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Ngozi. Les réfugiés célèbrent la paix au camp de Musasa

05/05/2013 Commentaires fermés sur Ngozi. Les réfugiés célèbrent la paix au camp de Musasa

« Paix durable pour un avenir durable » était le thème, ce 21 septembre, de la journée internationale de la Paix. Protecting Through Education (RET) l’a célébré dans ses zones d’intervention ; les camps de réfugiés congolais (RDC) à Musasa (Ngozi), à Gasorwe (Muyinga) et à Bwagiriza (Ruyigi).

<doc5258|left>L’organisation non gouvernementale RET a voulu combiner cette journée avec celle dédiée à l’alphabétisation dans le monde entier, commémorée le 8 septembre, dont le thème était « Alphabétisation et paix ».

Cette année, cinq classes de 30 personnes chacune (essentiellement des femmes), ont suivi une formation de plus de six mois et de trois niveaux en alphabétisation, avec des notions en rapport avec la consolidation de la paix. « L’objectif est de leur apprendre à lire et à écrire avec une approche ‘’conscientisante’’. Nous tenons compte de la vie quotidienne de ces réfugiés. Un alphabétisé est une lumière pour la communauté et le seul garant de la paix est en nous », précise Prosper Icoyitungiye du Field Education Officer à l’Ong RET. Il fait savoir que huit millions de personnes, au niveau mondial, sont analphabètes. Parmi elles, des femmes à raison de 64%.

« Cette formation m’a ouvert les yeux sur de petites choses que je ne comprenais pas dans ma vie quotidienne », se réjouit Deban Ndobeso, de l’ethnie Furero, mère de trois enfants et qui a fui les combats à Sange à Uvira. « Je pourrais être aussi utile aux personnes qui n’ont pas suivi la formation, surtout les hommes qui l’ont boycotté. »

Elle voudrait continuer à suivre d’autres formations pour devenir commerçante, puisqu’elle sait maintenant lire, écrire et compter. Elle ne veut même plus retourner en RDC. Aline Mutiyongera Nyabineza, veuve avec cinq enfants, a fui les combats à Shaba (Uvira-Sud Kivu), elle aussi. Son mari et ses frères ont été tués lors de la dernière attaque à Gatumba. Elle veut aussi devenir commerçante.
Pour Prosper Icoyitungiye, cette journée doit pousser chaque individu à réfléchir sur la consolidation de la paix. « Nous ne pouvons pas parler d’avenir, de développement sans une paix durable », indique-t-il. Depuis 2010, RET sensibilise les réfugiés à vivre en paix et des formations en alphabétisation sont dispensées régulièrement.

« Un sage a dit : la paix n’est pas un mot, c’est un comportement. Ces femmes doivent répandre, faire bénéficier aux autres ce qu’elles ont appris en rapport avec la paix en vue de sa consolidation. Si nous sommes ici, c’est parce qu’il y a la paix dans le pays », déclare Philippe Mbabara, du service de la communication au HCR.

Il conseille aux hommes de suivre le bon exemple de ces femmes et que ces dernières les sensibilisent. Il trouve anormal qu’une personne ignore lire et écrire, au 21è siècle. Des prix ont été donnés aux gagnants des différents jeux, danses et sketchs lors de cette journée.

Le camp de Musasa est subdivisé en 20 quartiers et regroupe plus ou moins 5600 réfugiés venus de la République Démocratique du Congo (Banyamulenge, Furero,…) A l’intérieur, il y a des écoles (maternelle, primaire, secondaire) et un centre de santé. Ceux de Gasorwe et Bwagiriza, regroupent respectivement 9000 et 7000 réfugiés.

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