Vendredi 22 novembre 2024

Politique

«Notre unité, c’est notre bouclier»

07/02/2017 16

Le Chef de l’Etat demande à tout Burundais de rompre avec toute action et comportement pouvant entacher l’unité nationale. Un appel lancé au moment où le Burundi célébrait ce lundi 6 février le 26ème anniversaire de la charte de l’unité nationale avec une journée de décalage.

Le président Nkurunziza : «Il faut rompre avec tout acte pouvant replonger le pays dans le mal»
Le président Nkurunziza : «Il faut rompre avec tout acte pouvant replonger le pays dans le mal»

Dans son discours à la Nation, le président Pierre Nkurunziza indiquera que «l’unité nationale reste le bouclier de la paix et du développement durable».

Selon lui, ce 26ème anniversaire de la charte de l’unité nationale que le Burundi célèbre le 5 février de chaque année constitue une bonne occasion pour faire une introspection et voir tous les problèmes qui ont frappé l’unité des Burundais depuis que la colonisation belge ait introduit les divisions d’ordre ethnique, politique et régionale dans notre pays.

Pour le chef de l’Etat, les maux que le peuple burundais a endurés prennent naissance avec l’arrêté du roi belge Albert Ier du 21 août 1925 de réorganisation de l’administration au Congo belge et au Rwanda- Urundi.
«Certes les termes de Hutu, Tutsi et Twa existaient au Burundi bien avant la colonisation», reconnaît-il. «Mais cette dernière a cependant radicalement changé leur substance pour des fins divisionnistes et les ont sciemment écarté de leur vraie interprétation».

Auparavant, indique-t-il, les Burundais s’identifiaient par rapport à leurs clans et chaque clan avait un rôle à jouer dans la vie du pays. «Un même clan est par ailleurs partagé par des Hutu, Tutsi et Twa », souligne le chef de l’Etat. Il donne l’exemple des clans des Bajiji, Banyakarama, Benengwe, Bacuri, Baha, etc.

«Les histoires d’ethnies introduites par la colonisation n’ont aucun fondement dans un pays ou tout le monde parle une même langue, avec culture et des valeurs communes », note le président Nkurunziza.

Il exhorte les Burundais à «se ressaisir pour restaurer et préserver l’héritage d’unité nationale légué par nos ancêtres». Pour cela, appelle-t-il, les bonnes pratiques ancestrales dont l’entraide, la solidarité, la justice, les droits humains, le respect mutuel doivent être mis en avant par les Burundais.

Il faut rentrer pour reconstruire le pays

D’après le chef de l’Etat, les travaux de développement du pays, l’amour de la patrie, la promotion des bonnes mœurs et de la culture burundaise constituent les grandes pistes de renforcement de l’unité des Burundais. Ces derniers sont appelés à conjuguer leurs efforts dans leurs diversités pour l’intérêt du pays et de ses citoyens et écarter tous ceux qui restent encore rongés par les divisions de quelques natures qu’elles soient.

«Il faut donc rompre avec les propos et les actes pouvant replonger le pays dans le mal, inscrire dans les chapitres de l’éducation patriotique des programmes qui montrent les bienfaits de l’unité et les conséquences néfastes des divisions de toutes sortes », conseille-t-il.

Pour le Président Nkurunziza, il existe des signes qui ne trompent pas montrant que les Burundais ont compris le bienfondé de promouvoir l’unité nationale. Il cite par exemple «le comportement affiché lors des sollicitations de ces dernières années quand des malfaiteurs voulaient, faire retourner le pays dans le mal ».

Le chef de l’Etat a saisi cette occasion pour lancer un appel aux Burundais exilés de rentrer dans leur pays natal pour conjuguer leurs forces avec ceux qui sont restés au pays en vue de la reconstruction nationale.

Il a demandé aux Burundais de l’intérieur de bien les accueillir en les aidant matériellement, socialement pour une bonne intégration. «Consolidons l’unité, bouclier de la paix et du développement durable», c’est le thème retenu pour cette année.

Forum des lecteurs d'Iwacu

16 réactions
  1. KIRAMBI THIERRY

    Le peuple burundais vit de l’unité, la situation est de loin celle de 1994. On partage les bureaux, on dort souvent ensemble, on se donne la bière et on n’a pas honte de dire « je suis Hutu » ou  » Je suis Tutsi ». Ceux qui sont encore dans l’éthnisme cherchez en Haut chez ceux qui disent qu’ils ne veulent plus voir des Tutsis dans l’administration, dans les ONGs et ASBL. Vous rêvez si vous pensez qu’un Tutsi peut actuellement occuper le poste d’ADG du SNR ou CG de l’OBR. Même le poste de 1er VP a été octroyé à un Congolais d’origine justement pour ne pas le confier à un Tutsi. Les 6 plus haut gradés de l’armée et de la Police (CPC et Lt général) sont exclusivement Hutus. Bref, on a une population vivant en harmonie partageant le peu de moyens qu’ils ont face à un pouvoir « hutisant » tout pour masquer ses maladresses. Les tensions avec le Rwanda vont le même sens de créer une « menace virtuelle des tutsis appuyés par le Rwanda » et ainsi justifier pourquoi on est le pays le plus pauvre du monde. Le boutiquier ou paysan Hutu de Birambi/Nyamurenza n’appellera jamais son voisin de Mujeri seuls les Chefs DD le disent et le diront.

