Réunis par l’organisation Ntabariza, des jeunes de diverses couches sociales, politiques et ethniques ont appris la résolution pacifique des conflits. Ils se disent engagés à profiter de leur diversité pour l’auto-développement.
« C’est une grande joie de rencontrer et m’asseoir avec un Inyankamugayo du CNL », confie Hamza Selemani Nduwimana, un des représentants du CNDD-FDD à l’université de Ngozi. Il dit être indigné des affrontements qui, des fois, éclatent quand ils se retrouvent sur un même terrain de travail. Il parle aussi de la peur des uns envers les autres craignant des violences qu’ils peuvent s’infliger. Hamza le dira au sortir d’une formation des jeunes de différentes formations politiques et ethniques, au chef-lieu de la province Ngozi. Cette formation étant organisée par Ntabariza, un organisme chargé de la plaidoirie des prisonniers et leurs familles.
Lui comme son voisin du CNL, ils apprécient le contenu de la formation sur la résolution pacifique des conflits. Ils s’accordent que pendant les périodes électorales et post-électorales, les jeunes sont visés et manipulés. Souvent, ils en sont victimes. D’après B. Elias, le manque de formation et d’information est à la source des dérives perpétrées par les jeunes. Là, il pointe du doigt les jeunes démunis. « Ils croient que faire violence à celui avec qui on ne partage pas une conviction politique, c’est un signe de force. Mais, ils ignorent que le pays ne peut en aucun cas se construire par des violences. » Alors pour lui, ces jeunes au bas niveau ont à fortiori besoin d’une formation sur la non-violence et la résolution pacifique des conflits.
« Non à la brutalité »
Les églises ne sont pas non plus épargnées des violences. Comme l’indique Anne Marie Nsabimana de l’église FECABU, malgré la foi religieuse, des jeunes au sang encore chaud se retrouvent dans des formations politiques. Ils s’acharnent et se brutalisent. « La bonne solution n’est pas de se brutaliser. Plutôt, les jeunes devraient mettre ensemble leur force pour l’auto développement», propose-t-elle.
Les jeunes classent le chômage au premier rang parmi les causes des conflits. Par conséquent, ils proposent une voie sûre de sortie : « Que nos dirigeants nous trouvent des occupations. Pris par des activités génératrices de revenus, nous ne pouvons plus tendre l’oreille aux politiciens ». Conscients que leur diversité tant sociale, politique, religieuse que ethnique constitue une force commune, ils assurent que leur union construirait quelque chose de grandiose.
« Nous avons constaté qu’après 2015 les prisons regorgent surtout des jeunes. Ils sont facilement maniables. Ils ont été trompés par des politiciens », constate Jean Marie Nshimirimana, le patron de Ntabariza. Selon lui, Pour éviter le même scenario en 2020, Ntabariza a songé à les conscientiser par des formations en résolution pacifique des conflits. Et enfin, les regrouper en associations pour les soutenir matériellement.