Des voleurs devenus forts que l’Etat, des officiels fraudeurs, des groupes mafieux pour saboter l’économie nationale, risque de ne pas pouvoir payer les fonctionnaires, … Le président Evariste Ndayishimiye tape du poing sur la table. Les auteurs de ces pratiques frauduleuses ne visent qu’à ruiner le pays. D’après lui, ses lieutenants doivent lui emboîter le pas pour ne pas être confondus aux ennemis du pays. « Qu’il ne se limite pas aux paroles ! », critiquent les politiques.
Par Fabrice Manirakiza, Pascal Ntakirutimana, Rénovat Ndabashinze
« Au Burundi, les statistiques montrent que les importateurs amènent des marchandises de 1,300 milliards de dollars par an. Mais, les dollars entrant au Burundi sont 200 millions de dollars. Dites-moi ce pays où on fraude jusqu’à plus de 1 milliard ? Et vous dites que nous sommes pauvres », a déclaré le président Evariste Ndayishimiye. C’était le 31 octobre 2023, à Bugarama, province Muramvya, dans une réunion avec les responsables de l’administration territoriale, de la justice et de défense et sécurité.
Insistant sur la question des devises, le président Ndayishimiye a affirmé qu’il y a une mafia qui s’est organisée pour saboter l’économie burundaise. « Il existe une équipe qui s’est engagé à bloquer toute entrée de l’argent dans le pays. D’après lui, ils font entrer des produits sans payer d’impôts. Et des agents de l’OBR sont indexés : Dites-moi comment un camion peut entrer dans le pays remplis des marchandises et on dédouane une partie ? Et les agents de l’OBR mettent de signe et laissent le camion continue son chemin. Vous n’avez pas vu cela ? C’est l’OBR qui bloque l’entrée de l’argent dans la caisse de l’Etat. Où allons-nous ? »
D’après le président, des agents de l’OBR font des affaires avec les importateurs avant même d’arriver à la frontière. « Ils entrent comme si de rien n’était. Et quand tu attrapes un fraudeur au niveau de Chanic, il y a un agent de l’OBR qui te répond : nous avions vu cela. Il ne restait qu’à lui donner une quittance. Je l’amène. Ce qui sous-entend que s’il n’est pas attrapé, la mission est réussie. Imaginez-vous quand un agent de l’OBR devient un planificateur de la fraude. Comment allons-nous combattre cela ? Là, c’est pour vous montrer le vrai ennemi du pays. C’est incompréhensible qu’un agent de l’OBR soit l’organisateur de la fraude. »
Devant ses hauts cadres de l’Etat, la police, l’armée, etc., le président de la République a avoué d’ailleurs qu’après les enquêtes ils ont découvert un stock des produits fraudés au quartier 10 de Ngagara.
Pour lui, tous ces fraudeurs et leurs complices ne visent qu’à rendre l’Etat incapable de rémunérer les fonctionnaires, construire des routes, des écoles, acheter des fertilisants, etc. « Imaginez-vous : des fertilisants ? L’Etat contribue à hauteur de 75% et tu décides d’exporter ça vers un autre pays ? Comment la richesse nationale pourra être sauvée lorsqu’il y a des gens qui se coalisent pour bloquer l’entrée des devises dans le pays. »
Le président Ndayishimiye a accusé, en outre, les agents de l’OBR de s’être opposés à la digitalisation de leurs services. Même un délai de deux semaines leur avait été donné mais rien n’a été fait. Par après, constatant la pression du président de la République, ces techniciens sont allés se plaindre auprès du 1er ministre : « Le saviez-vous ? Ces agents de l’OBR m’ont même accusé d’avoir eu des pots de vins pour leur imposer des techniques qui ne marchent pas.»
Et puis, le 1er ministre lui a informé qu’ils se sont allés se plaindre chez lui :
« Je lui ai dit : il faut accompagner le menteur jusqu’à la porte. Convoqués à la présidence pour montrer où ils en étaient, ils n’ont rien montré. »
Pour se dédouaner, ils ont avancé qu’il faut se rendre aux bureaux de l’OBR. Pour aller jusqu’au bout, le président de la République et son 1er ministre ont fait une descente le même jour au siège de l’OBR : « Nous y avons passé plus de deux heures. Et ils ont d’abord avancé le problème d’internet. Moi et le Premier ministre, nous avons attendu leur présentation, en vain. Avec un mauvais accueil, on est rentré bredouille. »
Le constat du chef de l’Etat est que la fraude est organisée par les agents de l’OBR : « Même au siège, ils n’ont plus de soucis. Ils sont déjà riches. Et un riche devient comme un fou. Il ne respect personne. Ils se comportent comme ces orpailleurs de Muyinga qui disaient qu’ils pouvaient tuer une personne sans suite grâce à l’argent. Ces fraudeurs pensent alors qu’ils sont au-dessus du pays. »
A côté de l’OBR, l’usine qui produit du thé est aussi citée. D’après le chef de l’Etat, l’armée égyptienne a demandé au Burundi de leur fournir du thé. « Mais, comme il n’y a pas de commission, cela n’a pas été fait. »
D’après le chef de l’Etat, si les changeurs collectaient tout cet argent et les remettaient dans les banques commerciales et que ces dernières versaient à la BRB, il n’y aurait pas de problème. Il a rappelé d’ailleurs que toutes les devises qui entrent au pays appartiennent à l’Etat.
