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Ngozi : attention!, les escrocs refont surface

05/05/2013 Commentaires fermés sur Ngozi : attention!, les escrocs refont surface

Une scène qui répète. Les escrocs viennent de voler une somme de 35.000Fbu, juste après un autre coup de plus d’un million, sur base d’une même histoire. L’une des victimes témoigne.

<doc7325|left>Le coup est fatal, mais… malin, pour ce monsieur, un peu âge, qui s’était réveillé très tôt, ayant parcouru une dizaine de kilomètres, Busiga-Ngozi, pour écouler son miel. Frustré, il raconte comment ce groupe d’escrocs l’a dépouillé "gentiment", selon ses propres, mots, et l’argent de ses ventes et ses kilos d’haricot qu’il venait d’acheter avant de le laisser.

Ainsi donc : lundi 4 mars, vers 11h, au marché de Ngozi. Simon Misago vend tout son miel. Comme un père de famille, il achète quelques kilos de haricot à ramener de retour. Le reste, 35200Fbu, il le conserve loin, très loin pour se mettre à l’abri de ces bandits. Sauf que les brigands du jour n’useront pas de violence.

Ça y est ! Un homme, soudain, arrive. Se faisant passer pour un étranger dans la ville, il demande à M. Misago où se trouvent les bureaux de la Sogestal Ngozi. Simple, il lui indique la rue, les virages qu’il y a, les pancartes à lire… tout le schéma pour y arriver. L’escroc fait semblant de ne rien comprendre. Misago, tout gentil, décide de l’accompagner : "Pas question qu’un visiteur se perde dans une ville pleine de gens d’humanité" se dit-i. Direction : Sogestal.

En cours de route, un autre homme, apparemment plus étranger que le premier, venant du sens inverse, les croise. Très inquiet, une enveloppe bien fermée dans la main, leur demande de s’arrêter et de lui venir en aide : "Mon grand-frère vient de succomber à une attaque terroriste en Somalie. Voila un chèque qu’il m’a laissé, de 1.200.000Fbu. Il m’avait dit que je devrais venir ici à Ngozi pour récupérer cette somme chez un certain Kinci (c’est ainsi qu’il le nomme) et que c’est quelqu’un d’autre qui doit faire le retrait et pas moi. Alors s’il vous plait, aidez-moi !", leur supplie-t-il, transpirant à grosses gouttes, larmes sur le point de couler.
Affaire du siècle !, s’exclame l’autre, le premier étranger. Le voyage ver le Sogestal qui, "par ailleurs, ne rapporte rien", est mis de côté. Le trio emprunte le chemin qui mène {Chez Kinci}. Le vieux Misago, qui assiste à la magique coïncidence des « étrangers » qui se rencontrent, espère encaisser une petite commission, une fois mission accomplie : "Il nous avait promis 20 000Fbu après le retrait. Je commençais déjà à tressaillir de joie", se désole-t-il. Et la petite marche vers Kinci continue.

A quelques dizaines de mètres d’arrivée une remarque fuse de l’un des escrocs : "Dans ce bureau, il est interdit d’entrer avec de l’argent en poche". Tenant désormais l’enveloppe contenant le chèque, et ayant été choisi pour faire le retrait, Misago, de son propre gré, fouille toutes ses poches. "Il ne faut pas que l’affaire soit compromise à sa fin", spécule-t-il dans sa tête. Il donne tout : argent, sceau dans lequel il a amené son miel, haricot acheté, etc. Tout ! Laissant ses partenaires d’affaires loin du bureau, voila qu’il débarque, tête-haute, chez Kinci. Un agent de sécurité est à l’entrée, au portail. Une petite échange donc : « Que voulez-vous monsieur ? » lui demanda-t-il, humblement. « J’ai un chèque de quelqu’un qui m’a mandaté pour que je retire son argent », rétorqua le vieux Misago.

Stupéfait, le gardien lui signale que ce n’est pas une institution financière, encore moins une banque. Donc, il s’est trompé de porte et retourne sur ses pas. Ah ! Les deux étrangers ne sont plus là. Ils sont déjà partis. Misago ouvre l’enveloppe et ne trouve à l’intérieur qu’une petite pièce d’un carton déchiré. C’est là qu’il comprend ce qui vient de se passer : "Je viens d’être volé", s’écrie-t-il dans la rue. Il se lance à leur poursuite. Affolé, dégrisé, il tombe subitement sur un groupe de taxi-vélos auquel il raconte sa mésaventure : "Tu es le deuxième à subir le même coup en moins d’une demi-journée", le tranquillisent-ils. "Tout à l’heure, un autre homme vient de perdre plus d’un million de Fbu avec la même histoire. Il est passé ici, larmes aux yeux, mais nous ne pouvions rien faire puisque ces escrocs nous sont toujours inconnus ».

Une réédition. Selon plusieurs sources, des cas d’escroquerie, sur base d’une même histoire, s’étaient déjà remarqués dans d’autres localités burundaises: "En 2003, à Bujumbura, j’ai été escroqué de la même manière", témoigne un habitant de la capitale. On dirait un même groupe, qui sillonne tout le pays, dans une sorte de transfert de malfaisance … pour ne pas dire de connaissances !

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