Dimanche 24 novembre 2024

Editorial

Ni bomber le torse encore moins montrer ses muscles

22/09/2017 29

L’heure n’est ni à l’émotion, au déni, à la polémique, à la contestation, ni encore moins à l’affrontement. Il n’est pas non plus à la célébration du cauchemar qui arriverait à celui qu’on qualifie, à tort ou à raison, d’ennemi.

La commission indépendante d’enquête de l’ONU sur le Burundi a présenté mardi 19 septembre devant le Conseil des droits de l’Homme à Genève le rapport définitif de ses investigations.

Selon sa conclusion, il y a bel et bien eu des crimes contre l’humanité au Burundi depuis 2015. Elle exhorte alors la CPI à enquêter dans les plus brefs délais sur ces crimes et autres atrocités.

Pour Bujumbura, le rapport est biaisé, tendancieux et politiquement orienté. Il dénonce un complot des occidentaux. La commission a eu de l’affection et de la sympathie pour les insurgés et a un agenda caché. Il essaie de gagner à sa cause les pays africains en tirant sur la fibre du «panafricanisme».

Soixante-douze heures avant, le Cndd-Fdd, parti au pouvoir, a réussi à réunir à Bujumbura, environ ’’30 mille militants’’ pour une ’’démonstration de force’’ par une marche-manifestation.

Le ’’parti de l’aigle’’ s’en est pris à la Commission et à l’ONU. « Je mets en garde l’ONU, si elle adopte ce rapport des experts, elle en tirera la leçon», a menacé son secrétaire général.

Le représentant permanent du Burundi auprès du Conseil des droits de l’homme n’a pas non plus été tendre envers la Commission « qui a cruellement failli aux principes de l’universalité, de l’objectivité et qui n’a pas mis fin à la pratique du deux poids deux mesures et à toute politisation ». Rénovat Tabu a alors demandé au Conseil de rejeter ce rapport qui le «décrédibilise».

Réponse du berger à la bergère. «C’est par contre à voix haute que je confirmerai chacune des conclusions et des recommandations de notre rapport», dixit Fatsah Ouguergouz, président de la Commission.

Chez les opposants au pouvoir de Bujumbura, c’est la fiesta. Le porte-parole de la plateforme politique de l’opposition, Cnared, s’est félicité du contenu du rapport et a appelé la CPI à agir vite. Pour eux, la CPI ne peut pas se dérober de sa responsabilité de poursuivre les crimes relevant de sa compétence.

Et quid de la population burundaise tant meurtrie dans tout cela ? Quelle qu’en soit l’issue, il va falloir composer, regarder dans la même direction, cohabiter, partager, recoudre le tissu social et reconstruire ensemble… Autant de défis.

Cela demande un sens de responsabilité, de retenue et d’humilité aux protagonistes dans le conflit burundais. Plutôt que de montrer ses biceps ou de jubiler, l’heure est au dialogue et à la solution concertée.

Forum des lecteurs d'Iwacu

29 réactions
  1. Gacece

    Pourquoi mon commentaire n’a-t-il pas été publié?

  2. kagabo

    Quel bon sujet et des bons commentaires. Continuez à échanger positivement et intelligement comme ça. Sans des insultes et de polémiques.

  3. Jean Habonimana

    La perversion morale du régime chrétien d’origine divine a atteint son paroxysme à Genève. Résumons l’acte de défense devant la CNUDH : « Nous sommes coupables de crimes contre l’humanité, certes, mais d’autres les ont commis avant nous ». Ce syllogisme DD date de son avènement en 2005 : « Nous volons parce que d’autres ont volé, nous tuons parce que d’autres ont tué ». 10 ans plus tard en 2015 les sommités intellectuelles DD formées dans les meilleures universités du monde nous expliquent le massacre de la jeunesse tutsie est justifiée par le devoir de venger leurs pères suppliciés en 1972. Et pourtant la sagesse ancestrale conseillait d’interrompre le cyclique de violence car « wihora uwawe ukamara umuryango » et la paix n’a pas de prix. A cette perversion morale s’ajoute l’hérésie théologique : se proclamer chrétien et d’origine divine mais pratiquer des crimes contre l’humanité et des actes de cruauté sans pareil comme violer les mamans devant leurs enfants et les filles devant leurs pères ou les cadavres des leurs, mutiler, castrer, torturer. Les colonialistes, néocolonialistes et tous les impérialistes occidentaux doivent prendre très au sérieux la gravité de la situation burundaise. Les DD feront ce qu’ils disent : la promesse de l’Armageddon exactement comme nos alliés les Interahamwe. De toutes les façon, ce sont eux, les méchants occidentaux, qui viendront sauver le peu qu’il y aura à sauver au Burundi et dans les Grands Lacs car le feu embrassera toute la région. C’est l’éternel fardeau de l’homme blanc puisque personne d’autre ne le fera car l’UA est insignifiante et l’EAC indifférente aux souffrances burundaises.

