Vendredi 22 novembre 2024

Editorial

Ni élégant, ni courageux

05/09/2014 22

Antoine KaburaheAprès le scandale de la rupture du stock des poches de sang, les explications des deux ministres, (Finances et Santé ) devant le parlement étaient tout simplement honteuses.
Venir se défausser et charger un simple directeur devant les élus du peuple n’est ni élégant, ni courageux. Cela m’a rappelé à l’école primaire, des gamins attrapés en faute et qui s’accusent mutuellement : «  Ce n’est pas moi, madame ! » Sauf qu’ici le sujet était grave. On parlait de sang, mon Dieu ! Et le sang, c’est la vie. Normalement, un gouvernement parle le même langage, la fameuse « cohérence de l’action gouvernementale », mais avec ces deux- là, on se demandait s’ils s’étaient donné la peine de se concerter avant de venir à l’Assemblée …

Quand un directeur n’est pas compétent, ne transmet pas ses rapports à temps, ce que laissaient entendre les deux ministres qui accusaient le directeur du CNTS, on le rappelle à l’ordre. On le remplace, s’il le faut. On n’attend pas la catastrophe. Diriger c’est prévoir, anticiper surtout quand la santé de la population est en jeu.
Effarés, nous avons ainsi entendu des explications contradictoires de la part des deux ministres : le Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) n’a pas su gérer les sommes colossales mises à sa disposition (dixit ministre des Finances), le centre avait des dettes envers les fournisseurs (dixit la ministre de la Santé), etc. A la fin de la minable prestation des deux responsables devant l’auguste assemblée, tout le monde, députés, journalistes, tous étaient révoltés devant une telle incohérence.

Mais au moins, au ministère de la Santé, les véhicules roulent même si les banques de sang sont vides. Cela s’appelle avoir le sens des priorités.
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22 réactions
  1. Jean-Pierre

    Nous autres Algériens sommes un peuple spécial, disait un comédiens. Quand les autres peuples arrivent au fonds, il remontent. Nous quand on atteint le fonds, on creuse. Il suffit de remplacer Algérien par Burundais…

  2. Nzobandora

    Même s’ils sont ministres,ces personnes ne méritent même plus un respectueux ndagizemyambu avec les deux bras

  3. Nzobandora

    Ces personnes ne méritent plus même un respectueux ndagizemyambu avec les deux bras même s’ils sont ministres.

  4. AMADOU OUSMANE

    TRES BONNE ANALYSE.
    Félicitations,Antoine.

    Un  »nostalgique » du Burundi ,qui lit chaque semaine le site Iwacu.
    Tous mes encouragements à toute l’équipe.
    Amadou O

  5. Stan Siyomana

    @Umuzungu: « …la competence »
    La firme americaine Gallup a conduit un sondage d’opinion dans 31 pays africains pour savoir: « D’apres vous, lequel des criteres suivants est le plus important pour reussir dans la vie »
    (malheureusement le Burundi n’a pas ete inclu dans cette etude).
    1. Le Botswana vient en tete pour l’education: 73% des participants croient que l’education compte le plus.
    Les pays ou l’education compte le moins sont Cote d’Ivoire (13%), Congo (Brazzaville) (16%), Gabon (17%), RD Congo (18%), Guinee (19%), Senegal (20%) (Personnellement, je crois que ces pays ont des ressources naturelles qui font que l’on peut y reussir sa vie dans l’agriculture, la peche, l’exploitation des minerais, le commerce…)..
    L’importance que les gens donnent a l’education est l’un des facteurs qui determinent comment les ecoles peuvent aider dans le developpement du capital humain (necessaire pour la croissance economique d’un pays).
    2. L’Ethiopie vient en tete pour l’intelligence (33%) et pour la forte ethique de travail/strong work ethic (29%).
    3. Les pays ou la famille et les amis/family/friend connections comptent le moins sont le Malawi (4%), la Tanzanie (5%), l’Ethiopie (7%), le Botswana (10%), et le Ghana (12%).
    La famille et les amis comptent le plus au Mali (63%), Gabon (62%), Senegal (59%), Benin (56%), RD Congo (54%), Congo (Brazzaville) (54%).
    Ainsi Gallup note que tous les sept pays (ou la majorite des participants au sondage disent que les liens personnels sont les plus importantsants) sont francophones (= anciennes colonies de la Belgique ou de la France).
    (Voir « Value Africans place on education varies widely by country », http://www.gallup.com, 6 August 2014).
    Merci.