Revenant sur les lamentations selon lesquelles la vie devient de plus en plus chère, il a souligné qu’au Burundi, l’accroissement de l’économie a eu lieu. « Mais, le grand problème est que nous n’avons pas émis en circulation de nouveaux billets. Quand vous parlez du pouvoir d’achat, que les produits sont chers, c’est dû au fait qu’il n’y a pas assez d’argent en circulation. Mais, les richesses sont là. »
Selon le chef de l’Etat, pour s’en rendre compte : « Il suffit de mener une enquête pour voir les sommes d’argent stockées sur les comptes de gens. Je suis sûr qu’elles sont de loin supérieures à l’argent en circulation. »
Pour le président Ndayishimiye, le problème est que les gens ont le pouvoir d’achat mais n’ont pas toujours la possibilité de toucher à leur argent, de les retirer des banques. « Et pire, il y a une mafia qui travaille avec les banques où on trouve que leur ami peut retirer un milliard et rentre avec ça à la maison. On m’a raconté ça et j’ai été abattu. Ils peuvent te donner 5 milliards et tu mets ça dans une camionnette et rentrer à la maison. Et voilà, les gens se partagent du peu qui reste.»
Il a rappelé que dans le passé, lors de la campagne caféicole, il y avait de nouveaux billets en circulation. « Car, le café faisait entrer des dollars dans le pays et la BRB faisait la redistribution en émettant sur le marché des nouveaux billets en BIF. »
D’après lui, des richesses sont créées, mais on ne voit pas de nouveaux billets parce qu’on n’exporte pas. « On le fait frauduleusement », a-t-il déploré, avant de lancer un appel à ses hauts cadres : « Il faut essayer de comprendre pour savoir réellement où devrait se focaliser votre combat. »
Et pour démontrer son raisonnement, il a donné un exemple d’un arboriculteur de Cibitoke : « Moi j’ai vu un agriculteur à Cibitoke qui se lamentait disant qu’on lui a empêché d’exporter des mangues. Et je lui ai dit : arrêtez de mentir. Va amener le contrat de l’acheteur et comme ça tu vas le présenter au ministère et on te donne l’autorisation. Parce que là, on saura les entrées et l’argent qui va entrer dans le pays. »
Et sa réponse a été très surprenante selon le chef de l’Etat : « Pas question. On n’était pas habitué à cela ». Ce qui signifie qu’au lieu de voir des dollars entrer dans le pays, vaut mieux abandonner cette exportation des mangues : « Voilà, un esprit antipatriotique. Car, si tu amènes ces dollars, la BRB les achète et entrent dans les réserves de change du pays. Et comme ça l’économie tourne. Et au moment d’importer, les importateurs vont s’en servir et cet investisseur aura déjà eu sa part. »
Pour éviter ces stockages des sommes importantes sur des comptes, le chef de l’Etat a indiqué que la meilleure solution serait l’usage de la monnaie électronique. Et là, le grand problème serait l’accès à l’internet pour faire des transferts, a-t-il déploré.
« Veillez sur chaque devise entrant dans le pays »
D’après le président Ndayishimiye, les conséquences de la fraude sont graves pour le pays. « Les gens vont investir au Rwanda, en Ouganda, en Tanzanie et au Kenya. Et ces pays vont exporter vers le Burundi. Et chez eux, l’économie va prospérer tandis que la nôtre va reculer. Et les Burundais vont crier que les autres pays se développent alors que le leur régresse. Or, c’est nous qui sommes en train de détruire le pays. »
Aux policiers, agents du SNR, il leur a demandé de veiller au niveau même de l’aéroport. « Nous sommes dans un combat économique. » Il a d’ailleurs signalé que n’eût-été son implication, tous ces services seraient encore dans le sommeil.
Pour lui, tous ceux qui ne sont pas pour ce combat et n’y contribuent pas, ce sont des ennemis du pays : « Policiers, dites la vérité que vous travaillez avec l’ennemi. »
Durant cette réunion, le chef de l’Etat a souligné que le budget- programme est là pour mettre fin au détournement des derniers publics. « Si tu ne nous montres pas ce que tu vas faire, on ne te donne pas de l’argent. Les gens étaient habitués aux détournements. Donnez-moi de l’argent je vais faire ça. Et ils mangeaient tout l’argent en silence et personne ne s’en rendait pas compte. Mais aujourd’hui, tu dois montrer des résultats mesurables. »
Une politique qui a permis de démasquer certains fonctionnaires selon le président : « Actuellement, certains fonctionnaires disent que comme il n’y a plus à voler, ils font semblant de travailler. Est-ce que vous ne voyez pas que beaucoup de fonctionnaires ne travaillent plus ? Et comment allons-nous développer notre pays ? Et ils sont les premiers à crier, à pleurnicher. Mais, à vrai dire, derrière les bouteilles de Heineken, ils se moquent du peuple. » D’après lui, ils ne consomment même plus des vins ordinaires : « Ils sont déjà riches plus que le pays. Et quand on change des choses, ils se lamentent. »
Pour les commerçants qui sont en train de partir investir ailleurs, le président Ndayishimiye trouve qu’ils avancent des faux prétextes : « Ils disent qu’ils sont tombés en faillite. Mais, où est ce qu’ils ont trouvé cet argent ? Ce sont des voleurs. Tous ces gens que vous qualifiez de magnats, vous trouverez que leur argent a été volé du trésor public en complicité avec des fonctionnaires commissionnaires.»
D’après lui, les fraudeurs sont dangereux. « Ils peuvent même se payer des gardes personnelles. Et ils n’hésitent pas à s’attaquer à tous ceux qui veulent que les choses changent. Certains se font même des intouchables ». Or, a souligné le président Ndayishimiye, personne n’est au-dessus de la loi.
