Dans le cadre de son projet «Emploi des jeunes ruraux», le Programme de Développement des Filières (PRODEFI) est en train de former, depuis un mois, une centaine de jeunes dans les métiers de soudure, couture et la coiffure moderne. Les bénéficiaires affirment que cette formation va changer leur vie.
Initié en 2013, la composante «Emploi des jeunes ruraux» a déjà permis la création de plus de 10.000 emplois. «Ce projet a pour objectif d’appuyer les initiatives individuelles ou collectives des jeunes dans le but d’améliorer leur employabilité», indique Benoît Ndikumana, responsable de la composante «Emploi des jeunes ruraux». Selon lui, ces formations techniques vont aider les jeunes à multiplier les opportunités d’accès à un emploi ou à créer eux-mêmes des emplois.
Bénoit Ndikumana fait savoir qu’il y a trois catégories de jeunes appuyés par cette composante : les jeunes qui n’ont encore initié aucun projet, les jeunes qui sont en activité ainsi que les jeunes qui ont initié un projet mais qui l’ont abandonné. Le responsable de la composante souligne que ces jeunes suivent un programme axé sur trois modules à savoir trouver l’idée de votre entreprise (TRIE), Créer votre entreprise (CREE) et enfin Gérer mieux votre entreprise (GERME). «Ces trois modules combinés sont connus sous le vocable GERME. Un programme vulgarisé dans le monde entier par le Bureau International du Travail (BIT). Pour le moment, nous sommes dans la phase des formations techniques.»
Une aubaine pour les jeunes
Les jeunes qui sont en formation en Mairie de Bujumbura sont originaires de différentes provinces. «Au début, nous appuyions les jeunes de Bubanza et Ngozi. Aujourd’hui, nous avons étendu nos activités dans les provinces de Muramvya et Kayanza», souligne Benoît Ndikumana.
Dans les locaux de l’OPDE, une vingtaine de jeunes apprennent à fabriquer des moulins et des extracteurs de jus. «Ce sont des jeunes soudeurs venus des communes où nous opérons.
L’objectif est de leur enseigner à fabriquer différentes choses afin d’améliorer leurs capacités.» Réné Nduwayezu, jeune soudeur de la province Kayanza, ne tarit pas d’éloges sur les bienfaits de cette formation. «Auparavant, je ne fabriquais que des portes et des fenêtres. Cette formation m’a permis de savoir comment fabriquer un moulin. C’est un plus pour moi et cela va changer ma vie.» Même son de cloche de la part de Kenny Obed Manirakiza de la province Bubanza. «Dans ma commune, tous les soudeurs fabriquent les mêmes choses. Ces nouvelles connaissances vont m’aider à améliorer ma vie.»
Dans une salle, une vingtaine de jeunes filles et jeunes mamans s’activent sur des machines à coudre. «Lorsque nous avons commencé, nous n’avions aucune notion de couture», raconte Francine Ndikumana de la province Kayanza. En moins d’un mois, ces jeunes filles savent coudre des chemises et des pantalons. «Après cette formation, je vais ouvrir mon propre atelier. Mon futur est promettant», assure-t-elle.
Dans une autre salle, vingt autres jeunes femmes suivent attentivement les explications de leur professeur. Elles sont à un niveau plus élevé. Elles peuvent coudre des pantalons et même des costumes. «Quand je suis arrivée, je savais seulement pédaler. Nous remercions beaucoup le PRODEFI pour cette formation», confie Jacqueline Kakunze de la commune Gihanga en province Bubanza. Elle demande qu’on leur accorde encore du temps pour améliorer leurs techniques.
Au centre-ville de Bujumbura, quarante jeunes filles suivent une formation de coiffure moderne. On leur enseigne le défrisage, manucure, pédicure, … Mireille Sahabo, venue de la province Ngozi, se voit déjà propriétaire d’un salon de coiffure. «Grâce à PRODEFI, je pourrai donner du travail à d’autres jeunes.»
Tous ces jeunes qui sont en formation se heurtent à un même problème : le capital pour commencer. «Sans le matériel de départ, nous risquons d’abandonner notre métier», indiquent-ils. Pour résoudre ce problème, le PRODEFI continue d’assister ces jeunes après la formation. D’après Benoît Ndikumana, le programme les aide à se constituer en associations. Concernant le financement du matériel, le PRODEFI fait un contrat avec ces jeunes et il donne 80% du montant et les jeunes se chargent d’apporter leur contribution des 20% qui restent. Benoît Ndikumana fait savoir que ce projet est dans quatre provinces et il espère qu’il va s’étendre dans les autres provinces où le PRODEFI exerce ses activités.