Après qu’une centaine de millions ait été détournée au sein de l’Ucode Microfinance par ses propres travailleurs, l’institution reprend vie petit à petit. Les auteurs du détournement sont derrière les barreaux, et une bonne partie de la somme pourrait être récupérée.
<doc7207|right>Le coup a été rude, quand même : une centaine de millions, voire plus a été détournée au sein de l’Union pour la Coopération et le Développement (Ucode). Le chiffre exact n’est pas encore connu. L’affaire remonte au mois de septembre 2012. Selon son chargé de la communication, Gérard Mbanzamihigo, un réseau au sein de la même institution a été constitué : "Des agents de terrains et certains membres du personnel se sont ligués. Des comptes fictifs ont été créés. Des virements et des versements s’y étaient effectués en leur bénéfice sans aucun contrôle", révèle-t-il. Sentant le coup au niveau des chiffres, poursuit M. Mbanzamihigo, des enquêtes, en toute discrétion, ont été menées pour démanteler le réseau : "La tache a été facile avec l’accès aux ordinateurs des personnes impliquées dans la magouille et les responsabilités de chacun vite dégagées."
Aucun risque de faillite donc. M. Mbanzamihigo tranquillise : "La force de notre micro finance réside sur le nombre important de ses clients. 52.000 repartis en 30 agences." Pour preuve, indique-t-il, l’institution a toujours servi ses clients sans rupture aucune : "Le choc a été plutôt ressenti au niveau global et dans la confiance que nous avons dans notre personne", même s’il avoue que "la microfinance aurait fait naufrage si ce coup avait été supporté par un petit nombre de clients."
L’affaire est donc devant la justice. Les auteurs du détournement à la prison centrale de Ngozi et les enquêtes se poursuivent. Mais d’ores et déjà, des parcelles et des maisons, qui avaient été achetées par l’argent détourné ont été déjà saisies. Quelques dizaines de millions pourraient bientôt se retrouver dans les coffres de l’Ucode.