  4. Uwobiburiye

    Bomber le torse nationaliste est une diversion de détourner notre attention sur le désastre économique dans lequel gît le pays. La faute est aux autres: « l’Europe, l’Amérique… ».

  5. Gacece

    Nous on vous aime bien, mais de chez vous seulement!

    Les autorités burundaises n’ont besoin ni de bomber de torse, ni de montrer de muscles. Il n’y a qu’une chose à faire :

    Fermez toutes les portes, barrez toutes les serrures à cette aberration!

    Quand ce truc « Commission-mâchin » a été créé, il a été imposé sur base d’autres rapports unilatéraux adoptés par le même organe de l’ONU. Non seulement ils n’ont pas tenus compte des contre-rapports arguments ou revendications présentés par le Burundi, mais ils n’ont même pas daigné les rendre publics pour être consultés par ceux qui étaient censés voter la résolution qui a créé cette commission.

    Néanmoins, même sans avoir pris connaissance des revendications du gouvernement burundais, les abstensions ont été beaucoup plus nombreuses contre que les votes pour et contre combinées.

    Et maintenant on voudrait que le gouvetnement coopère avec une résolution qui lui a été imposée à l’origine presque sous forme de bâillon?

    Et après?… ils pensent que nous allons nous laisser berner? Que nous allons croire que leurs motivations ont changé du jour au lendemain alors qu’ils affichent le même mépris qu’au tout début?

    En ce qui me concerne, c’est non! Sans plus, sans moins! Puisque quoi que dise le gouvernement, ils n’en tiennent même pas compte! À quoi bon alors! C’est maintenent qu’ils sont devenus impartiaux? Qu’ils ne sont plus sous le joug de ceux qui les ont mis en place?

    Ne nous laissons pas endormir par des beaux discours, soi-disabt « apaisants ». Une fois qu’ils auront eu ce qu’ils veulent, ils sortiront encore les griffes. Tout ce qu’ils font, ce ne sont que des gants blancs. Les griffes sont toujours là, sous les gants, et elles n’ont ni été coupées, ni limées. Et nous avons eu le temps de les voir à l’oeuvre.

    Et là ce ne sera pas seulement dans le dos qu’ils vont vous poignarder.

    Ils vous grifferont sur tout votre corps… avec votre accord! Si vous ne les enfermez pas au dehors!

    • Meurlsaut

      Bombez-vous bien le torse(cher Gacece et tes maîtres à penser)entretemps la pauvre population burundaise continue sa descente dans l’indigence et une taxation sans nom pour engraisser et soutenir l’oligarchie au pouvoir.The worst is yet to come.

      • Gacece

        @Meurlsaut
        C’est cela que vous souhaitez, mais pour nous et beaucoup d’autres Burundais qui aiment leur pays, c’est le prix à payer, et nous l’acceptons volontiers.

        Warápfunywe ntíwapfûye!

        • Gacece

          Mais surtout,…

          Waráhabīshijwe ntíwahababukwa!

          Le parolier de cette chanson a dû sûrement recevoir de l’inspiration venant d’aujourd’hui!

          • Gacece

            *^Waráhababīshijwe

          • Meurlsaut

            @Gacece
            Je ne vois ni amour ni aucun patriotisme pour le pays quand on soutient,fait l’apologie du crime et qu’on cherche à museler les autres afin qu’ils ne puissent ni rien voir ni rien dire.
            Si le Burundi a été rabaissé(je crois comprendre les mots kirundi de votre hymne national)mais n’est pas mort dans le passé il est aujourd’hui en train de mourir grâce aux idées des gens du genre Gacece et un pouvoir qui se croit tout permis sans soucier de la misère du peuple ni de l’enfer(de la violence,du crime et de la corruption) vers lequel il conduit le pays.Mais la réalité va finir par vous rattraper!

          • Gacece

            @Meurlsaut
            Vous dites que le pays est en train de mourir? J’ai une bonne nouvelle pour vous : Le Burundi est là pour rester. Il a été, est et sera là pour toujours… évidemment si la Terre n’est pas détruite.

            Les idées ne peuvent pas provoquer quoi que ce soit si personne ne les accompagne avec des actions. Donc mes idées… ne sont que des idées.

