Trois mois après son lancement, le Guichet unique provincial (GUP) n’a pas encore délivré un seul document administratif. Les demandeurs s’impatientent.
Mi-octobre 2017, le Guichet unique provincial de Ngozi est techniquement lancé par le ministre de la Fonction Publique, Félix Mpozeriniga. Ce dernier affirme alors que ce guichet constitue une lueur d’espoir pour les populations bénéficiaires des documents administratifs publics essentiels délivrés jusque- là dans la capitale Bujumbura. Des équipements modernes octroyés par le PNUD dans le cadre de la décentralisation administrative sont visités dans l’immeuble de la province Ngozi par les personnalités de marque invitées à ces cérémonies.
Le ministre Mpozeriniga se veut alors très rassurant et convainquant : « En descendant sur Bujumbura, vous payez le ticket, vous devez vous loger, vous nourrir. Vous abandonnez vos activités. Les nouveaux guichets uniques vous seront d’une très grande utilité. »
Trois mois plus tard, le Guichet lancé n’a pas encore sorti un seul document administratif. Pourtant les bénéficiaires sont très nombreux à venir solliciter ces services. Joséphine Mazuru, une maman rencontrée devant les bureaux du GUP de Ngozi dit qu’elle vient demander la validation de son permis provisoire de conduire. Elle constate que rien n’est en train d’être fait. « Pourtant nous voyons les machines, caméras et autres équipements dans les bureaux. »
Les yeux tournés vers le budget général 2018
Joseph Ntirampeba est un autre homme interviewé devant les mêmes bureaux. Il vient de Musenyi en commune Tangara. Il dit qu’il cherche un passeport car il doit se rendre au Mozambique prochainement. Il est déçu. : « Je suis tenu de descendre à Bujumbura. Il aurait été mieux de ne pas lancer un Guichet qui ne peut pas délivrer les papiers promis. Cela désoriente les gens ».
Le directeur du Guichet unique provincial de Ngozi, Jérémie Nshimirimana, déplore le retard observé. Il relève un certain nombre de facteurs à la base de ce retard. Sur le plan du personnel, bien que le staff technique se trouve au complet, il manque encore un planton et un travailleur d’hygiène. Concernant les 13 policiers qui sont recrutés, trois officiers ont les tenues de service alors que 10 brigadiers restants attendent encore les tenues de bureau.
Pour le matériel de bureau, les caméras ne disposent pas de batteries de réserve. Il manque aussi des registres, enregistreurs, formulaires pour identification, sceau, machines pour le service de police judiciaire non encore programmées ainsi que des frais de maintenance.
Jérémie Nshimirimana nourrit les espoirs sur le nouveau budget 2018 pour le reste du matériel et le fonctionnement. Rappelons que le Guichet comprendra cinq services à savoir la sécurité routière pour les permis de conduire, la migration qui offrira des laissez-passer, passeports et cartes CEPGL. Il y a aussi les services Interpol, police judicaire et la Fonction publique.