Suite aux travaux de pavage effectués par l’Office burundais de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction (OBUHA) depuis plus de deux mois, le courant électrique sur l’avenue Busoro, quartier VII, de la zone de Ngagara, en commune urbaine de Ntahangwa a été coupé. Les habitants dénoncent cette situation qui cause d’énormes pertes.
Sur les lieux, même les travaux semblent à l’arrêt. Des tas de terre, des caniveaux creusés, du sable et du gravier non encore utilisés, des machines en panne bloquent la circulation.
Les conduits des eaux usés érigés à travers les rues sont endommagés. Les caniveaux sont remplis de boues et empêchent l’évacuation des eaux. Certaines installations électriques souterraines ont également été coupées. La plupart des ménages, les groupements des entrepreneurs et les coopératives de la localité n’ont pas du courant.
Les habitants prédisent des risques de maladies. Les entrepreneurs confirment de lourdes pertes. Ils sont obligés de diminuer le personnel et peinent à rembourser mensuellement les dettes perçues auprès des banques.
« Nous venons de passer plus de deux mois sans courant électrique. Aussi ces tas de terres, ces caniveaux creusés sans réparation immédiate gênent la circulation. Nous n’avons plus assez de clients. La plupart d’entre eux venaient à bord de véhicules pour acheter nos meubles et les entrées ne sont plus accessibles », se lamente un entrepreneur interrogé.
« Nous avons des difficultés d’accès à nos domiciles avec nos véhicules. Si l’OBUHA n’est pas à mesure de faire la remise à l’état initial de façon très rapide, pourquoi il ne s’est pas gardé de faire ces travaux ? », déplore un habitant du quartier.
Plus de 150 personnes vivent sans courant électrique
Contacté, le chef de quartier, Cyrille Bukuru confirme que plus de 150 personnes vivent sans courant électrique. Selon lui, les coopératives et les autres groupements qui exerçaient les activités génératrices de revenus dans cette localité sont presque au chômage.
« Il y a plus de deux mois que la situation est pareille. Nous avons posé la question à l’OBUHA et il a promis de demander à la Regideso de venir pour réparer au moins ces installations électriques endommagées, pas de réponse jusqu’à maintenant », se désole le chef de quartier.
Sur les lieux, Iwacu a rencontré un des responsables des coopératives de menuiserie qui dénonce un manque à gagner de plus de 300 000 FBu par jour. Selon lui, les coopératives et les autres personnes exerçant différents métiers autour de cette avenue ont été contraintes de diminuer leur personnel.
Il ajoute qu’ils sont obligés de louer certains matériels qui fonctionnent avec le courant électrique pour travailler afin de pouvoir rembourser au moins les crédits bancaires.
« Pour certains travaux, nous sommes obligés de déplacer les planches dans un endroit où il y a du courant électrique vers les quartiers de Kamenge et Kinama. Les frais de déplacement s’élèvent à 600 FBu par planche. Imaginez-vous, nous devrons déplacer au moins 500 planches par jour, les frais de déplacement équivalent à 300 000 FBu au moins par jour », fait-il remarquer.
« De plus, on doit louer un groupe électrogène à raison de 60 000FBu par jour et les dépenses liées au carburant reviennent sur nous », témoigne ce responsable d’une coopérative.
Interrogé, le chef du chantier a dit qu’il ne peut pas s’exprimer. D’après lui, il faut plutôt poser la question à la direction de l’OBUHA. Iwacu a contacté la direction en vain, aucune réponse n’a été donnée.
Le chef de quartier, les entrepreneurs et les habitants de la localité demandent à l’OBUHA de mettre plus d’efforts pour que la situation se rétablisse.