Pour redresser l’économie, le président Ndayishimiye trouve qu’il est urgent de veiller sur chaque devise qui entre au pays, de l’aéroport jusqu’aux bureaux de change. Un ordre a été d’ailleurs donné essentiellement aux forces de l’ordre et de la sécurité, aux agents du SNR : « Vous n’êtes pas chargés d’enquêter sur les questions sécuritaires seulement, mais il faut se renseigner sur tous les domaines pour avertir avant que la situation se complique. »
Pour le président Ndayishimiye, cette pratique est dangereuse pour la vie du pays : « Si nous ne tirons pas attention, bientôt aucun fonctionnaire ne va pas toucher son salaire, il n’y aura plus l’achat de médicaments, une pénurie chronique de l’engrais, ça sera le chaos. C’est la raison pour laquelle je me suis engagé dans ce combat. Je vous demande de me soutenir (…). »
Les mauvais combattants avertis
Au cours de cette réunion, le président Ndayishimiye a fait le classement de certains services et provinces dans ce combat. Il y a des provinces qui ne font rien. C’est Gitega, Mwaro, Bururi et Karusi », a-t-il déclaré, déplorant que même la mairie de Bujumbura ait soumis son rapport le même jour alors qu’elle devait être la première. « Si vous n’acceptez pas de vous aligner, démissionnez. Le gouverneur, le commissaire provincial, le chef du SNR, le procureur, il faut quitter pour qu’on y place d’autres capables de le faire. Ne me dites pas qu’il n’y a pas de fraudes dans ces provinces. »
D’après lui, ces fraudeurs sont en train de détruire le pays. « Qu’on se réveille et qu’on les neutralise. Je suis sûr qu’ils existent. Mais suite aux pots de vin, ils n’hésitent pas à vous donner 1 milliard, 500 millions. Et voilà, vous regardez à côté. C’est pourquoi vous ne faites rien. »
A la marine burundaise, le président Ndayishimiye leur a demandé aussi des comptes : « Marine, vous ne faites rien aussi. Il faut que vous vous réveilliez et traquiez les fraudeurs. Car, si je regarde la fraude qui se fait, c’est du crime organisé. Vous ne pouvez pas me tromper que rien ne passe dans l’eau. C’est là que ces produits transitent. Dites à la population de veiller. »
Une occasion aussi de faire le bilan : « En moins de deux mois du début de la campagne de lutte contre la fraude, 233 fraudeurs sont déjà arrêtés. Et les saisies équivalent à des milliards, des milliards. Entendez comment le pays peut être renversé par sa population », a indiqué le chef de l’Etat.
Et de nouveaux ordres ont été aussi donnés : « On va tenir une réunion avant le discours du nouvel an. On va faire une évaluation pour savoir combien le Burundi peut faire entrer. Ce combat a bien commencé le 15 septembre mais voilà, en octobre, des résultats positifs sont enregistrés. »
Réactions
Agathon Rwasa : « Le président de la République est prisonnier du système CNDD-FDD »
Selon le président du parti CNL, la situation économique de notre pays est alarmante. « Une inflation de plus de 36%, c’est vraiment catastrophique. Un pays qui doit tout importer mais qui en réalité n’a rien à exporter. C’est vraiment une situation malheureuse. Ce n’est pas une damnation mais une situation qui est créée par les gens mais aussi qui peuvent être remplacées. »
Selon Agathon Rwasa, lorsque vous avez un pays où le militantisme prime sur le mérite, où les compétences ne sont pas tenues en considération dans le recrutement, lorsque les marchés publics deviennent l’apanage d’une poignée de gens, lorsque nous constatons un dysfonctionnement des institutions, lorsque toutes les institutions spécialisées sont désormais sous le contrôle de la présidence, c’est un problème sérieux.
« Je vois que ce sont des réformes mais est-ce qu’elles ont été suffisamment réfléchies ? Est-ce que ces réformes ont redressé la situation ou elle s’est empirée. Aujourd’hui, allez-y sur le marché de devises, combien coûte le dollar ? Est-ce que la BRB ne connaît pas ces personnes à qui elle sert ces devises ? Pourquoi ne pas prendre des mesures conséquentes pour faire régner l’ordre ? »
Malheureusement, poursuit-il, ce monopartisme de fait a conduit à cette situation de chaos économique. « La gouvernance économique et politique, tout est à la loge. Mais c’est bon quand même. On devrait être satisfait que le président de la République a le courage de dénoncer ce que les autres n’oseraient pas dénoncer. »
Pour Agathon Rwasa, le président de la République devrait agir. « Mais malheureusement, il est prisonnier du système CNDD-FDD. Et c’est ce système qui fait la pluie et le beau temps. C’est ce système qui a décidé que tout soit dans les mains des hommes du CNDD-FDD, où tous les autres doivent être exclus. Savez-vous par exemple que, son excellence monsieur le président de la République, lorsqu’il était secrétaire général du parti, au sorti des urnes de 2020, il a été décidé qu’aucun homme du parti CNL ne pouvait faire partie d’un bureau d’un conseil communal. Pourtant nous avons des membres des conseillers communaux partout dans le pays. Si l’exclusion est le modus operandi de ce parti, il devrait en tirer les conséquences. »
D’après le patron du CNL, cette déclaration est une défaite du système vis-à-vis des attentes de la population. « S’il n’arrive pas à trouver des solutions tel que la loi le prévoit, pourquoi ne pas s’asseoir ensemble avec les autres Burundais pour décortiquer la situation et trouver ensemble des remèdes comme le voulait l’esprit d’Arusha. »
Et d’ajouter : « Absolument, il est le patron de ce pays. Le service national de renseignement est sous sa coupe. Et si le SNR donne de faux rapport. C’est peut-être le moment de se ressaisir. Il faut que le CNDD-FDD sache que le Burundi est constitué de politiciens et de non politiciens. Ceux qui sont au pays comme ceux qui sont en exil. Par ailleurs, le Burundi n’est pas un îlôt dans l’océan. Pourquoi ne pas demander à la communauté internationale de contribuer à trouver des solutions à cette crise qui se pérennise et qui risque de mettre le pays à mal. »
Aloys Baricako : « C’est le moment de sortir les griffes »
Pour le président du parti RANAC, c’est un discours de désespoir de la part de son excellence le chef de l’Etat. « C’est un discours de constat amer de comment les choses sont en train d’évoluer au Burundi ». Depuis que le système de lutte contre les malversations économiques, la corruption et la fraude a été mise en place au Burundi, on n’est pas encore arrivé à l’objectif souhaité, déplore M. Baricako. D’après ce politique, à côté de tout cela, il n’y a pas de mécanismes bien élaborés pour justement éradiquer ce fléau et arriver à une bonne gestion de la chose publique afin d’atteindre le développement.
