Vendredi 22 novembre 2024

Société

Ngozi : pour l’éradication des unions libres

22/07/2017 12

Plus de 19 mille couples en union libre ont légalisé leur mariage durant les trois derniers mois. Un geste différemment apprécié.

Ils régularisent leurs mariages durant la campagne de masse

Ngozi compte parmi les premières provinces qui enregistrent beaucoup de cas d’unions libres, de polygamies et de concubinages. Les chiffres ne sont pas bien précis, mais la plupart des administrateurs communaux avancent des taux record de l’ordre de plus de 30 % de ménages. Dans les milieux musulmans et swahilophones, beaucoup sont les hommes qui ont une deuxième, voire une troisième femme. Pire, aucune de ces femmes n’est enregistrée dans les actes d’Etat civil.

Cette pratique longtemps tolérée même par l’administration entraîne des conséquences négatives au niveau des ménages, voire de l’entourage. Athanase Kibinakanwa, contrôleur de l’Etat civil en province de Ngozi cite notamment la fragilité et les querelles au sein des ménages, l’insécurité générée par les litiges familiaux et un effectif croissant de dossiers en justice. Les femmes non enregistrées ne bénéficient pas des droits civiques, ne pouvant pas accéder à la gratuité de maternité, le droit d’héritage et de succession etc. Les enfants issus des unions libres se voient aussi refuser les soins médicaux accordés gratuitement aux moins de cinq ans. Le malentendu au sein des couples illégaux peut même conduire les enfants dans la rue.

Une campagne d’inscription en masse des couples illégaux entamés en mai 2017 a permis de légaliser 19 073 unions libres dans huit communes sur neuf que compte la province. Les communes de Ngozi, Gashikanwa et Mwumba enregistrent respectivement 4800, 3134 et 3050 couples ayant légalisé leur mariage. Marangara et Ruhororo bouclent la liste avec 659 et 1 132 cas.

Inscription différemment appréciée

Régine Ndabambarire, une femme de Ruhororo, ayant régularisé son mariage durant cette campagne de masse précise que cette mesure est salutaire pour les femmes. La loi va cette fois-ci les protéger. Elles bénéficieront désormais de tous leurs droits comme les autres femmes. L’entente dans les ménages, les conditions de vie vont s’améliorer.

Par contre, chez les femmes musulmanes, du pessimisme et de l’indignation planent sur leurs visages. Rehema Nahayo est une des trois femmes musulmanes d’un responsable religieux du quartier swahili dans la ville de Ngozi. Elle déplore que la loi n’autorise qu’une seule conjointe : « Nous sommes à trois pour un seul mari. La loi ne lui a autorisé qu’une seule. C’est la plus ancienne de nous. Seule cette femme a le mot à dire sur tous les biens. Si jamais il meurt, nous n’aurons rien à réclamer du fait que la loi ne nous connaît pas.»

D’autres femmes musulmanes craignent pour les enfants issus des femmes non enregistrées. Pour Muhidini Radjab, une autre femme du quartier swahili, si le mari meurt, ces enfants connaîtront absolument des difficultés sur les biens de leur père. Et de conclure : « Il faut que la loi pense à ces enfants pour éviter d’éventuels conflits dans l’avenir. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

12 réactions
  1. dodo

    J’aime rire quand je vois les commentaires de mes compatriotes, ils pensent que avant les DD le Burundi était un pays développé et bien placé en Afrique. le Burundi à toujours était parmis les derniers en Afrique, c’est juste quand les DD sont arrivé qu’un véritable changement c’est opéré. J’admire les DD pour avoir construit Ngozi, venant de Bururi née peut affirmer que cette province malgré le nombre d’intellectuels restent la dernière au Burundi.

    La triste vérité est que en Afrique ceux qui sont petit sont ceux là qui vivent bien. Je me souvient encore de mon voyage au Gabon, les gabonais en général sont pas des gens travailleurs, les ouest africains se moquent d’eux en disant que ce sont des sous hommes mais la réalité est que le Gabon est le premier pays en Afrique en terme d’IDH. Comment dont expliquer que les somaliens dont le visage est plus proche des Européens soufrent depuis l’indépendance de famine et de guerre et de pauvreté. si les gens n’apprennent pas l’humilité ils risquent souffrir toute leur vie. Bien souvent dans la vie l’humilité est une bonne chose, elle peut te faire évoluer. Moi je regarde tout les pays africains et leurs indices de développement humains et ont se rend comptent que les pays avec un IDH haut ont des gens pas du tout travailleurs mais humbles. Botswana, Namibie.

    Les burundais tant que nous allons se croisent supérieur aux autres nous allons nous manger et personnes ne profitera.

    • Gihugu

      Français à revoir Mon fils…

  2. Bizobavako

    Les autorités au lieux de s’attaquer aux vrais problèmes, ils passent leurs temps à nous raconter les histoires qui n’avancent rien notre pays. Les unions libres nizo zituma uburundi budatera imbere? Nizo zituma haba intambara, ubwicanyi, inzara n’ubukene tubona m’Uburundi? Qu’ils arrêtent et affrontent les vrais problèmes liés à la mauvaise gouvernance, non respect des droits de l’homme, l’exclusion et la corruption==>résultat d’un gouvernement incompétent et anarchique…

    • Rurihose

      Uravuga, ntuvura

    • Rurihose

      Uravuga, ntuvura
      Iyo tuba dutwagwa n abantu biyumvira nka Kaburahe, Mayugi canke Yoyo, notre pays le Burundi ntituba turi inyuma.
      Dans ces remarques il n’y a pas du « Bigirimana, Mutabazi ou Gaston ».
      Ndabivuze jewe Margarita???

