Sur l’initiative de la commune de Ngozi appuyée par le Projet d’appui au développement communautaire et social (Pradecs), plus de cent couples batwa sont récemment passés devant l’officier de l’état civil.
<doc2595|left>La cérémonie a eu lieu vendredi, 23 décembre, au stade de Muremera dans la ville de Ngozi. Ces Batwa proviennent de cinq zones de la commune Ngozi :Mubuga, Mivo, Mugomera, Ngozi rural et Ngozi urbain. D’après Jean Pierre Kayobera, représentant de la communauté batwa dans la province de Ngozi, leur effectif au niveau de la commune s’élève à plus de deux mille et la plupart des couples vivent illégalement. Il a précisé qu’un homme peut épouser de deux à trois femmes. Il a indiqué que cette union légale est motivée par le souci de réduire les problèmes fonciers et familiaux que connaît cette communauté.
Selon Tharcisse Barakanfitiye, chargé des personnes vulnérables au sein de ce projet financé par la Banque Mondiale, la commune présente un projet à réaliser et le Pradecs le finance. Et ce fut le cas pour cette cérémonie de régularisation du mariage de membres de la communauté Batwa. « Ce projet a coûté dix millions de francs burundais », a-t-il affirmé. Et de préciser que les ménages qui se sont unis illégalement sont privés d’autres biens dont jouissent les ménages légaux. « Leurs enfants n’ont pas accès à la gratuite des soins de santé et de l’éducation. Les mères enceintes n’ont pas accès aux soins médicaux. Même si elles ont déjà mis au monde, leurs enfants ne peuvent pas être soignés gratuitement alors qu’ils n’ont pas plus de cinq ans. »
En tenue de noce
Au cours de cette cérémonie, les mariés portaient habits, chaussures, ceintures et chaussettes tout neufs et presque identiques.
Viola Ntaconungutse et Mathieu Gatwa vivent ensemble depuis 1994 et ont quatre enfants. Cette famille de la colline Gahengeri, zone Mubuga, remercie vivement les autorités communales qui ont organisé ladite cérémonie. « C’est la première fois qu’une telle action se passe dans la commune Ngozi, plus précisément à l’intention des Batwa », font-ils remarquer. Constance Ngendabanka, conseiller socioculturel de l’administrateur de Ngozi, indique qu’un projet d’octroi de terres cultivables aux Batwa est envisagé. Elle leur demande de ne plus se mettre en quarantaine, mais de nouer plutôt des relations avec les autres Burundais et d’envoyer leurs enfants à l’école.