Dans la plupart de cas, poursuit-il, « ce sont les grands commerçants, qui ne font que caresser le pouvoir CNDD-FDD, qui sont impliqués dans cette « mafia organisée » dont parle le président de la République ». Ils sont connus du grand public, pourquoi alors ne pas les appréhender ? Pourquoi le président se plaint alors que tous les bénéficiaires de devises de la BRB et en même temps importateurs sont connus ?, s’interroge M.Baricako.
D’après lui, « c’est le moment sortir les griffes comme il l’a dit dernièrement ». S’il va attendre le temps, le pays va justement tomber dans une situation où, comme il l’a dit, tout va s’arrêter, s’inquiète-il.
Deuxième chose, le chef de l’Etat lui-même doit mettre en place des mesures de restrictions. « Quand on a un stock de devises qui est presque vide, il faut interdire les consommations de luxe, les voyages qui ne sont pas trop utiles pour le pays, il faut les arrêter.
Pourquoi ne pas diminuer le charroi du chef de l’Etat ? Il a beaucoup de véhicules très chers et qui consomment beaucoup de carburant. Il faut développer l’esprit de Sankara. Celui-ci quand il a pris le pouvoir, il a interdit l’achat de véhicules qui sont chères », propose ce politique burundais.
Et d’ajouter qu’il faut interdire également aux hautes autorités, aux généraux, aux hauts gradés de l’armée et de la police de faire du commerce. Parce que si tout ce monde-là est impliqué dans le commerce, même de devises, ça devient un problème sérieux.
Une autre chose, il faut une politique d’ouverture. « Tous les hommes qui sont à l’extérieur du pays, il faut les laisser rentrer. Ces histoires de mandat, il faut les laisser tomber. Quand le gouvernement sollicite un financement ou une aide auprès des partenaires techniques et financiers, ceux qui sont à l’étranger vont essayer de montrer à ces partenaires qu’il ne faut pas collaborer avec un gouvernement qui ne respecte pas les droits de l’homme », fait remarquer le président du RANAC.
Il faut également poursuit-il, laisser les bureaux, les agences onusiennes œuvrer au pays. Ils viennent avec des devises et ils verront la réalité de terrain à ce qui concerne le respect ou la violation des droits humains.
Concernant l’accusation de la FMI ou la Banque mondiale selon laquelle le chef de l’Etat est impliqué dans cette intrigue, M. Baricako pense qu’il y a vraisemblablement des raisons qui ont poussé ces institutions de Bretton Woods à avancer ces accusations.
« Le fait que la Banque centrale du Burundi soit désormais sous le contrôle et la dépendance de la présidence, cela signifie que le président est au courant de tout ce qui se passe au sein de cette Banque. Par ailleurs, la motivation qu’il avait avancée pour changer le statut de la BRB était de bien la surveiller. Si donc la BRB se trouve au bord de la faillite, la responsabilité incombe en premier lieu au chef de l’Etat même si ce n’est pas lui qui fait la fraude des devises ».
Patrick Nkurunziza : « Il faut que le chef de l’Etat joigne l’acte à la parole»
D’après le patron du parti de Ndadaye, le discours que le Chef de l’Etat a prononcé devant les responsables de l’administration territoriale, de la justice et des corps de défense et de sécurité a été très apprécié et commenté de manière contradictoire dans l’opinion ce qui constitue sa richesse.
Pour le président du parti Sahwanya-FRODEBU, « engager un combat sans merci contre les auteurs des pratiques de corruption, de détournent des deniers publics et des malversations économiques et financières est une action hautement courageuse et louable ». Elle figure parmi les priorités du FRODEBU, indique M. Nkurunziza.
Et d’ajouter que le parti FRODEBU est prêt à soutenir le Chef de l’Etat dans cette nouvelle dynamique. « Mais à condition que le Chef de l’Etat joigne l’acte à la parole, c’est-à-dire identifier les véritables auteurs de ces crimes économiques, les limoger dans leurs services, les arrêter et les traduire publiquement devant la justesse de la justice ».
C’est à ce prix que ces pratiques seront combattues, ce qui permettra au Gouvernement d’augmenter la production, lutter contre la pauvreté, la faim, la misère et le chômage, tonne ce politique burundais.
Pour lui, cela permettra à ce que les devises réapparaissent dans les caisses de l’Etat, les produits de première nécessité comme les médicaments, les engrais, etc., vont réapparaître sur le marché public.
