– Ce 30 janvier 2013, le deuxième vice-président de la République s’était déplacé au nord de Bujumbura pour lancer les travaux de construction du nouveau marché provisoire : "Il sera prêt dans un mois : les travaux se feront jour et nuit pour que les gens reprennent leur vie normale", a-t-il annoncé.
– Pourtant, [les commerçants du marché central ont catégoriquement refusé lundi 29 janvier de changer de place->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4695], craignant "un agenda caché" qui viserait à les priver de leurs stands "comme cela s’est passé à Nyakabiga ou encore Jabe."
Jeudi 31 janvier 2013 : les commerçants se rendent dans les ruines du marché
<doc6935|left>Les représentants des vendeurs ont effectué une visite dans ce qui reste du marché central de Bujumbura. Le constat est simple : tout a été détruit. Ou presque : le stand de Mathias est indemne. Aucune trace de feu sur ses articles. Même les planches qui couvraient le stand n’ont pas été touchées.
Pour les autres, c’est la résignation. Il sera difficile pour certains de retrouver leurs places car l’odeur qui plane dans les ruines est terrible, le toit effondré bloquant par ailleurs l’accès à une bonne partie des lieux.
Cette visite a aussi été l’occasion de découvrir des stands construits au dessus des vannes à eau destinées à être actionnées en cas d’incendie : voilà pourquoi les sapeurs-pompiers n’ont pas pu les atteindre ce dimanche.
<doc6926|left>C’est pourquoi le deuxième vice-président, accompagné par une forte délégation ministérielle (Défense nationale, Sécurité publique, Travaux publics, Commerce et l’Industrie, Énergie et Mines) ainsi que le maire de Bujumbura a tenu à tranquilliser les commerçants : "La distribution des stands dans le nouveau marché se fera dans la transparence, en concertation entre leurs représentants, la Sogemac, la Mairie et d’autres intervenants."
M. Rufyikiri, qui a par ailleurs appelé les vendeurs à "ne pas céder à la colère et penser plutôt à l’avenir" leur a rappelé que "la réhabilitation de l’ancien marché prendra beaucoup de temps."
Côté commerçants, aucun représentant n’était présent lors du lancement de ces travaux. Audace Bizabishaka, président du Syndicat général des commerçants a précisé "ne rien savoir de cette activité", rejoint par le représentant des commerçants du marché central, Gabriel Kabu
La réunion tenue entre les deux côtés et la mairie hier dans l’après-midi devrait peut-être départager les positions.
Ce déplacement de Gervais Rufyikiri est une mise en application des [deux premiers points parmi une série de mesures d’urgence annoncées par le gouvernement->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4705] en réponse de [la catastrophe de ce dimanche 27 janvier->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4684]
Autre information : le Parquet général de la République vient de mettre sur pied une commission d’enquête sur les causes du déclenchement de l’incendie ce dimanche au marché central de Bujumbura. Valentin Bagorikunda, le procureur général, précise que cette commission a un délai de 60 jours pour produire son rapport.
Composée de quatre substituts de procureur et trois commissaires de police, elle a prérogative de "prendre toute mesure légale qui s’impose" pour établir la lumière sur l’incendie de ce 27 janvier.