  6. Vuvuzela

    Encore je suis hors-sujet! Je m’interroge sur la « zone aux bonnes » d’Iwacu.

    Oui, on veut informer et ca coute cher pour livrer l’info et on doit faire payer au consommateur de cette derniere. Je comprends 100%.

    Mais, je me demande si une info qui sauve notre pays (info y’inkora mutima), comme : « L’armee Burundaise. Un modele reussi d’integration » , ne devrait pas etre livree a tout le monde, gratuitement.

  7. Rugerabarinda

    Quand les burundais comprendront que le vote n est pas un jeu ou un passe-temps, tout ca changera. Utora nabi ugatwarwa nabi; Wapfa uko utoye ugapfa uko utwawe. L affaire dont il est question ici n est pas seulement de l incompétence; c est un cas de négligence criminelle. Dans un état de droit, à coté de la démission, ils devraient être appelés à s expliquer devant le juge. Mon pays ressemble de plus en plus à une petite jungle. Mais pour que cela change ca prend des citoyens moins indifférents. Donc on a le choix de nous lever et tout changera dans le bon sens canke naho tugume dusaba imana twicaye iruhande y iziko nayo iheze idusige umunyota comme disaient nos braves ancêtres. Bo bari bazi icatsi n ururo. Donc dukomeze dusenga twicaye vyose bizokwikora. Canke duhaguruke ubwo butegetsi tubukure mu matora. Bashatse kuyiba tuyacungere. Bateye intambara tuyirwane. Ntacikora.

    • Stan Siyomana

      @Rugerabarinda: « Utora nabi ugatwarwa nabi; Wapfa uko utoye ugapfa uko utwawe ».
      1. N’en deplaise a certains « analystes » de la scene politique au Burundi, le citoyen lambda de Cendajuru n’est pas aussi irresponsable politiquement que vous le croiez.
      2. Meme le President de la Republique peut annoncer au monde entier (au Sommet USA-Afrique a Washington) que « les Burundais savourent les dividendes de la paix », mais il va etre difficile pour le petit peuple /abantu ba nyarucari de croire que les Accords de Paix d’Arusha de 2000 ont regle, pour de bon, la question ethnique au Burundi et que MAINTENANT IL FAUT ELIRE SEULEMENT DES LEADERS CAPABLES DE DEVELOPPER LE PAYS.
      3. Le fait que l’on a encore des milliers de Burundais dans les camps de deplaces et le fait que l’UPRONA ne pouvait pas trouver un candidat (au poste de 1 er Vice President de la Republique) autre que le putschiste Colonel? Bernard Busokoza, VONT FAIRE QUE LA MAJORITE DES BURUNDAIS (ENCORE TRAUMATISEE PAR LE PASSE DOULEUREUX DU BURUNDI) va voter pour le CNDD-FDD tout simplement parce que ce parti a ses « puissants generaux » et ses combattants sont aujourd’hui integres dans l’armee nationale.
      4. Meme dans la hierarchie des besoins humains (du sociologue americain Abraham Maslow (1943)) le souci de la securite de la personne et des biens vient bien avant L’IDEAL DE DEVELOPPEMNT DURABLE ET INCLUSIF (QUI N’AURA QU’A ATTENDRE).
      Merci.