Jean de Dieu Mutabazi : « Il faut opérationnaliser le cadre légal et institutionnel »
Selon le président du RADEBU, la lutte contre la corruption pour laquelle le chef de l’Etat a mobilisé les hauts cadres à Bugarama est une véritable guerre qu’il faut mener et gagner si nous voulons gagner le pari de construire un Burundi émergent et développé.
Pour cet ancien Ministre de l’agriculture, la séance de moralisation du 31 octobre sur la corruption et autres pratiques malsaines comme la fraude, le manque de transparence, la concussion, etc., a été une occasion du chef de l’Etat de sensibiliser les hauts cadres de la République sur la corruption et ses conséquences sur le développement économique. « Ce sont notamment les risques de défaut de paiement pour le Burundi, le manque de devises pour l’achat des produits de première nécessité comme des engrais chimiques, le carburant ou les médicaments, et surtout le risque de ne pas payer les fonctionnaires ».
Selon le baromètre national, poursuit M. Mutabazi, le chef de l’Etat a rappelé que les sommes détournées se chiffrent en termes de milliards de USD, présentant ainsi les dangers de ne pas financer les projets de développement dans les domaines clés de la santé, de l’éducation, etc.
Vu sous cet angle, l’ennemi du Burundi ne recourt pas seulement aux armes à feu, mais il peut déstabiliser le pays et ses institutions, en passant par le sabotage économique.
Selon ce politique, « le cadre légal et institutionnel est là, il faut les rendre opérationnels pour promouvoir la probité et la bonne gouvernance économique et financière dans tous les secteurs des services publics ».
Le chef du RADEBU considère que le discours du 31 octobre 2023 tenu par le président de la République à Muramvya était axé sur l’avertissement.
Gabriel Rufyiri : « Il faut dépolitiser l’administration »
Que le président de la République annonce une vérité, il faut savoir que la corruption et ses infractions connexes dont la fraude est considérée par le monde entier comme un crime. Ce sont des crimes économiques selon Gabriel Rufyiri. Ces crimes hypothèquent le peuple et la nation tout entière.
Ce message qui est donné, pas par n’importe qui, mais le président de la République est un message encourageant. Pour cet activiste de la société civile, l’Olucome n’a jamais cessé de dénoncer ces actes de corruption et partant, de fraude et cela est une menace pour la nation et la génération future ainsi que le développement du pays.
Gabriel Rufyiri ne mache pas ses mots : « quand les corrompus dépassent l’entendement, ce sont les gouvernants ou ceux qui dictent la loi qui dénoncent. » et de continuer, « c’est pour cette raison que tous les efforts fournis tombaient à l’eau. »
Selon cet activiste, il y’a un message politique qui est derrière, mais pour lui ce message politique ne suffit pas, il faut un engagement politique qui doit être accompagné par des actions concrètes « le président parle de vol, fraude d’un milliard de dollars et des appréhensions dans moins de deux mois de plus de 233 employés de l’OBR mais aussi de sa découverte de hangars contenant de marchandises dans le quartier 9 de la zone urbaine de Ngagara. »
L’Olucome assure que ces hangars contenant des marchandises frauduleuses ont toujours existé et rappelle même qu’il y’a des camions que cet organe de la société civile avait découverts dans les années 2010 qui avaient des entrepôts au quartier Asiatique et qui repartaient et même les marchandises. « Les propriétaires de ces marchandises ont aussi été découverts et ce sont de commerçants connus, ils appartiennent au parti au pouvoir. La question qui se pose est pourquoi ils ne sont jamais sanctionnés » fait savoir Gabriel Rufyiri.
Cet activiste dénonce certains membres du parti du fait que ce sont eux qui raflent toute l’économie du pays. Pour lui, la situation dans laquelle le pays se trouve est une bombe à retardement dans l’économie du pays et c’est pourquoi des mesures doivent être prises en vue de juguler ce genre de comportements.
Ce qu’il faut pour le président de l’Olucome, c’est bâtir un système de l’intégrité ou un système correct du fonctionnement des institutions. « Il faut une réforme profonde de l’administration, dépolitiser l’administration. Les mandataires politique ne devraient être des commerçants », conseille-t-il.
Analyse
« On avait pensé que très rapidement il allait maîtriser la situation »
Un analyste politique qui a requis l’anonymat observe que depuis qu’il est arrivé au pouvoir en 2020, le président de la République a fait de la lutte contre la corruption son cheval de batail : « Il nous a montré plusieurs cas de corruption, de malversations économiques qui avaient émaillés le pouvoir CNDD-FDD sous la présidence de Pierre Nkurunziza. » On avait donc pensé que très rapidement, poursuit-il, il allait maîtriser la situation et il allait jusqu’au bout de son objectif. Mais voilà trois ans plus tard, il est en train de nous dire que le pays perd un million de dollar par an. Il est en train de déplorer plusieurs cas de corruptions nouveaux. Pour nous l’analyse première c’est qu’il y a un aveu d’échec.
Si jusqu’à présent il est en train de déplorer ces cas de corruption et les plaçant parmi les hautes autorités de la République, par exemple lorsqu’il parle de l’OBR, c’est qu’il y a un problème plus profond beaucoup plus qu’il ne le sait. Cela signifie qu’il ne s’attaque pas au vrai problème pour endiguer cette corruption.
Deuxièmement, lorsqu’il met en garde le peuple burundais contre les malheurs qui l’attendent, le président de la République semble ne pas avoir de conseillers en communication politique. Car, lorsqu’on est président de la République, on fait le contraire de ce qu’il a fait, c’est-à-dire qu’on donne de l’espoir au peuple. Mais lui, il est en train de décevoir le peuple, c’est-à-dire, tirer la sonnette d’alarme et faire peur même au peuple alors que c’était lui le point central pour trouver de bonnes solutions à tous les problèmes de la nation.