  3. Rurihose

    La démographie galopante et son corollaire:amenuisement des terres est une bombe au Burundi.
    Célèbrer des mariages, inscrire les gens à l Etat civil ne change rien au problème de fond.
    Nous sommes assis sur une bombe

    • Mayugi

      On ne légalise pas la morale chers compatriotes. Je crois sincèrement qu’on fait fausse route, à moins de déclarer le Burundi, «République évangélique du Burundi» mais cela prendrait « un autre amendement de la Constitution ». Pour le moment, le Burundi est une République laïque. S’il y a des problèmes légaux dans certaines familles, ils doivent trouver leurs solutions dans les textes légaux du pays, pas à l’église ni à l’État civil. Il suffirait de déclarer légalement que les enfants nés d’une union libre de 12 mois ou plus ont les mêmes droits que les enfants nés dans le cadre d’un mariage civil et/ou religieux. Également, les enfants nés hors mariage doivent avoir les mêmes droits que ceux nés d’un mariage et les deux parents doivent assumer les mêmes devoirs envers eux. Quant à la femme et l’homme, ce sont des adultes, « majeurs et vaccinés » qui prennent des décisions en toute connaissance de cause. Les femmes sont des adultes et elles sont égales aux hommes. Il faut respecter le choix des citoyens. Il ne faut pas infantiliser les femmes. Quant au problème démographique, cette mesure n’apporte absolument rien de nouveau. Ce n’est pas parce qu’un couple est marié qu’il fera moins d’enfants. Il n’y a aucune étude dans le monde qui conclut que la mariage civil et/ou religieux règle la problématique de natalité. À moins que tout ceci ne soit qu’une diversion…Et j’aimerais bien me tromper. Autrement, ce serait grave pour notre pays.

      • Kayo

        Mayugi, tu a raison et ton intervention est digne d’un intellectuel, on ne peut pas maîtriser la démographie galopante par légalisation de mariage ça c’est absurde on dirait que le pays n’a pas des intellectuels qui peuvent faire un projet de société afin de lutter contre cette démographie galopante
        Est-ce que c’est la faute des hommes de se marier sans passer à l’état civil ou de prendre une deuxième femme ?
        Où est l’intelligence de la femme quand l’homme l’amène dans son lit sans passer à l’état civil ou sans se rendre compte que l’homme a une autre femme ?

        • Bakari

          @Kayo
          Faux! Il na faut pas être un intellectuel (un savant) pour se rendre compte que le mariage ne résout pas le problème démographique. Moi-même qui ne suit pas du tout un intello, j’en ai ma petite idée.
          En effet, si les enfants nés, en couples mariés ou pas avaient les mêmes droits, les questions d’hérédité (des enfants) et de soins gratuits avant 5 ans seraient automatiquement réglées.
          Quant à leurs mamans, si elles acceptent de vivre avec des maris sans contrat ni mariage civil, elles prennent un risque de ne pas hériter des biens du conjoint en cas de décès de ce dernier; c’est pareil pour les maris.
          La natalité des couples, elle, reste la même, mariage ou pas.

      • lolli

        encore une lubie de qui on sait,en quoi obliger les gens a se marier va ameliorer la situation,en debut de mandat il fut question de créer des latrines pour chaque menages….ou en sommes nous?

        des avocats ,des stades,des croisades ,des latrines ,
        mon dieu quel leadership,le monde entier doit etre jaloux

      • Casimir

        Tu as parfaitment raison mon cher ami….ce n’est qu’une diversion grotesque de plus dans le sac des DD!!!

      • ntsimbiyabandi

        Avez-vous consulté le Code des Personnes et de la Famille? Je pense qu’il a de l’âge. Le problème c’est de voir pourquoi il n’est pas totalement mis en pratique. En plus la loi n’est pas personnelle, elle est plutôt territoriale et impersonnelle. Il n’y a pas de loi ni pour les Chrétiens ni pour les Musulmans ou les Animistes burundais. Sinon, le droit canon entrerait en conflit avec le droit musulman ou avec les systèmes juridiques traditionnels (africains). L’Etat n’en sortirait pas. Voilà pourquoi le Burundi est une République laïque. « La loi est dure mais c’est la loi » (dura lex, sed lex). La polygamie a été abolie vis-à-vis de nos ancêtres, les Musulmans y compris. Je ne pense pas qu’il puisse même y avoir dispense en cette matière. Quant à l’égalité des enfants, l’article 19 de la Constitution intègre dans le système juridique burundais les conventions internationales et ou africaines de protection des droits de la personne humaine y compris la convention relative aux droits de l’enfant. En droit, le problème n’existe plus. Peut-être que la mentalité ne suit pas. C’est un autre débat sur l’efficacité de nos lois. Aux sociologues et philosophes du droit de nous éclairer! Un autre débat que je voudrais vous épargner est celui relatif à la distinction entre la loi et la morale d’autant plus que la loi ou disons le droit en matière des personnes et de la famille a de la chance d’avoir côtoyé pendant longtemps la morale à travers le droit canon et la théologie.

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