  8. Burundi Amahoro

    C’est une honte ce qui se passe au Burundi! Malheureusement aucune autorité actuelle n’a le sens de responsabilité! Il est vrai quand l’ exécutif est malade il ne faut pas s’attendre à un miracle. Tout ce qu’on vit en ce moment c’est la politique de la chaise vide, c’est pourquoi je plaide pour un changement dans le pays. L’impunité perdure, les valeurs se perdent, le vrai MURUNDI était caractérisé de fierté, ce qui n’est plus le cas. Toutes ces erreurs graves vaudraient une démission immédiate!!! MAIS….

    • Nz

      Ce n’est pas l’exécutif qui est seulement malade, c’est tout le système du pouvoir CNDD-FDD qui est malade de la tête au pied. Le système est dans un tel état qu’il est inutile d’envisager un traitement curatif. Il faut le remplacer. Si non le pays va à la dérive.

  9. MIA

    Moi quand j’ai entendu les deux Ministres se jeter le tort à propos de cette pénurie de sang, je me suis dit « Seigneur, quel genre de responsables avons-nous dans ce Pays » Et quand j’ai écouté le CNTS s’expliquer, j’ai ri. Bati akabi gatwengwa nk’akeza.

    • KABADUGARITSE

      Et alors? Pour le ministère de la santé, qu’on puise dans les « 30% » réservés au genre féminin pour la remplacer et qu’elle dégage. Quant aux finances, je pense qu’il y a moyen de trouver dans la région un autre « swahili » pour gérer la boîte. Au pire, qu’on rappelle Nibigira en attendant d’en débusquer un. On ne va pas s’amuser à sacrifier la vie des innocents pour le seul plaisir de plaire aux féministes et/ou régionalistes qui ont le seul souci de « trouver du carburant » à la place des donneurs de sang!

  10. Ndayambaje PC

    Vous avez dit scandale? Quel scandale? Situation normale. Car que fait l’auguste assemblee dont vous parlez? Des tetes seraient deja tombees, ailleurs du moins!

  11. Uwarugwanye

    Le directeur Kaburahe montre qu’il sait bien préparer ses éditoriaux hebdomadaires, en véritable professionnel de la communication. Sur la cacophonie des deux ministres entendue dans l’hémicycle de kigobe, elle n’est ni la première, ni la dernière. On a déjà eu trois prédécesseurs de Tabou Abdallah aux finances qui ont fait beaucoup parler d’eux, sous le régime du parti de l’aigle. Le dénominateur commun de tous les quatre est la complaisance dont ils bénéficieraient de la part du chef de l’exécutif, dans la mauvaise gouvernance de leur département hautement stratégique. Une impunité garantie, pour ainsi dire. Et quand la tête d’un corps est malade, les membres le sont inévitablement. Comprenez bien le sens de mes propos. Nous ne sommes pas encore au bout de nos déceptions.

    • beninka

      Nous sommes bien au chaud en Europe, nos avons beneficie de resosurces ntionales (directement ou indirectement )pour parfaire notre education mais au lieu de revenir au pays s’investir dans la correction de toutes ces es erreurs ,de tous ces manquements , on se complait dans les commentaires du genre, mauvaise gestion, akari i nyuma karahinda bref. Co kimwe na wawundi , prenez actions, soyerz des pionniers , les manquements sous nos yeux devraient nous inspirer et impulser des cha ngements dans notre facons de vivre, c’est cela le veritable fondement du developement, on commence par changer de comportement, et le reste suit.

  12. Burundi Bwacuu

    Je suis tout a fait d’accord avec Monsieur Kaburahe. Voici un très bon texte. Les deux Ministres doivent partir, c’est vraiment l’incompetence a l’état brut. C’est aussi la fameuse culture du « Ntacoisme’ qui tue notre pays.

    • KABADUGARITSE

      Si seulement le Colonel Bagaza était encore là! Tout droit au Grand-Séminaire de Musaga pour les deux et leurs collaborateurs directs concernés sans autre procès, avec interdiction totale d’exercer une quelconque activité relevant de la Fonction Publique pour le reste de leur vie. None batwarira nde mu gihe batiyubara ubuzima bw’abanyagihugu!

