Une grenade explose dans la ville de Ngozi. La police dresse un bilan de deux morts, dont un militaire et 5 blessés. Elle conclut aussi qu’il s’agit d’un acte criminel tandis que certains témoins oculaires évoquent plutôt la piste d’un accident.
A une dizaine de mètres de l’Ecole fondamentale Ngozi II, sur un parking de taxi-vélos, une mare de sang s’observe sur la route pavée. Des taxi-vélos sont éparpillés ici et là. Des morceaux d’habits sont aussi visibles. Un corps sans vie gît sur la route. C’est celui du caporal Christophe Ntunzwenayo alias Matwi. Un militaire de la 310ème brigade. C’est aussi lui qui était en possession de deux grenades dans ses poches, selon les témoins.
Selon un écolier de l’Ecofo Ngozi II, il était aux environs de 7h10 quand ils ont entendu une explosion. «Mes camarades et moi, nous étions à 30m du lieu d’explosion.» La directrice de cet établissement indique que des élèves s’apprêtaient à chanter l’hymne national, d’autres arrivaient à l’école. «Deux de mes écoliers ont été blessés sur le coup. J’ai décidé alors de les renvoyer chez eux.»
D’après le commissaire provincial de police à Ngozi, Abraham Bizindavyi, il y avait une circulation importante sur cette route. «Il y avait des écoliers qui partaient en classe ainsi que les policiers de la protection civile qui aidaient ces derniers à traverser. Mais aussi des gens sortaient de la messe du matin.»
Acte prémédité ou accident ?
Selon le commissaire provincial de la police, ce militaire est arrivé à vélo sur le lieu du drame. Un des blessés témoigne : «Ce militaire était à côté de moi. J’ai entendu une sorte de déclic au niveau de sa ceinture. Le militaire a alors crié et, par après, nous avons entendu une explosion », raconte-t-il, assis dans une chaise roulante à l’Hôpital de Ngozi et présentant des blessures au niveau de la tête et des pieds. «Il n’a pas lancé la grenade. En attendant le déclic, il a crié comme s’il avait peur », confie un autre témoin oculaire. Le commissaire provincial indique que la hanche de Christophe Ntunzwenayo a été complètement déchiquetée.
«Nous avons conclu à un acte criminel», affirme Abraham Bizindavyi. Il en vient à cette déduction par le fait que le militaire avait deux grenades alors qu’il était en tenue civile. De plus, poursuit-il, il n’était pas à son lieu de travail et se déplaçait à vélo.
Signalons qu’il y a une autre grenade qui n’a pas explosé. Pour la désamorcer, les militaires et policiers s’y sont pris à plusieurs reprises. Premièrement, en essayant de la détruire avec une autre grenade. Par après, ils ont réussi avec le feu, ce qui a effrayé les habitants de la ville de Ngozi, qui pensaient à d’autres attaques à la grenade.