C’est le mécontentement qui habite la population du village et site Mugomera en commune et province Ngozi. Elle tient avec impatience la promesse de bénéficier de l’électricité pendant une année.
Le village est traversé par la route nationale Ngozi-Gitega, récemment goudronnée. Le long de cette route flambant neuve, un site de paix est construit. Peu de maisons sont habitées tandis que beaucoup d’autres sont encore en chantier. Mugomera, la colline en même temps chef-lieu de la zone n’a jamais connu d’électricité. Cependant, les autres zones voisines sont éclairées. Ses habitants, un peu jaloux, gardent une promesse d’électricité presque une année durant. L’administration a promis l’éclairage de la localité en janvier de l’année en cours. Le projet rentre dans le cadre des grands projets communaux. Ils sont financés à l’aide des 500 millions octroyés par le gouvernement.
Certaines gens, à les entendre, sont habitées d’un sentiment de découragement. « La promesse est une dette. Une année vient de s’écouler sans que l’engagement soit honoré», s’indigne un habitant proche de la route. Ils avouent que quand les techniciens sont venus pointer des bornes au bord de la route où seront érigés les poteaux, tout le monde a espéré. « La bouche de l’autorité fredonnant la même chanson dans des visites – l’électricité vous arrive incessamment – s’est par après fermée. »
Un manque à gagner
Pour eux, le manque d’électricité est un handicap pour le développement. Pour bénéficier des services qui requièrent de l’électricité, il leur faut parcourir quatre ou cinq kilomètres. La soudure, la réparation des téléphones, moudre pour obtenir la farine de manioc, … toutes ces activités exigent le courant électrique, leur demandent un déplacement vers la zone Mubuga ou prendre la direction de la Commune Ruhororo à cinq kilomètres.
Par ailleurs, cette carence d’électricité a entraîné des mouvements des gens qui ont choisi d’aller s’installer ailleurs. L’exemple typique est celui des enseignements qui préfèrent habiter les villes de Ngozi et Muguba alors qu’ils doivent venir prester à Mugomera chaque matin. D’autres avancent que c’est l’une des raisons principales ayant poussé les propriétaires des maisons dans le site de paix de Mugomera à ne pas venir s’y installer. « Au moins qu’ils reviennent nous expliquer où réside le nœud du problème », lâche une vieille maman rencontrée à un robinet en train de puiser de l’eau. L’administration, de son côté, tranquillise. « Plus de 6 personnes ont soumissionné et un particulier a gagné le marché. Le contrat est déjà signé. On s’est convenu que les activités commencent très prochainement, au cours du mois d’octobre », a précisé Athanase Ntunguka, conseiller communal chargé du développement. Il a fait savoir que ce projet à exécuter dans un délai de 9 mois, va coûter 250 millions de francs burundais. Son appel à la population de Mugomera est de patienter car, dit-il, cette question est préoccupante dans la mesure où le projet va également profiter à la commune via la collecte des taxes.