On dirait une série noire. Dimanche 14 juin, à Musenyi en commune Mpanda, un policier en état d’ivresse a criblé de balles Rénovat Nduwayo, propriétaire d’un bistrot. Samedi 20 juin, Méthode Nzeyimana, élève finaliste au lycée communal de Gahama dans la commune et province de Bururi s’est fait tirer dessus par un policier. Il a rendu l’âme le lendemain des suites de ses blessures. Dimanche 21 juin, Nazaire Mfayokurera un militaire à Cibitoke, non armé, a été fauché par un policier.
Et pourtant selon la Constitution « La Police nationale du Burundi est un corps conçu, organisé et formé pour le maintien et le rétablissement de la sécurité et l’ordre à l’intérieur du pays. » Mais peut-elle y parvenir si elle n’inspire pas confiance à la population qu’elle est censée protéger ? La mort de ces trois citoyens abattus en moins d’une semaine, alors qu’ils n’étaient pas armés, a provoqué colère et indignation. Il ne peut y avoir de police efficace sans confiance entre la police et la société. Et la confiance, elle se mérite par un bon comportement.
Ces comportements récurrents ternissent l’image de la police et la discrédite aux yeux des citoyens. Il est urgent de recadrer ces « brebis galeuses », les rappeler à l’ordre. Le premier devoir de la police est de protéger la population.
Certes, les policiers ne peuvent à eux seuls assurer la sécurité de la population ni réprimer le crime, sans la collaboration et la participation des citoyens. Elle est alors dans l’obligation d’inspirer confiance, de construire une image positive en évitant de telles brutalités. La légitimité et la confiance que le public accorde aux forces de police constituent une condition centrale de leur action. C’est par ailleurs un signe de bonne santé démocratique et un indice de la qualité des relations entre le pouvoir et la population.