«Nous sommes stigmatisés par nos proches et par la société», dixit une femme rencontrée lors d’une descente de l’Alliance Burundaise contre le Sida (ABS), au centre d’assistance médico-psychosociale des usagers des drogues à Jabe, ce mardi 18 avril. Nous voulons tous, poursuit-elle, tourner le dos à la consommation des drogues. Elle demande au gouvernement une assistance en médicaments. Et d’exhorter les députés à voter une loi permettant aux usagers de la drogue de bénéficier de soins gratuits.
Egide Haragirimana, directeur dudit centre, confie que son établissement fait face au manque de médicaments et de réactifs pour les tests. Selon lui, sur 333 personnes dépistées en septembre 2016, 18 sont séropositives, 12 souffrent de l’hépatite B, 7 de l’hépatite C, 4 de la tuberculose et 89 ont des plaies graves. Il signale également trois morts, deux à Bujumbura et un à Makamba. Ce médecin demande au gouvernement de s’investir pour juguler la consommation des drogues. Notamment dans la prévention, le traitement des malades et le suivi clinique des toxicomanes.
Gérard Mbonabuca, représentant légal de l’ABS, plaide pour la construction d’un centre national de rééducation et de désintoxication des usagers de la drogue. Pour lui, ces derniers devraient être soignés et non emprisonnés.
Adolphe Banyikwa, député membre de la commission chargée des questions d’éducation, signale qu’un rapport sera bientôt présenté à l’Assemblée nationale. Il se dit en faveur d’une loi sévère sanctionnant les trafiquants et les producteurs de drogues.