Pour renforcer la sécurité et protéger les droits des enfants, la population de la ville de Ngozi demande aux autorités communales de mettre en place un centre d’accueil et d’encadrement. Un agent de la commune de Ngozi indique que le phénomène des enfants en situation de rue est apparu avec le début de la guerre civile, en 1993. Selon lui, il est difficile de les identifier ; car ils se déplacent beaucoup .Bien plus, continue cette source, à part les formations aux différents métiers, il n’y a pas de politique d’encadrement initiée par les autorités provinciales. Accusés de collaborer avec des groupes de bandits La population de la ville de Ngozi ne cache pas son inquiétude du fait que ces enfants qui passent la nuit à la belle étoile. Elle les soupçonne même d’être parmi les gens qui perturbent la sécurité pendant la nuit dans les différents quartiers : « Ils collaborent avec les groupes de bandits qui volent dans les ménages des quartiers Kigarama et Rubuye. » Selon Angèle Nduwarugira, mère de trois enfants, résidant dans le quartier Kigarama, plus de quatre ménages ont été pillés par des bandits dans ce quartier très fréquenté par ces enfants pendant les fêtes de Noël et du nouvel an. Travailler pour une assiette Dans la ville de Ngozi, ces enfants mènent une vie misérable. Les uns sont contraints de travailler dans les restaurants ou les bistrots pour recevoir une assiette de nourriture ou une bouteille de bière. Originaire de la commune Kiremba, Pierre Nsengiyunva est un enfant en situation de rue. Ses parents sont morts pendant la guerre. A 18 ans, il se retrouve responsable d’un des groupes d’enfants. D’après lui, dans presque toutes les provinces, il y a des centres d’encadrement des personnes handicapés ; mais aucun centre d’accueil pour les enfants en situation de rue. Il demande à l’administration assurer leur encadrement. D’après Clotilde Caraziwe, administrateur de la commune Ngozi, 17 jeunes ont été formés pour différents métiers l’année passée. Elle indique également que parmi les projets envisagés par la commune cette année, il y en a un qui concerne l’encadrement de ces enfants en situation de rue.