Cinq cent détenus ont été libérés de la prison masculine de Ngozi, alors qu’une autre centaine le sera prochainement. L’Ombudsman burundais demande au procureur de la République de suivre de près les dossiers des détenus pour désengorger les prisons. Lors de sa visite à la prison masculine de Ngozi, l’Ombudsman Mohamed Rukara Khalfan a déploré les conditions de vie des détenus. D’après lui, les droits leurs droits ne sont pas respectés. « C’est vraiment pitoyable de voir des vieillards, des malades mentaux et des enfants qui sont emprisonnés dans cette prison dans un état très critique et insupportable », a souligné l’Ombudsman burundais. Et de demander à la justice de ne plus emprisonner « pendant des années et des années des gens qui sont accusés d’avoir volé une banane. » Désormais, « fais de ton mieux afin que les détenus qui sont accusés de petites fautes soient vite libérés », a-t-il demandé instamment au Procureur de la République à Ngozi, Isidore Ntakarutimana. Ce dernier a annoncé que 500 détenus vont être libérés. Prisons sursaturées Selon le directeur de la prison masculine de Ngozi, celle-ci était conçue pour 400 détenus seulement. Mais aujourd’hui, elle en comprend 1940, dont 1022 prévenus et 998 déjà condamnés. Elle héberge également 40 mineurs et 25 parmi eux sont déjà condamnés ; tandis que 15 sont des prévenus. La prison féminine de Ngozi était, elle, prévue pour 200 détenues. Elle en héberge aujourd’hui 97 détenues dont 54 condamnées, 43 prévenues. D’après les responsables de ces deux maisons carcérales, la plupart de ces détenus sont originaires des provinces limitrophes (Kayanza, Muyinga et Kirundo). Le traitement de leurs dossiers traîne à cause de la lenteur judiciaire, le manque de moyens financiers et les longs parcours que doivent prendre les juges pour aller siéger. Au cours de sa visite, l’Ombudsman a remis aux détenus 500kg de riz, de 300kg de haricot et 100kg du sel ainsi que des savons. Visite de l’Ombudsman à la prison masculine de Ngozi.