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Ngozi : ils vivent grâce à l’extraction de la cassitérite

05/05/2013 Commentaires fermés sur Ngozi : ils vivent grâce à l’extraction de la cassitérite

Les habitants de la colline Gitemezi, en commune Busiga, ont l’extraction de la cassitérite comme activité génératrice de revenues. L’agriculture n’est plus rentable, disent-ils.

<doc5688|left>Il est 16h30, dans la vallée de Gihama, colline Gitemezi en commune Busiga. Jeunes et vieux creusent. D’autres tamisent la terre extraite. Ils sont à la recherche d’un minerai, la cassitérite. Ceux qui creusent sont à l’intérieur des gros trous qui peuvent faire parfois des centaines de mètres de profondeur. L’activité tourne pendant 24heures. Ils sont organisés en équipes. Les uns travaillent la journée, d’autres la nuit.

« Heureusement que notre sous-sol regorge de cassitérite », se réjouit Didace Ndagiwe, qui a transformé son lopin de terre en une véritable mine à ciel ouvert, après avoir perdu énormément dans l’agriculture. « J’avais cultivé du manioc sur des hectares, engagé des associations de femmes pour le labour. A 8 mois de la récolte, la mosaïque a frappé fort. Je n’ai rien gagné. J’ai alors investi dans l’extraction de la cassitérite et ça rapporte», témoigne ce chargé du développement sur la colline Gitemezi.

Les gamins y trouvent également leurs comptes. Elie Ntunzwenimana ne connaît pas exactement son âge. Il n’a jamais été à l’école. Il fait descendre le sable, de la montagne vers la vallée, au travers d’un canal construit à cet effet. « Quand je viens ici, je peux gagner facilement 1000Fbu par jour. Et quand mes parents n’ont pas de quoi manger, je peux acheter de la farine et de l’huile », explique-t-il.

Ils ont sacrifié l’école

Dans cette vallée, plusieurs jeunes sont à l’œuvre. Ils n’ont jamais mis pieds à l’école, pour la plupart.Pour eux, le choix était clair : pas question de parcourir des kilomètres, juste pour aller étudier, alors qu’à côté, dans la vallée, creuser rapporte gros. Et comme l’indique Didace Ndagiwe, cette colline n’avait pas d’école depuis des années. La plus proche était à quatre kilomètres, estime-il.

Une forte sensibilisation a été menée pour résoudre ce problème. « L’an dernier, la population a été mobilisée pour construire une école primaire et m’a choisie pour conduire le projet. Nous avons fait des collectes de fonds dans chaque ménage. De plus, les habitants eux-mêmes ont tracé la route pour permettre aux camions de faire parvenir les briques sur les lieux. Vu la nécessité qu’il y avait, l’école a commencé à fonctionner la même année », explique M. Ndagiwe.

Dès lors, précise-t-il, aucun enfant, en âge d’être scolarisé n’est autorisé à mener ces activités d’extraction pendant les heures de cours.

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