            Gupfunya : rétrécir. Avant que les colonisateurs ne se partagent les colonies, le Burundi avait une taille plus grand que ce que l’on voit. Il y a une partie qu’on nous a enlevé autant à l’Est qu’à l’Ouest. Ce qui veut dire qu’une partie de la RDC et une autre (plus grande) de la Tanzanie appartenaient au Burundi avant que les Européens tracent les frontières qu’on connaît actuellemrnt.

            Guhababīsha : affamer ou torturer par la nouriture. C’est la même chose que la privation imposée. Par exemple, pour un prisonnier qui a faim, on met un repas très copieux devant sa cellule fermée, sans aucune possiibilité de l’atteindre et manger.

            Et pour terminer, je ne sais pas de quelle réalité vous parlez, mais on EST dans la réalité. Si elle change, ce sera une nouvelle réalité.

  6. Fofo

    Je soutiens entièrement votre conclusion. Et j’ajouterai que la solution ne viendra que dans la vérité et réconciliation. La crise d’aujourd’hui n’est que l’ombre du passé. Sinon, l’hypocrisie (umurundi aguhisha ko akwanka nawe ukamuhisha ko ubizi) est pas une solution. Il n’est pas étonnant que les bastions des sans-échecs d’il y a 20ans élisent massivement le parti de leurs anciens ennemis pour en devenir encore en 10ans. Les burundais ont d’une véritable réconciliation à tous les niveaux. Sinon les rapports de l’ONU ont toujours existés et n’apportent rien comme solution. Par contre, ils réfléchissent les producteurs qui y gagnent des boulots bien rémunérés. À bon entendeur salut !

    • Fofo

      Correction: « enrichissent » au lieu de « réfléchissent »

    • Meurlsaut

      @Gacece et Fofo
      Chouette de vous voir « bomber le torse » et vanter un Burundi debout et fier alors que vous êtes déjà dernier sur l’échiquier économique mondial.J’y vois l’attitude de l’enfant qui crie dans le noir pour se donner du courage.Mais ce que je crains de plus c’est de vous voir demeurer dans le leure de la sangsue qui reste accrocher à la peau d’une vache alors que celle-ci est déjà consommée ou inexistante.
      C’est facile également d’évoquer la résurgence de vos anciens sans-échecs(ou de traiter de sans-échecs celui qui ne partage votre attachement aveugle au régime) surtout quand on cherche aussi à cacher la barbarie et la violence criminelle de ses maîtres à penser.C’est la logique de dévots du pouvoir,on vous comprend et on est déjà accoutumé à ce rituel habituel de l’argumentaire dd pour disculper.

      • Meurlsaut

        correction:pour se disculper.

      • Gacece

        @Meurlsaut
        Vous nous reprochez de faire la même chose que vous faites vous aussi. Et nous ne vous en voulons pas pour autant… en tout cas moi, je ne vous en veux pas. Vous avez le droit de défendre le camp que vous préférez, moi aussi j’ai le droit de défendre le camp que je choisi.

        Mais rappelez vous toujours que dans tout combat, il y a la défense et l’attaque. Tant que le combat reste au niveau des idées, je n’ai et je n’aurai aucun problème à m’y attacher « aveuglement »… sans pour autant appartenir au camp d’origine.

        Une idée ou opinion peut être combattue par toute personne qui y est opposée, ou défendue par celle qui y adhère. Toutefois cela ne présuppose en aucune façon qu’il y ait forcément un lien quelconque entre l’émetteur de l’idée et une autre personne qui est contre ou qui est pour.

  7. GIHUGU

    Pourquoi les gens à tuer les autres? Pourquoi vous ne voulez pas La justice
    Pourquoi les gens sont devenus insensibles aux malheurs des autres, pourquoi ne pas avoir de La compassion pour toutes ces familles qui ne dorment plus à cause des leurs qu’on retrouvent corps inanimés dans les rivières, égouts. Je me pose La question: Si ces cadraves étaient (Je ne Le souhaite jamais)des enfants de Willy Nyamitwe, Tabou, Jacques Bigirimana, Gaston Sindimwo, Evariste Ndayishimiye,….Ne comprendraient-ils pas le travail de La commission? Le langage serait-il le même? Traiteraient-ils  » Le très respectueux Mbonimpa d’espion de néocolonialisme? Si on disait à Jacques Bigirimana que La douleur qu’il a eu quand on a emmené son père en 1972 est Le même que Celui de La famille du Jeune Népomucène, de La famille de Jean Bigirimana… Si les gens se mettaient à La place des autres avant toute action. La Fontaine qui disait que l’on comprend quand ton tour vient ne s’est pas trompé! Soyez humain et ayez La compassion pour autres!

