Des centaines de chèvres et moutons ont été attaqués et morts d’une peste de petits ruminants, depuis le début de ce mois de mai. De suite, une mesure de prohiber la consommation et la commercialisation a été prise. Eleveurs et fournisseurs réclament un vaccin dans les meilleurs délais.
« Je viens de perdre cinq chèvres en deux jours. J’avais au total huit. Une diarrhée accélérée, la fièvre et les poils restés dressés sont des symptômes de la maladie. Toute chèvre attaquée doit obligatoirement mourir. Elle ne se relève plus», raconte Floribert Niyonzima, éleveur de Nyagasebeyi, qui estime que les vétérinaires ont échoué à trouver une solution.
Selon le vétérinaire communal, les rapports sur les chèvres et les moutons qui meurent sont nombreux. Les zones les plus touchées sont Musenyi, Rushoka et Nyagatovu. D’après les sources proches de l’administration, ces zones disposent des lieux de rassemblement ou marchés de vente de chèvres et moutons.
Les dégâts qui se font enregistrer sont énormes de tous les côtés. Chez les fournisseurs, en plus de la mort subite du bétail, ils paient plus pour les garder dans l’étable. « La maladie est survenue alors que nous étions en train de collecter des chèvres pour des organismes qui les distribuent à la population. Et voilà qu’une mesure a été prise de les garder chez nous », se lamente Ephrem, fournisseur en commune de Tangara.
Pour lui, faire nourrir plus de 50 chèvres coûte cher. « Nous sommes tenus à embaucher beaucoup d’employés chargés de les nourrir. » Et de déplorer le fait qu’ils ne savent pas jusqu’à quand va durer la mesure pour qu’il puisse se débarrasser de ces chèvres.
Quant aux bouchers, ils parlent de la réduction de gain par suite de carence de clients. K. Didier qui dorénavant détaille la viande de vaches se lamente : « Depuis dimanche, nous vendons les brochettes de vaches. La conséquence est directe. On n’a plus de clients. Les nôtres étaient ceux qui venaient vendre leurs chèvres au marché de Musenyi. »Il fait savoir que pour ce dimanche il n’a collecté que 25 mille francs. D’habitude, avant la mesure, il pouvait gagner jusqu’à 180 mille francs.
Un nouveau vaccin s’avère indispensable immédiatement
La commune n’est pas non plus épargnée. Selon l’administrateur de Tangara, l’impact a été vite senti après la mesure de la fermeture du marché du bétail. « Ce dimanche, les taxes n’ont pas dépassé 150 mille francs. Dans de bonnes conditions, la taxe dominicale gravite autour de 500 mille francs», indique Margueritte Mpabonimana qui reconnaît que cette situation va perturber les programmes de la commune.
« Nous implorons les chargés de la santé animale de vite trouver la solution. Qu’ils trouvent rapidement un nouveau vaccin. Sinon, les pertes vont augmenter », exhorte le fournisseur Dieudonné plein de désarroi.
Pour les bouchers, examiner les chèvres avant qu’elles ne soient égorgées serait la meilleure solution au lieu de prohiber leur consommation.
A noter qu’une équipe dépêchée par le ministère de tutelle pour un examen a confirmé qu’il s’agit d’une peste ayant atteint le petit bétail.