Le coup d’envoi de la campagne pour les élections présidentielles, législatives et communales, attendues le 20 mai, a eu lieu le lundi 27 avril. Tous les candidats, en signe de « démonstration de force », ont mobilisé leurs militants pour signer leur entrée en campagne. C’est par milliers que les partisans sont venus de tous les coins du pays.
Que ce soit à Bugendana pour le candidat du parti au pouvoir, ou à Ngozi pour son principal opposant, c’était la liesse populaire. Leurs sympathisants étaient tous galvanisés pour dire que leur candidat est le seul en qui le peuple burundais mérite de mettre sa confiance pour que le pays aille de l’avant. Les points forts des projets de société ont été présentés. Des promesses faites, des slogans scandés : «Le changement, c’est maintenant », « Ensemble, tout devient possible », « Citoyens, prenez le pouvoir»…
Le peuple semble être à l’honneur, au centre des préoccupations des candidats. Pendant trois semaines, les politiques vont parcourir le pays d’un bout à l’autre. Ils seront proches de la population, des masses populaires, dans une certaine euphorie. Tout paraît beau, du moins au niveau de la quête du pouvoir démocratiquement.
Cependant, les Burundais semblent oublier que le coronavirus, ce monstre qui fait trembler toute la planète, est dans nos murs. Nos reporters ont vu des camions transporter des militants serrés comme des sardines vers les lieux des meetings. Des bus étaient pleins à craquer. Dans les lieux de rassemblement, les militants s’attroupaient, certains s’étreignaient.
A la fin du meeting, les militants assoiffés ont envahi les bars pour partager un verre. Ce qui me semble grave, c’est que rien n’a été dit par les « maîtres à penser » sur cette pandémie et les mesures en vue de s’en prémunir.
Sans être alarmiste, encore moins fataliste, le risque de propagation du coronavirus à un rythme vertigineux est plus que probable lors de cette campagne électorale qui va durer trois semaines. Il revient impérativement aux différents candidats de rappeler, insister sur le respect des consignes des autorités sanitaires pour lutter contre ce fléau. Aspirer à diriger, c’est aussi prévenir.