La municipalité de Bujumbura compte instaurer un nouveau cahier d’enregistrements des familles. Dotés d’un code à scanner QR, les nouveaux livrets viennent remplacer les anciens. Les concernés évoquent une charge de plus pour les ménages.
Plus d’une fois, en l’espace de quatre ans, les petits registres de ménages ont été brusquement modifiés. A chaque fois, les habitants de Bujumbura doivent s’acquitter d’une certaine somme pour s’en procurer.
L’an dernier, le coût de ce livret s’élevait à 3.000 francs burundais. Certains habitants de la mairie approchés disent ne pas être au courant de ce changement, d’autres parlent d’une mesure précipitée et non avantageuse.
« On ne comprend pourquoi introduire de nouveaux, alors qu’on en a de presque vides », se plaint Emile Ndikumasabo, taxi vélo, un chef de ménage dans la zone Mutakura. Et Olivier, coiffeur de renchérir : « On ne vit qu’a deux, le cahier est vierge, pourquoi un autre ? ».
Pour Ndikumasabo, c’est encore une fois, un coup de couteau dans le dos des habitants de la ville aux maigres revenus : « Beaucoup de Burundais peinent à avoir 1000 francs en un mois. On est en train d’empiéter sur nos droits ».
Selon ces mêmes habitants, l’Etat ne devrait pas prendre en considération un simple cahier, « Au lieu d’en faire de nouveaux, qu’on les supprime, on a déjà des cartes d’identités», implore un autre taxi vélo, abordé à l’avenue de l’université. « Il faut plutôt tirer toute l’attention sur les autres documents d’identité officiellement reconnus ». Mais, « Que l’Etat ’’Mvyeyi’’ nous décharge de ce fardeau », conclut Emile Ndikumasabo.
Iwacu a essayé de contacter les services du bureau du Maire de Bujumbura, pour des éclaircissements, mais en vain.
Rappelons que le système d’enregistrement et d’identification des membres des ménages et des visiteurs a été instauré pour la première fois, en juillet 2016.