La production cinématographique et les lacunes au niveau des lois qui régissent le secteur ont dominé le débat lors de l’émission hebdomadaire Club de la presse.
Le consultant en communication et l’un des connaisseurs du septième art, Simon Kururu, a surtout déploré le fait qu’un seul article dans la loi sur la presse parle du cinéma en ce qui concerne l’autorisation de réaliser un film. Pour lui, la réglementation de la cinématographie doit être différente de celle des médias. «Il faut donc enlever le cinéma de la loi sur la presse ».
Dans la même loi sur la presse en vigueur au Burundi, M. Kururu a encore déploré qu’il est stipulé que le réalisateur doit avoir une carte de cinéaste en cours de validité. L’autre entrave à l’exercice libre du septième art est, toujours de l’avis de Simon Kururu, le fait que le Conseil National de la Communication (CNC) est autorisé à instituer des taxes. L’autorisation de produire et tourner un film à caractère social et/ou commercial varie entre 300 et 600 dollars, d’après la même source qui a estimé, au passage, que le CNC ne doit normalement pas percevoir de telles recettes.
Par ailleurs, on n’a pas clairement défini ce qu’est un film à caractère social et commercial qui nécessite tant d’argent en devises fortes.
D’un autre côté, a-t-il ajouté, la loi devrait également prévoir un dépôt légal, comme dans le cas des journaux, ne fût-ce que pour laisser des traces dans les archives nationales, avant de souhaiter la restructuration du secteur pour qu’il génère de l’emploi dont ont tant besoin les jeunes Burundais.
Même son de cloche du côté de Valérie Muco, journaliste à la RTNB: « Le texte de loi qui est censé régir le cinéma est flou et incomplet. Pour lui, nos jeunes réalisateurs se cherchent encore. « Où peuvent-ils trouver les fonds nécessaires à l’accomplissement de leurs objectifs? Il faut adapter les textes à la réalité burundaise », a-t-il conclu.
De l’avis d’Emelyne Muhorakeye de Télé-Renaissance, les textes actuels ne peuvent pas promouvoir le cinéma. Elle affirme que le cinéma est du domaine de la culture et fait avancer le pays. « Il faut donc encourager nos cinéastes assermentés ou en herbes au lieu d’entraver la marche vers l’industrie cinématographique », assure-t-elle.
Son homonyme de la radio indépendante, Bonesha FM, le cinéma est un secteur important dans le développement du pays. Mais, elle considère qu’il n’est pas encore développé au Burundi. Et d’ajouter : « Il faudrait une loi spécifique qui n’est pas trop exigeante pour promouvoir cet art qui génère beaucoup d’argent de par le monde ».