Cinq journalistes de la radio Umuco Fm ont porté plainte en justice. Ils accusent leur employeur de suspension illégale.
<doc2969|left>Vendredi 03 janvier, c’était la deuxième comparution dans le cadre de l’affaire opposant les cinq journalistes à savoir à la radio Umuco FM. Ils ont été suspendus le 12 octobre dernier.
Dans sa lettre de suspension, Innocent Manirakiza, directeur de cette radio, présente le manque de moyens financiers comme la raison majeure de cette suspension. Il indique que faute d’argent la radio a jugé bon de réduire son personnel.
Dans leur plainte, ces cinq journalistes réclament le salaire du mois d’octobre, les fiches de paye, le contrat de travail, le règlement d’ordre intérieur et les procès-verbaux des trois dernières réunions de l’assemblée générale du personnel. Ils demandent aussi les indemnités de licenciement pour avoir été chassés de manière brusque et sans n’avoir commis aucune faute.
« Je ne suis pas directeur »
Innocent Manirakiza affirme ne pas avoir ces documents dans son bureau. Il précise qu’il n’est pas directeur de cette radio mais qu’il a été engagé comme les autres journalistes. Selon lui, Umuco FM est une radio associative : « Seuls les membres du comité de l’association peuvent s’exprimer sur ce dossier. »
Mais M. Manirakiza n’a pas convaincu. Car, et les journalistes renvoyés et les juges, tous estiment que le directeur veut leur faire perdre du temps et distraire la justice. Ils ne comprennent pas comment le directeur ne possède aucun des ces documents administratifs. « Sur toutes les procès-verbaux des rencontres tenues ou d’autres documents administratifs est marqué son nom comme directeur de la radio», argumentent-ils.
Innocent Manirakiza a finalement demandé à la cour de lui donner encore trois mois pour chercher un avocat. Mais le tribunal a refusé car la loi donne un délai de deux mois seulement aux plaignants pour se trouver un avocat. La prochaine audience a été fixée au 29 février courant. Le directeur d’Umuco FM devra se présenter muni des documents demandés.
Énième licenciement
« Depuis la création de cette radio en 2008, plus de quarante journalistes ont été chassés, » a affirmé ces journalistes rencontrés au Tribunal de la grande instance de Ngozi. D’après lui, parmi les journalistes refoulés, les uns étaient victimes de leur appartenance politique: la radio n’engagerait, selon lui, que des journalistes membres du parti au pouvoir. D’autres auraient été chassés suite à leurs démêlés avec le chef d’antenne.
Ayant son siège dans le quartier Muremera, dans la ville de Ngozi, Umuco FM est située tout prêt du stade de Muremera. Selon certaines sources, elle aurait été crée par des commerçants de la province de Ngozi pour faire la promotion de leurs produits. Mais d’autres sources croient savoir que son lancement est le fait de hauts cadres du parti Cndd-Fdd soucieux de l’utiliser à des fins de propagandes.