directeur de la ville de Bujumbura, vision 2045, il estime que sa mise en œuvre entraînerait des pertes plus énormes que les moyens dépensés dans sa conception : « On ne peut pas étendre la ville dans des zones de la plaine de l’Imbo réservées à l’agriculture. Avec cette nouvelle vision, on pourra repérer certaines idées utiles dans ce plan ».
La consideration du pouvoir d’achat de la population est importante dans toute politique de l’habitat.
Par exemple en Egypte ou une nouvelle capitale est en train d’etre construite en plein desert, il y a des gens qui se plaignent deja qu’ils ne vont pas etre capables de payer pour tous ces beaux nouveaux logements.
« Just outside a new capital in the desert east of Cairo, the Egyptian government has been racing to ready new homes for thousands of mid-level civil servants who are expected to move to the city.
Egypt turned to private developers to build pricier residential districts within the grandiose new capital, which is designed for more than six million people to live in over 168 square kilometres beyond Cairo’s outer reaches…
Though government ministries are largely complete, other areas of the new city and transport links are still under construction. Some Egyptians worry it will be inaccessible and unaffordable for them… »
https://www.reuters.com/world/middle-east/egypt-rushes-build-public-housing-new-capital-employees-2021-08-16/
1. Vous ecrivez:« Ce projet visait à limiter l’extension et l’expansion de la ville de Bujumbura dans les zones cultivables, les endroits inondables et le milieu rural ; encourager la construction en hauteur des anciens quartiers par la densification verticale ; créer 1 200 appartements à 4 niveaux sur un espace relativement restreint… »
2. Mon commentaire
Aux Etats Unis par exemple, l’on a essaye de trouver des reponses aux problemes de logements parce que l’Etat lui-meme a mis la main dans la poche en financant la construction de logements a louer a bas pris (Loi sur le logement de 1937) et il y a des banques qui accordent des credits de 15 ou 30 ans a ceux qui veulent realiser le reve americain/The American Dream d’avoir sa propre habitation (aujourd’hui les taux d’interet pour ces credits se situent aux environs de 8% par an: 30-year fixed =8.1%, 30-year fixed VA = 7’614%).
Avec les petits salaires et le petit pouvoir d’achat au Burundi, PEU DE GENS PEUVENT SE CONSTRUIRE UNE MAISON EN ETAGE.
a. « La loi sur le logement de 1937, ou Housing Act of 1937 en anglais, également connue sous le nom de loi Wagner-Steagall, est une loi fédérale américaine votée en plein période du New Deal par le 75e Congrès des États-Unis, statuant sur la création de la United States Housing Authority, office du logement du Département américain de l’Intérieur, et permettant à l’État américain de subventionner les États dans leur politique de logement social et de construction d’habitations à loyer modéré… »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_sur_le_logement_de_1937
b. « Depuis la crise des subprimes, il y a eu une véritable désillusion et une perte de confiance en l’efficacité du modèle américain. Pour expliquer cette désillusion, il faut comprendre la raison de cette crise. Le marché immobilier américain utilisait le rêve de tout Américain d’avoir sa propre maison grâce aux prêts immobiliers… »
https://major-prepa.com/langues/anglais-langues/american-dream/