    • Uwayo Béata

      @ Gihugu
      Si les gens se mettent à la place des autres, est- ce que ces gens que tu défendes se sont mis à la place des autres depuis Rwagasore? Sinon on serait pas rendu là les gens ont fermé les yeux sur le malheur des autres depuis tant d’années maintenant voilà les conséquences.

    • Fofo

      @GIHUGU,
      Voilà le problème burundais. On de la réconciliation, eux préfèrent sélectionner les quelques cas qui les favorisent. Ils oublient que parmi les morts, il y a bien des opposants que ceux de la mouvance mais aussi les neutres qui n’ont rien à voir avec les deux côtés. Il s’agit notamment de ces vendeuses de fruits, de tomates, ces victimes de cabarets qui ont été victimes de plusieurs attaques à la grenade que le rapport de ces fameux experts semble minimiser alors qu’elles ont emporté et blessé plusieurs dizaines de vies innocents.
      Il est temps de renoncer à ce comportement de vouloir se victimiser qui ne vise que des intérêts égoïstes.

      • Karabona

        Et qui a lancé ces grenades? Où en sont les enquêtes sur ces jets de grenades?

  8. Rurihose

    Mais pour l’amour du ciel, savez vous qu’on parle de crimes odieux, innomables qui se commettent depuis l’indépendance?
    Les puissants de chaque époque massacrent des innocents et des Simbananiye,Nduwimana, Nyamitwe et consorts vont défendre l’indéfendable à l’ONU.
    L »impunité est notre malédiction.
    Combien de fois avons nous entendu des soldats se vanter: « Ndakurasa, hanyuma Daradangwa azoja kuvuga igifaransa ».
    Construire un pays, vivre ensemble n’implique jamais la culture de l’impunité, au contraire

  9. ntsimbiyabandi

    J’ai à féliciter le Gouvernement du Burundi pour avoir bien éclairci le problème. Il y a conflit entre le Burundi et l’Union Européenne. Les autres, en particulier les Tutsi, ne sont que des appâts. Cela rappelle d’ailleurs l’histoire coloniale. En effet, le Belge a procédé à la chasse de tout chef Hutu au profit des Tutsi (qu’ils s’appellent Tutsi ou Ganwa). Ils pensaient qu’ils étaient réellement appelés à gouverner et que les autres étaient condamnés à être leurs serfs. Mais c’était la politique du diviser pour régner qui finalement ne profitait qu’aux colons. Et les Nations Unies dans tout cela ? Comme au temps colonial avec la défunte Société des Nations, l’Organisations des Nations Unies n’exécute que l’ordre des puissants. Dans le cas présent, l’Union Européenne. La situation est limpide. En effet, durant plus de 40 ans « les seigneurs de la vache et de la lance » ont régné. Ils ont commis des atrocités inouïes dont le génocide de 1972. Ils ont tué deux présidents en espace de 6 mois. Là je ne parle pas de chefs de Gouvernement, d’élus du peuple, de membres du Gouvernement, de membres du clergé, de fonctionnaires, de religieux, de commerçants, d’étudiants, des paysans. Ils ont brûlé le pays et se sont approprié des biens des victimes et de l’Etat. 2015 ils récidivent. Heureusement, on ne se lave pas deux fois dans la même rivière. Le Burundi a changé. Les rescapés et les orphelins des différents conflits en particulier et la population en général ont refusé de mourir, de se conduire à l’abattoir comme au temps de leurs pères et ainés. Ils ont stoppé l’appétit des bourreaux et de leurs descendants. Oui, nous sommés condamnés à nous pardonner les uns et les autres pour la réconciliation. Mais, cela ne doit pas occulter la vérité et la justice. La CVR et les cours et tribunaux doivent alors doublé d’efforts. Ceux qui occupent illégalement les biens d’autrui doivent les restituer intégralement. Ceux qui sont instrumentalisés doivent se désolidariser d’avec le nouveau colon et les nouveaux appâts. L’ONU doit aider dans ce sens et refuser d’être un instrument de domination, d’asservissement des peuples par les puissants.

    • Meurlsaut

      @ntsimbiyabandi
      « Le Burundi a changé.Les rescapés et les orphelins des différents conflits en particulier et la population en général ont refusé de mourir,de se conduire à l’abattoir comme au temps de leurs pères et aînés.Ils ont stoppé l’appétit de leurs bourreaux et descendants. » Si le changement que tu vantes est de faire l’apologie des crimes sur ce que tu appelles les « bourreaux et leurs descendants » tu reconnais (comme la commission de droits de l’homme de l’ONU) que toi et ton régime vous êtes de véritables criminels.Justifier la violence par l’affirmation que c’est pour punir les « bourreaux et leurs descendants » n’est que de la démagogie pour masquer ses maux et forfaits.Le burundi mérite mieux que ce genre de personnage malsain partisan de la violence d’un autre âge!

