Alain-Majesté Barenga, Bella Gloria Kimana, Alain Niyomucamanza, sont les trois journalistes de la radio locale « Radio Culture » malmenés ce lundi 27 août par les policiers dans la zone Ngagara de la commune Ntahangwa en mairie de Bujumbura. Leur chauffeur, Armand Bigirumuremyi, l’a été également.
«Nous nous étions rendus sur place pour un reportage sur un litige autour de l’attribution d’une parcelle entre les résidents et l’administration du quartier 10 de cette zone», a rapporté Alain Majesté dès son retour de l’hôpital où il s’était dépêché pour bénéficier des soins.
D’après lui, à leur arrivée au terrain, les agents de police les ont entourés : «Malgré notre introduction, les agents de police n’ont pas voulu nous laisser travailler. Ils ont saisi notre matériel».
M. Barenga parle des coups leur infligé. «J’ai reçu trois coups de crosse de fusil dans le dos». Ainsi, la situation allait empirer : «Il fallait nous sauver la peau».
D’après Alain Niyomucamanza, les menaces n’ont pas cessé : «Ils nous ont même poursuivis tout en nous lançant des invectives». Pour lui, n’eût été la présence de la population locale, ils n’auraient pas pu s’échapper.
Les journalistes demandent à la police et à l’administration de leur faciliter dans l’exercice de leur travail. «Nous ne sommes pas leurs ennemis. Ils devraient nous protéger, nous et nos équipements, plutôt que de nous maltraiter».
Iwacu a contacté le porte-parole de la police pour plus de détails sur ce cas, en vain.
Selon l’indice mondial de la liberté de la presse de 2018, Reporters sans frontières classe le Burundi à la 159ème place sur 180 pays. RSF a indiqué que les journalistes ont du mal à travailler librement et sont souvent harcelés par les forces de sécurité.