Les quartiers comme Gatunguru, Winterekwa, Mirango II, Gahahe… souffrent du manque d’eau potable depuis plus de deux mois. L’insuffisance d’eau de la Regideso et l’extension galopante de la ville sont à la base de ce problème. Les habitants desdits quartiers craignent des maladies des mains sales.
Interrogés, les habitants de ces quartiers affirment vivre le calvaire. Kentia, jeune fille du quartier Gatunguru, rencontré, un bidon à la main affirme que le problème d’eau potable est un véritable casse-tête.
Elle confie qu’elle est obligée de consacrer chaque jour une trentaine de minutes de marche à pied pour aller puiser de l’eau à la source communément appelée « Kw’itangi ». De retour à la maison, avec un bidon de 20 litres posée sur la tête, la jeune fille affirme qu’elle arrive à la maison exténuée.
Elle n’est pas la seule à se plaindre, d’autres disent vivre le martyre. Lorraine, 14 ans, est une autre jeune fille de ce quartier. Selon lui, de nombreuses familles de son entourage ne se lavent pas tous les jours ou se lavent avec de l’eau sale. « Plusieurs robinets sont à sec. On a peur des maladies liées au manque d’hygiène ».
Ce que confirment deux dames rencontrées à la rivière Gasenyi en train de puiser de l’eau de construction. Selon ces dernières, les maladies des mains sales les guettent et rôdent. « Elles peuvent surgir à tout moment. Nos familles sont exposées ».
Lorraine témoigne : « Il arrive souvent que ma mère qui tient un restaurant se retrouve obligée de fermer faute d’eau potable. Ce qui paralyse son petit business, son seul gagne-pain ».
Alice, tenancière d’une cafétéria, ne sait plus à quel saint se vouer. Rencontrée dans le quartier Gahahe, elle affirme que son petit restaurant est au point mort. « Faute d’eau potable, je ne peux pas laver les verres, les gobelets, les assiettes, etc. ».
La date du 30 juillet est un mauvais souvenir pour elle. Elle fait savoir qu’à ce jour elle a fermé sa cafétéria toute la journée suite à la pénurie d’eau. Elle affirme avoir enregistré des pertes, car son lait n’a pas été écoulé.
Pour laver les habits, la plupart des habitants de ces quartiers se déplacent vers la source dite « Kw’itangi » avec des bassins pleins de vêtements sur la tête.
Le prix du bidon est cher.
« Dans certains ménages où les robinets ne sont pas encore à sec, un bidon de 20 litres s’achète à 100 BIF. Aux taxis vélos qui puisent de l’eau afin de la revendre, le bidon coûte entre 300 et 500 BIF », témoignent un habitant rencontré au quartier Winterekwa.
Pour le directeur général de la Regideso, Dr Ir Major Jean Albert Manigomba, les causes du manque d’eau sont multiples. « La ville s’élargit vite, mais le nombre de sources d’eau pouvant l’alimenter reste inchangé. En plus de cela, les fraudes d’eau font que la pression de l’eau diminue. » Il promet cependant qu’au mois de septembre, tous les quartiers du nord de Bujumbura auront l’eau potable.
Rappelons qu’un réseau d’eau constitué d’une chambre collectrice, d’un réservoir de stockage et d’un réservoir de distribution d’eau sont en cours de construction. Celui-ci alimente les quartiers du nord de Bujumbura.