  10. roger crettol

    Il est vrai qu’être montré du doigt renforce avant tout ses propres mécanismes de défense. Un mauvais garçon, moi ? Impensable !
    [ Sous-entendu : et ta mère, elle fait quoi, au juste ? ]

    Il est vrai encore que les efforts de conciliation n’ont pas été très nombreux, et qu’ils n’ont eu lieu qu’à l’initiative d’entités extérieures. L’urgence de se mettre au travail, de résoudre ou au moins d’atténuer les confilts, l’urgence n’a pas pénétré les esprits.

    Alors, faudrait-il s’atteler à réévaluer ses propres objectifs ? S’imaginer qu’avoir raison peut n’être plus la première priorité, et que sortir le pays du blocage, de l’inquiétude et de la misére est plus valorisant ? Et, en plus un bien meilleur investissement, sur le plan électoral ?

    Ubuntu.

    Accepter de respecter la dignité de partenaires dont on oubliera pour un moment qu’ils furent des ennemis haïs et méprisés. C’est si simple à dire … et c’est le prix à payer.

  11. Karabadogomba

    Apparemment, pouvoir et humilité ne riment pas.

  12. Jean Habonimana

    Editorial digne d’un artisan de paix. L’heure est au choix de l’essentiel. Arrêter les frais de la destruction et des souffrances. Le pouvoir DD a certes tous les moyens militaires, policiers et miliciens (Imbonerakure et Interahamwe) pour détruire l’ennemi (grâce à la trahison de l’UPRONA), mais la ruine économique sera plus terrible que l’assouvissement de sa haine contre une partie de la population. Le choix du bon sens c’est le choix de la concorde nationale et de la communauté des nations. La formule du président Clinton doit guider tout responsable : It’s the economy stupid. La seule chose qui compte c’est l’économie, tout le reste c’est de la littérature. La femme de fer, Madame Thatcher, avait elle aussi une saillie percutante : La société n’existe pas, seul l’individu existe. De même au Burundi, il n’existe pas de hutus et de tutsis, les seules ethnies qui existent se sont les riches et les pauvres. Les riches de deux ethnies vivent individuellement leur richesse et confort. Les pauvres des deux ethnies vivent individuellement leur misère de chômage, de maladie, de faim et les souffrances qu’on leur inflige sont individuelles et non ethniques. Il n’existe pas de souffrance ethnique mais humaine. Il faut rapidement la paix des braves pour arrêter ici et maintenant la descente à l’enfer économique et moral. Etre accusé de crimes contre l’humanité, c’est une marque de Caïn imprescriptible.

    • dislas

      @Habonimana

      Je suis d’accord avec vous sauf le point concernant les riches,il n’y en a pas ou plus le Fbu perd 50francs chaque jours,le pays est le plus pauvre du système solaire ,combien d’anciens patrons ont été contraints à l’exil,ceux qui restent survivent et je pese mes mots .

      Par contre oui il existe une infime minorité qui vivent dans le confort ,mais ce sont les « mutama » et eux on sait d’où ils tirent leur richesse.
      Par ex il touche un salaire de haut fonctionnaire et il construit châteaux et building ,suivez mon regard .
      bonne journée

  13. Ayahu Jean Pierre

    « Et quid de la population burundaise tant meurtrie dans tout cela ? Quelle qu’en soit l’issue, il va falloir composer, regarder dans la même direction, cohabiter, partager, recoudre le tissu social et reconstruire ensemble… Autant de défis. Cela demande un sens de responsabilité, de retenue et d’humilité aux protagonistes dans le conflit burundais. Plutôt que de montrer ses biceps ou de jubiler, l’heure est au dialogue et à la solution concertée. »
    C’est bien dit cher Monsieur car dit-on, « après la pluie, le bon temps ». Autrement, « après le rapport de la commission( la pluie pour les uns, la jubilation pour les autres), la vie continuera et le peuple continuera sa cohabitation dans la paix(le beau temps) »

  14. Akabanga

    Est-ce facile…non! Est-ce possible, oui si tout ce monde « qui se definit comme politicien/acteurs politique/societe civile » etc….prend sa vraie responsabilite patriotique! Cela demanderait plus d’humilite, chose que les tenants du pouvoir burundais manquent cruellement du moins pour le moment.

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