Son discours peut susciter plusieurs questionnements. Si le pays va arriver au point de ne pas payer les fonctionnaires, de manquer les médicaments et les engrais pour les agriculteurs, plus d’un vont se demander si le chef de l’Etat est vraiment à la hauteur de sa tâche. Et cela conduirait justement à la crise de l’imaginaire politique de la fonction présidentielle ou de la structure même de la symbolique du pouvoir.
Est-ce que les autorités qui nous gouvernent sont-ils capables de prêcher par le bon exemple, c’est-à-dire par le modèle ? Est-ce que ceux qui reçoivent des messages de lutte contre la corruption, la fraude et autres malversations économiques les appréhendent-ils comme vraiment des messages sérieux venant des gens de modèle ou tout simplement comme des messages masquant la situation du moment, estimant que même les autorités au plus haut sommet de l’Etat sont corrompues ?
Il revient donc au chef de l’Etat d’analyser les causes profondes de la persistance de ces cas de fraudes, de corruptions et de malversations économiques alors qu’il dit toujours qu’il est en train de traquer les corrupteurs. Concrètement, il faut améliorer la gouvernance.
André Nikwigize : « La descente aux enfers ! »
Selon l’économiste André Nikwigize, les maux qui gangrènent l’économie du Burundi, et qui font perdre d’énormes sommes d’argent à l’économie nationale sont notamment : les détournements de fonds publics au travers des marchés publics, une mauvaise gouvernance dans la gestion des recettes d’exportation des minerais. De plus, d’après lui, la gestion clientéliste des devises étrangères et son impact sur la dépréciation de la monnaie nationale, les affectations budgétaires sans lien avec la politique de réduction de la pauvreté, les constructions de bâtiments publics, des palais, des stades, et autres, sans considération des priorités de développement et aux futurs frais d’entretien.
Votre commentaire sur le discours du président de la République ?
Lorsque nous entendons le chef de l’Etat déclarer qu’il y a des fraudeurs qui s’associent avec certains cadres de l’OBR, c’est une pratique qui s’observe depuis plusieurs années. Mais, affirmer que les pertes au Trésor Public dues aux fraudes s’évaluent jusqu’à un milliard de dollars US, par an, semble être une exagération, puisque les statistiques du commerce extérieur montrent que la valeur totale des importations du Burundi est évaluée à 1,4 milliard de dollars US. Est-ce à dire qu’une bonne partie des importations du Burundi sont constituées de produits fraudés ?
Tout d’abord, il y a, certes, des fraudes, portant sur des marchandises, essentiellement, en provenance des pays voisins, et il faut les combattre, lorsque l’importation de ces marchandises ne respecte pas les lois en la matière. Mais leur impact n’atteint pas 1 milliard de dollars US, comme le chef de l’Etat l’affirme.
Quel est le mal de l’économie burundaise ?
Les maux qui gangrènent l’économie du Burundi, et qui font perdre d’énormes sommes d’argent à l’économie nationale sont notamment: les détournements de fonds publics au travers des marchés publics, une mauvaise gouvernance dans la gestion des recettes d’exportation des minerais, la gestion clientéliste des devises étrangères et son impact sur la dépréciation de la monnaie nationale, les affectations budgétaires sans lien avec la politique de réduction de la pauvreté, les constructions de bâtiments publics, des palais, des stades, et autres, sans considération des priorités de développement et aux futurs frais d’entretien.
Le Burundi souffre de quoi ?
Voilà les principaux maux qui font perdre à l’économie burundaise l’équivalent des millions de dollars, et qui font du Burundi l’un des pays les plus corrompus du monde. Les responsables de ces malversations se retrouvent à toutes les sphères de l’administration, et, jusqu’ici, personne n’a jamais été inquiétée. Tout observateur se demande si la lutte contre la corruption dans laquelle s’est engagé le Chef de l’Etat ne devrait pas, plutôt, commencer par ceux-là.
Un défi ?
L’autre défi de la gouvernance économique, c’est le déséquilibre extérieur qui précipite l’économie dans le gouffre. En 4 ans, entre 2018 et 2022, les importations ont doublé, passant de 746 millions de dollars US, en 2018, à 1,4 milliard de dollars US en 2022, tandis que les exportations sont restées presqu’au même niveau, soit, de 164 millions de dollars US, en 2018, à 182 millions de dollars US, en 2022. Les exportations qui couvraient, en 2018, 22% des importations, ne couvrent plus que 12,5% en 2022. Jusqu’où ira cette détérioration ? C’est la descente aux enfers !
Que doit faire le chef l’Etat ?
La crise économique à laquelle fait face l’économie burundaise, actuellement, nécessite des politiques appropriées et des réformes profondes. Le Chef de l’Etat doit passer des discours et des dénonciations, tous azimuts, aux actions. Ce n’est pas son rôle de traquer les fraudeurs. Il y a des institutions pour ça. Son rôle, c’est d’adopter des politiques de réformes économiques et sociales, d’en assurer l’exécution stricte, et de sanctionner les saboteurs de ces réformes.
Et ces politiques ?
Ces politiques doivent assurer une bonne gestion des finances publiques, en particulier, la tolérance zéro à tous les niveaux du pouvoir, sur la corruption, les détournements des deniers publics, la mauvaise gestion et le gaspillage des ressources publiques. Les diverses institutions qui ont entrepris des missions au Burundi, la Banque Mondiale, le FMI, l’Union Européenne, le PEFA (Public Expenditures and Financial Assessment), ont relevé de profondes défaillances dans la gestion des finances publiques et ont proposé des réformes à entreprendre. Mais le Gouvernement traîne les pieds tandis que le Chef de l’Etat, au travers de ses discours, dénonce seulement, sans aucune mesure de redressement, et surtout sans donner l’exemple dans ses propres actions et inspirer ses administrés.
