Plus de 1000 poules déjà décimées, les éleveurs tirent la sonnette d’alarme. Les responsables vétérinaires appellent les propriétaires de volaille à plus de responsabilité.
Les communes de Kiremba, Marangara et Nyamurenza connaissent une recrudescence de la maladie dite de new castle. Jugée très dangereuse pour les poules, elle se manifeste par un affaiblissement total des bêtes qui somnolent avant de succomber. Très contagieuse, la maladie décime en un petit laps de temps une population entière de poules.
Le responsable du service de la santé animale à la Direction provinciale de l’agriculture et de l’élevage (DPAE), Dr.Yves Nshimirimana, se dit très préoccupé par l’avancée de cette maladie : « Plus de 1000 poules sont déjà décimées dans les trois communes de Marangara, Kiremba et Nyamurenza. Un effectif qui peut s’alourdir étant donné que le new castle est très contagieux. »
Côté éleveur, c’est une véritable consternation. Egide Muhimpundu, un éleveur de poules rencontré au marché de Musasa en commune de Kiremba précise que c’est une grande perte pour eux. « Mon poulailler est complètement anéanti. J’avais une quarantaine de poules, 12 sont déjà mortes. J’ai décidé d’acheminer ce qui reste sur le marché.»
Appelés à s’acheter le vaccin
Jeanne Gakobwa, une maman interviewée au même marché de Musasa, parle d’une situation inédite. Pour cette maman, la maladie de new castle vient normalement au mois de septembre avec le retour des premières pluies. Cette année, elle est arrivée très tôt au mois de juillet. « Aucun éleveur ne s’y attendait. Ce qui fait qu’on ne trouve pas de vaccin dans les pharmacies vétérinaires de notre localité, cela complique la situation. Nous sollicitons l’intervention des services vétérinaires publics pour la disponibilisation du vaccin, comme c’est toujours le cas en période d’épidémie. »
S’exprimant sur les mesures déjà prises pour arrêter cette maladie, Dr Yves Nshimirimana affirme qu’il a déjà dressé une requête au ministère ayant en charge la santé animale pour la disponibilisation du vaccin. Il craint cependant que le vaccin ne soit attardé par les procédures administratives. Il demande aux éleveurs de se dépanner en achetant eux-mêmes le vaccin pour sauver d’urgence leur volaille.
Cela est embrayé par le directeur de la santé animale qui appelle à la responsabilité des éleveurs. « Ces deniers ne doivent pas attendre la campagne nationale de vaccination des poules faites généralement une fois l’année. » Ils sont appelés à s’acheter leur propre vaccin chez les pharmacies vétérinaires de leurs localités surtout qu’il ne coûte pas cher et qu’il est utilisable pour plusieurs unités.
Parmi d’autres mesures préconisées, c’est la limitation des déplacements des animaux. Les localités atteintes devraient s’abstenir de déplacer les poules pour ne pas contaminer. Le directeur de la santé animale demande aussi à l’administration de suspendre momentanément les marchés de poules en attendant que la situation soit maîtrisée.
Signalons que les communes de Marangara et Kiremba conservent une tradition d’élevage massif de volaille et surtout de poules. La maladie a déjà produit ses conséquences. Les prix des poules ont considérablement chuté sur les marchés. Un coq qui s’achetait à 12 000 Fbu il y a deux mois s’obtient à 8 000 Fbu.