  2. Marie claire

    Il faut reconnaitre que la politique du colonisateur belge ( diviser pour regner) a eu beaucoup des répercusions sur notre société. Mais cela n’est pas une excuse , nous les burundais doivent savoir que nous devrons resoudre nous même nos problèmes. Sans l’unité et l’amour de patrie, nous ne parviendrons jamais à reconstruire notre cher patrie

  3. Björn

    C’est facile de blamer les autres au lieu de reconnaitre ses erreurs. Ce n’est pas les belges qui sont entrains de decapiter les tetes des burundais.

  4. mayugi

    Vous avez oublié de dire qu’il a invité les burundais à chercher et reconaitre leurs clans car ils gens s’entretuent alors qu’ils sont de même clan, vous comprenez la suite.

  5. Jereve

    A y regarder de près, nous n’avons pas beaucoup avancé : à l’époque 1 de l’unité nationale, le pouvoir était « monoéthnisant ». L’ethnie est au cœur du pouvoir. Ce qui a donné naissance aux résistances politiques et armées. Aujourd’hui, nous sommes passés à l’étape 2, le pouvoir est devenu « monopartisan ». Avec son slogan : celui qui n’est pas avec moi est contre moi, est donc à éliminer. Déjà des manipulations se préparent sous nos yeux pour une mutation en pouvoir « solitaire » du genre un seul homme, un seul peuple, un seul destin. Dans tous les cas, les mouvements de résistance sont déjà là. Nous ne savons pas où tout cela va nous mener. C’est ce caractère monolithique du pouvoir fonctionnant en circuit fermé qui a freiné et freine encore l’épanouissement de l’unité nationale.

  6. Fofo

    Le plus grand héritage de la Belgique que les congolais, les burundais et les rwandais n’oublieront jamais : Diviser pour régner!

    Voici les produits belges :
    – Pour les congolais : la cessation de Katanga, la Mort de Lumumba, la guerre des Simba, etc.
    – Pour les burundais: La mort de Rwagasore, Ngendandumwe, l’évenement de 1971-1972, 1988, 1993, 2015, etc.
    – Pour les rwandais : La révolution de 1959, attaques successives de 1963-1994, génocide 1994!
    Sans parler le pillage des richesses de nos pays par le Roi Léopold
    La nouvelle génération des belges devraient reconnaitre les erreurs de leurs ainés et demander pardon! Sinon, tôt ou tard Dieu nous rendra justice!

    • Bakari

      @Fofo
      « Sinon, tôt ou tard Dieu nous rendra justice! »

      Si vous êtes convaincu que justice vous sera rendue, pourquoi continuer à polémiquer sur ces problématiques qui durent depuis 60 ans. Attendez tranquillement cette justice, et faites ce que vous avez à faire. Il y a tant de besoins à satisfaire!

    • Yves

      @Fofo : vos piètres tentatives de désinformation confinent au pathétique.
      1. Congo : ce que vous citez est exact mais date de plus de 60 ans.
      2. Burundi : La Belgique n’a rien à faire avec les conflits de 1988, 1993 et 2015. Des faits ? Des preuves ? Non, bien entendu, comme à chaque fois que l’on vous pose la question
      3. Rwanda : le génocide de 1994 est l’oeuvre de radicaux hutus, armés par la France. Si la Belgique doit être accusée de quelque chose, c’est de lâcheté pour avoir retiré ses soldats et laissés à la mort des milliers de rwandais. Mais elle n’a jamais, ni de près ni de loin, participé au génocide !

      La nouvelle génération de Burundais aveuglée par les discours du pouvoir devrait reconnaitre les erreurs de sa classe politique et demander de salir la Belgique publiquement.

      Et si, par la même occasion, vous pouviez laisser Dieu tranquille et ne pas l’inclure dans vos divagations… merci pour Lui, dont le nom est associé sans cesse aux pires folies de l’homme.

