A l’issue d’une séance d’échanges tenue ce vendredi 11 juin à Bujumbura, une nouvelle fédération des enseignants a vu le jour. Il s’agit de la Fédération nationale des Syndicats du Secteur de l’Enseignement et de l’Education au Burundi (FNSEEB).
Antoine Manuma, le nouveau président de la FNSEEB et en même temps président de la Sygepebu, tient à souligner les objectifs de la nouvelle fédération à savoir : le renforcement de la solidarité syndicale entre les personnels de l’enseignement et de l’éducation et à tous les niveaux, le dialogue avec les partenaires (l’Etat, les employeurs, …).
« Le dialogue nous permettra d’aboutir à des solutions consensuelles », dit Antoine Manuma. Et d’ajouter que de vraies discussions seront aussi engagées sur la question de la rémunération salariale.
Concernant les liens supposément tendus avec la Coalition spéciale des syndicats des enseignants pour la solidarité nationale (Cossessona), M. Manuma relativise. « Il n’y a pas de conflit, juste un malentendu avec la Cossessona car nous visons les mêmes intérêts. Même en lisant les statuts des syndicats, on se rend compte qu’il y a beaucoup de points communs avec la Cossessona ».
Le leader syndical va plus loin et évoque un potentiel rapprochement avec la Cossessona. « Ce sont plutôt nos frères, nous cherchons même à constituer une même fédération. Nous voulons un dialogue interfédéral pour que nous trouvions des solutions aux questions qui nous divisent ».
« Nous étions en conflit ouvert avec la Cossessona », raconte D.G, un membre du syndicat Sygepebu qui ne partage pas le relativisme du président de son syndicat vis-à-vis de la Cossessona.
Ce militant syndical revient sur le différend qui a longtemps opposé beaucoup d’enseignants à la Cossessona. « Cette confédération ponctionnait une somme d’argent sur nos salaires sans notre consentement, de l’argent dont nous avons toujours ignoré l’usage réel»
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, d’après ce syndicaliste, a été le redéploiement du corps enseignant. « Des enseignants se voyaient muter très loin de chez eux, sans qu’ils aient été consultés, sans parler des foyers qui se disloquaient suite à ces éloignements ».
Suite à ces redéploiements, beaucoup de syndicats, excédés, se sont organisés. De là, naîtra la FNSEEB. « C’est une joie immense pour moi qu’on en soit là aujourd’hui. Dieu a été avec nous durant tout le chemin tant parsemé d’embûches qu’on a traversé », se réjouit D.G.
Signalons que les syndicats qui constituent la nouvelle fédération d’enseignants sont : le Sygepebu, le Sepeduc, le Steibu et le Stub.
Les temps sont durs
Cosessona, FNSEEB, CONAPES ect……. ces enseignants sont ils dans l’incapacité intellectuelle de créer un syndicat et de lui donner un nom et une mission claire et compréhensible au lieu de nous faire des abréviations kilométriques ?
A force de multiplier ce genre de coalition , ils finiront par se perdre et c ‘est une aubaine pour l’employeur appelé à opérer dans un monde émietté.
Rugwe
« Cette confédération ponctionnait une somme d’argent sur nos salaires sans notre consentement, de l’argent dont nous avons toujours ignoré l’usage réel »
L’employeur, qui est soit l’établissement scolaire si c’est dans le privé, soit le gouvernement si c’est dans la fonction publique, n’a pas le droit de verser des montants de cotisations à un syndicat sans l’accord de son employé. Le salaire appartient à l’employé, et non au syndicat.
Si ces prélèvements se font sans l’accord des enseignants, c’est qu’il y a une faille et des lacunes dans les processus de vérification, de validation et d’approbation des prélèvements convenus entre le syndicat et les syndiqués. Pour être plus clair, le syndicat a transmis la mauvaise information à l’employeur et les vérifications requises avant les prélèvements n’ont pas été faites (par l’employeur auprès de ses employés). Les employés aussi ont la responsabilité de vérifier l’exactitude des montants qui sont prélevés sur leur salaire et de rapporter les abus et les erreurs à leur employeur.
Le meilleur moyen de résoudre ce problème serait que le gouvernement ou l’employeur verse le plein salaire directement à ses employés et qu’ils décident eux-mêmes de cotiser à leur syndicat. Ce serait l’une des façons de remettre le pouvoir aux employés sur leur syndicat. Sinon, il y aura toujours des abus.
L’Education souffre dans les secteurs. Si les syndicalistes continuent à semer le chaos pour bénéficier quelques avantages personnels, qui plaidera pour nos enfants. C’est triste.