Quid du gouvernement ?
D’autre part, le gouvernement devrait s’attaquer à cette descente aux enfers du commerce extérieur, où les recettes d’exportation ne couvrent plus que 12,5% des besoins d’importations. Des mesures devraient être prises pour investir dans les produits d’exportations, en particulier, le café, le thé et tous les autres produits susceptibles d’être exportés, en vue de générer les ressources nécessaires à l’équilibre de la balance commerciale. En même temps, des actions concrètes devraient être prises pour réduire la montée vertigineuse des importations, en particulier, la substitution de certains produits importés par des productions locales. Le slogan « Consommer Burundais » est bon, mais il faut des études préalables, car la situation sur les produits locaux, en particulier, le sucre, ne présage pas de la volonté du Gouvernement de privilégier les produits locaux. Plusieurs entreprises, dont l’objectif était de promouvoir la production locale (COTEBU, VERRUNDI, SUPOBU, Minoterie, etc) ont toutes été fermées.
Enfin, le Gouvernement devrait réduire son train de vie et le gaspillage de ressources disponibles. Dans un contexte de pauvreté extrême et de crise économique profonde, le niveau des dépenses des entités gouvernementales est inquiétant : des affectations budgétaires à caractère politique, des voyages des autorités sans aucun apport, des constructions des palais présidentiels, des stades, des dépenses publiques injustifiées, etc, alors que ces ressources pourraient être affectées à l’investissement productif. Comme dit l’adage Kirundi : « Umwera uva ibukuru ugakwira hose » (« Le bon exemple vient du sommet.»)
Rwasa a raison de dire que le Président est prisonnier du système CNDD-FDD. On doit le constater avec regret que ce système a laissé la corruption s’installer et prospérer jusqu’à devenir gigantesque et incontrôlable. Aujourd’hui on peut parler de la corruption, c’est déjà un progrès appréciable, mais malheureusement on ne peut pas la combattre et y mettre fin sans prendre le risque de faire exploser tout le système. C’est justement ici que se dresse la pierre d’achoppement qui empêche le Président d’agir efficacement. Malgré toute la bonne volonté, on comprend qu’il est difficile de scier les branches de l’arbre sur lequel on est assis.
Je lis tous ces commentaires de gens qui s’égosillent avec méchanceté contre le Président de la République et je me demande ce qu’ils peuvent mal vouloir de lui. Vous vous trompez de cible! La lutte du Président est une lutte de tous, pour tous!
Quand le Président attrape un cadre ou un magistrat fautif ou incompétent, il n’hésite pas à sévir. Mais il ne peut pas les attraper tous à lui tout seul.
Jadis – et ce n’est pas qu’au Burundi – on dépouillait de tous ses biens, un condamné pour crime contre l’État. Parfois même toute la famille était condamnée à l’exil.
Qu’on en ait conscience ou pas, les hauts fonctionnaires de l’État ne respectent pas leur Patron, et par ricochet le peuple qui l’a élu. L’une des raisons pour lesquelles ils n’exécutent ses ordres : ils savent qu’à part la perte de leurs emplois, quelques amendes et quelque temps en prison, ils garderont les richesses qu’ils ont amassées… OU/ET… leurs familles continueront à en jouir.
Il est temps que cette dynamique change! Même si pour cela on doit modifier les lois ou en adopter de nouvelles.
En attendant peuple : supporte et encourage ton Président dans sa lutte!… en dénonçant!
Il ne suffit pas de dire qu’on les connaît : des preuves matérielles sont requises. Si vous connaissez un fonctionnaire, un banquier, un policier, un douanier, un administratif, etc. qui peuvent amasser discrètement des preuves (documents, enregistrements audio et vidéos, noms des complices, registres de déplacements, listes de comptes bancaires, biens [maisons, véhicules, bijoux, motos, compagnies, …], etc.) incriminant tout collègue ou employé de l’État qui s’adonne à des activités illicites, on se doit de les encourager.
Il existe des gens qui aimeraient dénoncer mais ne savent pas comment, où ou à qui… mais surtout ont peur des auteurs des crimes qu’ils veulent dénoncer. Il faut créer des moyens et des conditions rassurantes et encourageantes.
Annoncez publiquement que tout citoyen (ou groupe de citoyens) percevra un pourcentage alléchant sur tout montant récupéré suite à sa dénonciation… ET payez!
Vous risquez de délier des langues rapidement.
Avertissement au peuple: la sécurité et la confidentialité font partie des conditions à exiger avant de dénoncer. N E V O U S M E T T E Z P A S EN D A N G E R !
Chauffons les fesses à ces voleurs! Ils doivent sentir qu’ils seront attrapés, punis et dépouillés où qu’ils aillent, quoi qu’ils fassent, quoi qu’ils ne fassent pas!
Le cadre qui ferme les yeux sur un crime, même s’il n’y participe, est tout aussi coupable. Tout comme celui qui dirige un service dans lequel on découvre des activités répréhensibles alors qu’il n’était pas au courant : c’est de l’incompétence.
CHICHE! Batuze!
Quelle est cette histoire de dire que le pays est riche mais manque de billets de banque ?
Le mot « mafia » est à lui seul alarmant, ajoutez qu’on en trouve dans les cercles même de l’administration, cela devient effrayant. Et surtout quand ce mot vient de la bouche du Président, la personne la mieux informée de la République, il y a automatiquement une responsabilité à agir sans tarder.
