11 TCM (Techniciens civils militarisés) qui avaient suivi une formation préparatoire pour servir sous les couleurs de l’AMISOM, la Mission de l’Union Africaine en Somalie. Ces femmes crient à la discrimination.
<doc2961|left>« Trois mois de formation pour rien », regrette l’une des femmes parmi celles qui devaient partir en Somalie comme agents d’appui. Les unes sont des infirmières, d’autres des secrétaires. Elles crient à une discrimination basée sur le genre, car les hommes formés avec elles sont déjà partis : « Nous avons passé des mois loin de nos familles, de nos enfants. Parmi nous, il y avait même des mères qui allaitaient mais ont laissé leurs enfants pour cette formation. » Elles devaient partir avec les 13ème et 14ème bataillons et déplorent la façon dont la mauvaise nouvelle les a parvenue : « Quatre jours avant le départ du bataillon, des rumeurs ont circulé affirmant qu’on n’était pas sur les listes de ceux qui devaient partir. »
Le déploiement dans l’AMISOM était censé être une réponse à l’une des revendications des femmes TCM. Et pour cause ! Elles avaient demandé les mêmes avantages que les militaires au niveau salarial. La réclamation avait été acceptée par le haut commandement de l’armée. Mais les prévisions budgétaires de 2011 n’ayant pas pris en compte cela, le haut commandement leur aurait promis de les enrôler pour l’AMISOM ; histoire de majorer leurs rémunérations. « Partir en Somalie, c’est un risque. Mais si Dieu te préserve, tu peux mettre un peu d’argent de côté et plus tard, investir dans un projet utile », explique l’une de ces TCM.
<doc2962|left>Les TCM ne sont pas indispensables en Somalie
Selon le porte-parole de l’armée, le colonel Gaspard Baratuza,la décision de suspendre le départ des TCM concerne aussi bien les femmes que les hommes. Il indique que l’armée n’a pas voulu les exposer à cause du contexte actuel en Somalie : « Nous sommes en deuxième phase de l’opération de maintien de la paix en Somalie. De ce fait, le contingent a besoin des agents opérationnels, à priori les militaires. » Il insiste aussi sur le fait qu’il revient au commandement de voir les priorités du moment : « La présence des agents d’appui n’est pas indispensable. » Par ailleurs, ajoute le colonel Baratuza, parmi les militaires, il y en a qui ont étudié l’administration. Et dans les missions de maintien de la paix, explique-t-il encore, le travail de ces infirmières se trouve dans des établissements hospitaliers. « Les brancardiers de combat, qui sont des infirmiers militaires, accompagnent les militaires sur le champ de bataille, contrairement à elles. »
Pour ce qui est de la formation reçue par ces TCM, le porte-parole indique que cela ne signifie pas partir obligatoirement en Somalie. Elle s’inscrit dans le cadre de la professionnalisation des services de l’armée: « Notre pays est sollicité pour des missions de maintien de la paix et notre armée veut se professionnaliser. D’ailleurs, ces TCM peuvent partir ailleurs, là où le Burundi serait appelé à envoyer ses soldats. » Et de préciser que l’armée doit prendre en compte la vulnérabilité de ces femmes TCM sur le champ de bataille. Néanmoins, leurs sœurs militaires ne sont pas concernées.