Seuls les murs restent, après un feu qui a consumé deux habitations ce 28 juin, vers 22h. La cause : la surtension. Deux familles dans le désarroi…
Sylvestre Sabushimike, retraité et propriétaire d’une des maisons parties en feu, a été le premier à s’en rendre compte : : « Je quittais le salon pour aller dans ma chambre, quand des corridors, j’ai senti une chaleur intense, alors que du plafond sortait une épaisse fumée. » Alerte générale dans l’habitation : enfants, gendre, domestiques, tous prennent des seaux pour éteindre le feu, qui grondait entre la toiture et le plafond. Les fils électriques avaient pris feu : « Il nous a été impossible de venir à bout du feu, car à chaque lancée d’eau des morceaux de plafond nous retombaient dessus », raconte Belise Amahorimana, la petite fille de Sabushimike et mère d’une petite fille. Décision a été alors prise de sauver ce qui pouvaient l’être, et de sortir. Belise reconnait que sa fille a frôlé la mort : « Je voulais la faire dormir dans la chambre où le feu a débuté, mais elle a refusé par peur du noir. » Un sombre pressentiment, ajoute-t-elle, avant de conclure : « Le lendemain du drame, elle soufflait sa première bougie. »
La maison a pris feu cinq minutes après que le courant soit rétablit, juste après l’énième délestage vécu par Ngagara. « Nous avons tous remarqué une intensité inhabituelle de la lumière », poursuit Belise. Et d’ailleurs, la petite famille de six personnes s’était refusé d’allumer la télévision pour ne pas l’exposer à la surtension.
Quant au secours extérieur, le camion des pompiers de la police de protection civile est arrivé presqu’une heure après que Belise ait contacté le numéro de secours. De la première maison, il ne restait rien à sauver. Arrivé sur les lieux pour l’autre habitation, les pompiers déroulent pompes et s’apprêtent à commencer à lancer l’eau… quand ils remarquent que la citerne est presque vide! « C’est un voisin, colonel en retraite, qui a appelé une de ses connaissances, pour qu’un autre camion extincteur de l’Aéroport International du Bujumbura vienne en renfort », regrette Arman, un autre voisin de Sabushimike. Trois voisins, touchés par la scène et du même âge que Sabushimike, ont été hospitalisés. Belise Amahorima ne voit pas clair dans l’avenir : au chômage, son père retraité : « Où trouver l’argent pour reconstruire et vivre dignement ? », s’interroge-t-elle.
C’est en vain qu’Iwacu a tenté de joindre les responsables de la Regideso pour expliquer les raisons de cette surtension.