      • Yves

        * …  » et demander de ne plus salir la Belgique publiquement ». Nous sommes deux à avoir eu la visite de M. Alzheimer ^^

      • Fofo

        @Yves,
        Merci quand-même pour avoir reconnu le rôle de la Belgique dans la cessation du Katanga mais vous ignorez sciemment sa participation à la Guerre contre les Simba! Au moins dans celle de Katanga ce ne sont pas les congolais qui sont morts uniquement, les belges aussi! Concernant le Burundi, qui a semé la division entre hutu et tutsi? Qui a commandité la mort de Rwagasore, Ngendandumwe, … Micombero était soutenu par qui?
        Vous esquivez également votre rôle dans le génocide au Rwanda mais vous reconnaissez avoir retiré vos troupes! Comment peut-on retirer ses au moment où la situation s’aggrave! Je ne vous accuse pas, toutefois, vous savez vous mêmes qui a planté ce fléau de division parmi les hutus et tutsis. Vous dites bien quand vous parlez des hutus radicalisés par les français pourtant ils sont les frères de wallons qui ont colonisé le Congo-Burundi-Rwanda! Pourquoi ne parle pas les massacres contre les tutsi rwandais en 1959 alors que le Rwanda était encore sous la colonie Belge et vous oubliez que c’est le début de la haine ethnique qui grandit jusqu’au génocide de 1994!

        • Yves

          @Fofo : je ne peux rien pour vous si avez décidé de vivre dans le passé mais ce n’est pas de cette manière que les Burundais relèveront la tête. Car quoi ? A vous lire, les Belges auraient semé les graines de la discorde pour l’éternité et les Burundais seraient incapables de surmonter cela. C’est n’importe quoi. Outre que ce n’est pas flatteur pour le Burundais qui serait incapable de se prendre en main, il n’y a aucune prédestination en la matière. L’histoire regorge d’exemples de peuples et d’ethnies différentes, présentes sur un même territoire, qui ont pourtant réussi à s’entendre et à coopérer. Il n’y a pas de déterminisme avec l’être humain, il fabrique son destin à la façon dont on modèle l’argile. Il peut donner au futur le visage qu’il le souhaite.
          Note pour le génocide rwandais : la lâcheté face à un crime est à peine moins hideuse que le crime en lui-même. Mais les mots ont leur importance : lâcheté n’est pas participation. Et si vous voulez encore le condamnez, libre à vous, mais pourquoi ne condamnez-vous pas le monde extérieur dans son ensemble. Car ce ne sont pas que les Belges qui ont abandonné les rwandais à leur terrible sort, mais l’entièreté des Nations Unies. Je ne vous ai jamais vu avoir la moindre condamnation envers eux. Serait-ce à dire que de ne pointer que la Belgique que du bout du doigt serait avant tout une manoeuvre politique ? Poser la question… c’est un peu y répondre, n’est-il pas ?

  7. Sourd-aveugle

    La faute est aux bouc émissaires. Un entêtement de mollusque qui fait jaser ceux qui écoutrent encore nos bavardages saugrenus.

  8. Yves

    L’éternelle stratégie de la diversion. « Regardez, c’est la faute du colonisateur, qui en 1925 (!)… ». Et pendant que les regards sont tournés ailleurs, l’élite politique burundaise continue à s’engraisser et rafler tout ce qu’elle peut, laissant au peuples les miettes…

    Mais dites-nous, votre Altesse, vous qui invoquez la responsabilité historique du colonisateur, combien de conflits inter-ethniques avant l’indépendance ? Réponse : 0. Combien depuis que le colonisateur a légué la souveraineté du Burundi à son peuple ? Beaucoup ! Ne serait-ce pas plutôt dès lors les élites politiques burundaises qui se sont succédées depuis qui ont utilisé cette division ethnique à leurs fins ? Les Belges se sentent d’abord flamands ou francophones (parfois bruxellois) avant de se sentir belges, mais s’entretuent-ils à intervalles réguliers pour autant ? Non. Les Suisses allemands mènent-ils une guerre sans merci contre la Suisse romande ou la Suisse italienne ? Non. Non, votre Altesse. Le problème du Burundi aujourd’hui est de VOTRE fait, de par votre décision de vous maintenir au pouvoir quelqu’en soit le prix, de par vos discours et vos agissements

    • roger crettol

      @ Yves

      On ne peut mieux dire.

      Sans disposer d’éléments précis pour l’affirmer, j’imagine qu’à l’époque précoloniale l’équilibre entre ethnies n’a pas toujours été assuré à la satisfaction de tout le monde, même si on ne connaît pas d’épisode sanglant.
      Ces diables de Belges n’on fait que reprendre et approfondir des clivages qui existaient. Cen n’est pas à leur honneur, mais toute les puissances coloniales l’ont fait. Parce que leurs sociétés d’origine n’étaient vraiment égalitaires ni sans classes …

      • roger crettol

        … n’étaient *pas* vraiment …
        [ Alzheimer était en visite chez moi 😉 ]

  9. opsjke

    faudrait qu’il preche par l’exemple…ce serait plus convaincant que des discours

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