En juillet 2015, le Burundi, comme d’autres pays, migrera de la télévision analogique à la télé numérique. Mais, il y a toujours de quoi s’inquiéter : la grande majorité de la population mais aussi des vendeurs de téléviseurs semble ne pas comprendre comment fonctionnent ces mutations technologiques.
<doc7661|left>C’est quoi d’abord cette histoire? Quand cela arrivera-t-il? Que deviendront nos télévisions? Combien va nous coûter cette « révolution » ? Une question après une autre. Toujours sans réponse. Le passage de l’analogique au numérique, d’ici 2015, semble être un dossier flou au sein de la population : « A part les informations ramassées ici et là, que je ne parviens même pas à ‘décoder’, je n’ai pas la moindre idée de cette affaire ‘de numérique’ », lâche un habitant de la ville Ngozi, se grattant la tête, les yeux grands ouverts, avec une moue d’inquiétude. Difficile d’en savoir plus.
« Nous n’avons pas été associés »
Même son de cloche chez les commerçants, vendeurs de postes de télévision, s’estimant acteurs de taille dans le dossier. « Nous n’avons jamais participé à un atelier d’information ou de sensibilisation sur ces changements qui vont s’opérer sous peu », regrette Nsabimbona Alfred, commerçant en plein cœur de la ville Ngozi. Et pourtant, rappelle-t-il, les vendeurs, ce sont eux qui distribuent ces télévisions et devraient être associés au même titre que d’autres acteurs. Résultat : « Nous ne savons pas sur quel pied danser : quelle disposition devons-nous prendre ? Qu’acheter ? Que laisser ? Que dire à nos clients ? Rien ! ». Le gouvernement devrait, conseille-t-il, asseoir tous les concernés, pas seulement ceux qu’il considère comme incontournables, afin d’écouter toutes les voix. Sinon, prévient toujours le commerçant, ces changements risqueront de tourner en fiasco.
« On ne recule pas ! »
« C’est la tendance mondiale. Ce n’est pas le moment de reculer, on ne le peut même pas », peut-on entendre au sein de l’Agence de Régulation et de Contrôle des Télécommunications (ARCT). Oui, le temps file, reconnait-on à la même institution, avant de préciser : « pour limiter justement les effets pervers du changement, le gouvernement doit associer tous les acteurs, ce qu’il essaie de faire maintenant, dans toutes ces démarches vers le numérique. Aujourd’hui, nous en sommes à la sensibilisation, bientôt, en moins de deux ans, le rêve sera devenu réalité. Plus de télé analogique ! »