@Jereve
Moi aussi j’étais choqué par le language et le ton de Mr le President! Et là je me demande si il a des conseillers en communication ou économie. Il n’a ni temperament ou caractère pour guider une nation! Une simple demission serai la chose la plus noble qu’il ferait pour son pays.
Quant à l’opposition, honte à vous car, en restant dans cette pièce de theatre tragi-comique, vous êtes aussi responsable que le chef d’orchestre. L’histoire n’oubliera jamais votre lâcheté. Il ne faut jamais oublier que un gouvernement n’est aussi bon que l’opposition.
Les Dieux ne viendront pas au secours des Burundais. N’oubliez jamais cela. Si vous voulez les rencontrer, vous êtes dans le bon chemins.
Merçi à André et au Journal Iwacu.
Je suis sideré par les amalgames du discours de Bugarama.
1) Si l’OBR est corrompu. Virez d’abord le ministre des Finances et le DG OBR
2) Si la marine ne surveille pas les fraudeurs, chassez le commandant de la marine et son supérieur
3) A propos pourquoi les dignitaires ne déclarent pas leurs biens en entrant en fonction. Puisque toyt le monde s’accorde pour dire la corruption gangrene le pays?
Quand un Président de la République ne peut pas apporter des solutions aux problèmes de son Pays, s’il ne sait pas comment faire ou s’il le sait mais ne peut pas le faire, on appelle cela de l’incompétence. Soit, il renvoie ou remanie son Gouvernement, soit il démissionne au lieu de participer ou d’assister impuissant à la descente aux enfers de sa Nation.
Le Président Évariste Ndayishimiye est a la tete d’un État génocidaire responsable d’un Ethnocide jamais puni depuis Michel Micombero (1966-2023)
La preuve qu’a obtenue l’Enquête nationale de la CVR donne de sérieuses raisons de croire que les politiques, les omissions et inactions passées et actuelles du Burundi à l’égard des populations Bahutu en 1972, avant et après, équivalent à un génocide.
Mais plus encore, la CVR a démontré que ce Génocide ethnocide contre les Bahutu avait été planifié en amont et mis en exécution par le régime du gouvernement du Burundi de l’époque, entendons « celui de la dynastie des Bahima », avec à sa tête le Président MICOMBERO Michel comme premier responsable.
Ce qui constitue une violation des obligations internationales de la république du Burundi et engage sa responsabilité en vertu du droit international.
Il est important de noter que la Convention des Nations Unies pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 fait obligation aux États parties de prendre des mesures pour prévenir et réprimer le crime de génocide, notamment en adoptant une législation sur le sujet et en punissant les personnes coupables, « qu’elles soient des gouvernants, des fonctionnaires ou des particuliers » (article IV).
Ce que le Gouvernement du President Ndayishimiye n’a jamais fait depuis que le Parlement du Burundi l’y a invité, a la même occasion du 20 décembre 2021
Le Parlement a solennelement demandé au chef de l’Etat de confirmer cet acte d’un poids historique exceptionnel, en édictant une loi mémorielle sur ce génocide.
Deux ans sont presque passés et le Président Ndayishimiye n’a toujours pas signé cette loi qui réhabiliterait des millions de familles Bahutu dans leur dignité humaine.
@Dieudonne
Si l’on dit:« On ne change pas une equipe qui gagne », c’est que l’on peut dire aussi « Il faut absolument avoir l’oeil de bon entraineur, l’objectivite, le pragmatisme ou le courage de changer l’equipe qui ne fait que perdre des matchs.
Monsieur le président de la République du Burundi,certainement que les clients des différentes banques burundais éprouvent actuellement des problèmes pour les retraits d’importantes sommes d’argent,mais je ne crois pas que ça soit la raison qui pourrait expliquer le faible pouvoir d’achat actuel des burundais.
Étant donné du faible pourcentage des burundais disposant d’un compte bancaire seulement 12% des burundais d’après la BRB.
Les raisons qui expliqueraient le faible pouvoir d’achat des burundais sont ailleurs Monsieur le Président.
tant que l’OBR travaille dans un Vieux systeme il y aura toujours des detournements. l’OBR ne peut pas refuser la digitalisation. C’est une obligation..
Il commence à nous les briser menu, ce Mister Number one, avec ces jérémiades!
Il vous casse les quoi ? Sois explicite, pour qu’on se marre un peu.
Mr le president raconte tellement des trucs contradictoires que je ne sais même pas quoi dire. Il semble tout confondre. Qui sont ses conseillers économiques? Il en a n’est ce pas?
A Iwacu, je sais que le president n’ as l’humilité pour venir répondre vos questions, mais je pense qu’il faudrait voir si vous pouvez les demander de venir nous expliquer la politique économique qu’ils essayent d’appliquer. Je dis ceci car le discours en question sert à faire fuir tout capital qui est au Burundi. Afin je me dis qu’il y en encore un peu! Non?
N’est-il pas temps que l’on arrete de nous chanter la Vision du Burundi, pays emergent en 2040 et pays developpe en 2060?
Il y a eu un temps ou l’on annoncait une campagne de TOLERANCE ZERO DE LA CORRUPTION.
Il y a une loi qui exige que certains hauts dirigeants declarent leurs biens avant et apres leur mandat, mais tres peu de gens s’en soucient.
DIEU SEUL SAIT CE QUI PEUT/VA ARRIVER A NOTRE CHER BURUNDI trahi par ceux en qui le peuple ne cesse de mettre tout son espoir de developpement socio-economique durable et equitable.
L’espoir fait vivre, cher Monsieur.