  13. Umuzungu

    Tant que l´on choisira de mettre en poste au gouvernement des incapables tant dureront les scandales.
    L´appartenance au parti au pouvoir ne donne pas par automatique la compétence.

    • Stan Siyomana

      @Umuzungu: « …competence »
      1. Selon le rapport de competitivite 2014-2015, le Burundi se classe 139 eme sur 144 pays (avec une note de 3,09 sur 7).
      Pour la SANTE et l’education primaire, le Burundi se classe 114 eme sur 144 pays (avec une note de 4,64 sur 7).
      (Voir « Global competitiveness report 2014-2015 », http://www.wef.org, aux pages 13 et 16).
      2. La ministre sud-africaine de Science et Technologie, Grace Naledi Mandisa Pandor a declare le lundi 1 septembre 2014:
      « Quand vous avez beaucoup d’ingenieurs, VOUS CREEZ DES CONDITIONS POUR AVOIR PEU DE PROBLEMES DE SANTE…Un meilleur acces, de meilleurs hopitaux, plus d’hopitaux et plus de cliniques signifient une plus grande chance d’avoir acces aux soins de sante de meilleure qualite… »
      (Voir « More SA engineers needed to improve social welfare – Pandor », http://www.engineeringnews.co.za, 1 September 2014).
      3. D’apres le tanzanien Steven Mlote (= Registar at Engineers Registration Board -ERB), la norme internationale pour chaque pays est d’avoir un ingenieur pour 300 personnes dans la population. ERB se preparait pour organiser/celebrer la JOURNEE DE L’INGENIEUR/Engineers Day.
      (Voir 150 000 engineers needed, says ERB », http://www.thecitizen.co.tz, 3 September 2014).
      4. N’oublions pas que dans les universites publiques en Ethiopie, 70% des etudiants sont orientes dans les domaines de la science, technologie, ingeniorat.
      Merci.

      • Wababwira

        Twebwe twagwije cane cane abiga amategeko nico gituma ayo mategeko bitugora kuyashira mu ngiro! Ceci dit, tous les bras (qualifications) sont nécessaires pour avancer! Mais il faudra une volonté de fer pour y arriver!

      • beninka

        Vous avez parfaitement raison. Il ya des standards internationaux pour tout, pour les docteurs, les ingenieurs, m les infirmiers, les argonomes etc.Helas nous ne sommes pas encore dans cette voie puisque , benshi mubariko bavugira ngaha kuri Website ari abaronse bourses za gouvernment pour poursuivre leurs etudes en Europe bakereka uBurundi inda y’ikirene, mugabo nibo basemerera
        urugamba rw’iterambere si kuri web site, ni kuri Terrain mu gihugu hagati, pas meme a Bujumbura
        kuko tuhafise ama radio ashika cumi n’atanu,yirigwa arasuka urwanko na politique ariko mu gihugu ata wereka abanyagihugu uko bogwiza umwimbu…blablabla…

        • Kaminuza

          @ Beninka
          Vous semblez avoir une dent contre les Burundais qui ont étudié en Occident! Ce que j’en sais, c’est qu’il y a des gens qui n’ont pas pu rentrer au pays parce que c’était la guerre et que leurs vies étaient en danger. Une raison parmi tant d’autres. Une fois qu’on s’établit quelque part, qu’on fonde une famille qu’on a des enfants qui eux aussi apprécient leurs écoles, leurs amis etc, on ne peut pas décider sur un coup de tête de quitter son emploi et sa famille pour aller « militer » à Bujumbura sans espoir de trouver un emploi à la hauteur des compétences et de l’expertise acquises à l’étranger. Donc, n’essayez pas de faire diversion! Même au Burundi, il y a des gens compétents dans pas mal de domaines mais leurs compétences ne sont pas nécessairement bien exploitées. Et des gens ayant étudié et travaillé à l’étranger, il y en a à Bujumbura. Voulez-vous des noms ? Par ailleurs, pouvez-vous me dire qui a été appelé à mettre ses compétences au service du pays et qui a refusé ? Avez-vous des chiffres ? Si oui, donnez-les!

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