Presque abandonnée, cette sanction présentait pourtant des avantages.
Le Travail d’intérêt public constitue une nouvelle peine alternative à celle d’emprisonnement. Mise en place par le décret du 13 juillet 2013, sa mise en œuvre date de juillet 2014.La Province judiciaire de Ngozi a été alors choisie pour servir d’entité pilote pour sa mise en application. C’est le tribunal de résidence, qui a commencé l’application de cette peine pour des infractions ne dépassant pas deux ans d’incarcération.
Daphrose Buganyira, présidente de la Cour d’Appel de Ngozi parle des difficultés observées. Elle affirme que seuls six condamnés ont terminé la peine qui consiste à faire des travaux surtout manuels pour quelques heures par jour quitte à terminer la sanction après une période convenue. Elle indique qu’il y en a qui ont exécuté partiellement la sanction mais sans pouvoir la terminer. D’autres ne se sont pas présentés.
Les justiciables préfèrent cette peine
«Je préfère la peine des travaux d’intérêt public. La justice a pour le moment abandonné cette sanction. Nous demandons qu’elle soit encore administrée », fait noter un homme rencontré devant le tribunal de résidence de Ngozi.
Même son de cloche du côté des défenseurs des droits humains. Jean Nayabagabo, coordonnateur régional de l’association Volontaire des droits des prisonniers, fait ses observations: « C’est une bonne façon de désengorger les prisons actuellement surpeuplées. Cette sanction mérite d’être relancée ».
Selon lui, le travail d’intérêt général présente des avantages. D’abord le condamné préserve sa liberté : « Il peut exécuter la sanction tout en continuant à vaquer à ses activités quotidiennes. »
En plus, la famille du condamné n’a pas besoin de gaspiller les moyens et le temps pour l’assister. Enfin, le gouvernement dépense moins dans les établissements pénitentiaires en ce qui est de l’alimentation, les soins de santé, le logement et l’habillement.
Voici une bonne pratique en matière carcérale dont les responsables de l’administration pénitentiaire de notre pays pourraient s’inspirer: en Suède les prisons se vident pour un certain nombre de raisons notamment le succès des peines alternatives et un faible taux de récidive dû à la prise en charge originale des détenus.
http://www.liberation.fr/planete/2015/02/17/suede-les-prisons-se-vident_1204515
Je suis tout à fait d’accord avec vous. Même ici aux Pays bas, cette pratique a donné des résultats spéctaculaires. Je pense le gouvernement Burundais devrait voter une loi permettant aux prisonniers ayant acquis une peine de moins de trois ans de ne pas aller en prison mais de faire les travaux d’interets publics.