Le service foncier de la commune Ngozi, de concert avec la Coopération suisse, a attribué les certificats fonciers à la population de la zone Makaba. Les bénéficiaires saluent cette initiative.
<doc4264|left>« Plus de 80% des dossiers qui sont gardés dans la greffe pénale du tribunal de grande instance à Ngozi sont liés aux conflits fonciers », a précisé Prime Barasukana, juge président de ce tribunal.
Selon lui, cette instance juridique connaît actuellement des difficultés liées à l’insuffisance des juges qui doivent poursuivre ces dossiers, voire effectuer des descentes sur terrain pour mettre en application les procès déjà jugés. Surtout ceux qui sont liés aux problèmes fonciers.
Selon Clotilde Caraziwe, administrateur de la commune Ngozi, beaucoup de familles se disputent suite aux conflits fonciers. La haine, les querelles, même les crimes en résultent.
D’après le commissaire provincial de la police à Ngozi, pendant en avril, des cas similaires ont eu lieu dans la commune Tangara et Nyamurenza où deux personnes ont été tuées suite aux conflits fonciers.
Les bénéficiaires s’en réjouissent
D’après Clotilde Caraziwe, la population de la zone Makaba a été la première à faire enregistrer les parcelles dans le service foncier. C’était ce mercredi 30 mai quand la commune, de connivence avec la CICR, ont procédé à l’attribution des certificats fonciers.
Sur 4863 parcelles qui se trouvent dans la zone Makaba, poursuit-elle, 3974 sont déjà enregistrées. Elle fait savoir que dans ces parcelles déjà inscrites, 473 conflits fonciers ont été résolus sans l’intervention des instances juridiques.
Selon Siméon Mutungukwari, père de 5 enfants résidant sur la colline Nkero, son procès lié aux conflits fonciers avait tardé d’être jugé dans le tribunal de Grande instance à Ngozi.
Grâce à cette initiative de la commune et la CICR (Communauté internationale de la Croix rouge), souligne- t-il, sa parcelle a été délimitée et enregistrée. Il n’a plus des conflits avec son voisin.
Quant à Angélique Nsaguye, toutes ses parcelles ont déjà été délimitées et enregistrées grâce à cette initiative. Pour elle, ses six enfants n’auront pas besoin de se plaindre à la Justice lors du partage de l’héritage.
Le chef de zone Makaba a été le premier à faire enregistrer ses parcelles. Selon lui, depuis la mise en application de ce projet, il n’y plus des conflits fonciers dans sa zone. Il lance un appel aux habitants des zones frontalières de faire enregistrer leurs parcelles pour éviter les conflits fonciers qui peuvent surgir demain ou après demain.
Thierry Irakiza est l’assistant technique dans la CICR .Il précise que ce projet va continuer dans toutes les communes de la province de Ngozi.
Pour lui, ces certificats permettent de demander de petits crédits dans les micro finances pour améliorer les conditions de vie.