Conçu pour 20 prisonniers, le cachot de Ngozi héberge 60 détenus. Les conditions de détention sont déplorables.
Trois mètres de largeur sur quatre mètres de longueur, telles sont les dimensions du cachot de la police judiciaire à Ngozi. Selon Dieudonné Nzeyimana, représentant de l’association ABDP (Association Burundaise pour la Défense des Prisonniers) à Ngozi, un tel cachot ne peut pas héberger 60 prisonniers. D’après lui, 20 parmi eux ont dépassé le délai d’emprisonnement prévu par la loi.
Ainsi, Jean marie Nduwarugira originaire de la commune Busiga est emprisonné depuis un mois pour des raisons d’enquête. Il est accusé d’avoir participé dans le meurtre d’un certain Fulgence Ntiharirizwa, membre du parti MSD qui a eu lieu sur la colline Rwizingwe commune Gashikanwa. Il se lamente : « Pendant la nuit, certains détenus vivent le calvaire. Ils ne trouvent même pas où s’allonger pour dormir. » Il affirme que beaucoup d’entre eux sont accusés de simple vol. Il déplore également le manque d’eau propre dans ce cachot, qui occasionne les maladies des mains sales. « Un cas s’est dernièrement présenté. La victime a été évacué à l’hôpital de Ngozi », confie-t-il.
D’après un officier de la police judiciaire, cette situation est consécutive au mouvement de grève des magistrats observé ces derniers temps. « Beaucoup de dossiers n’ont pas été étudiés », conclut-t-il
Isidore Ntakarutimana, procureur de la République dans la province de Ngozi, affirme être au courant de ce problème, en promettant de soumettre cette question à ses supérieurs.