Mardi 16 juillet 2024

Société

Neuf écoles sommées de fermer

29/08/2017 12

Des écoles fondamentales privées avec 0% de réussite au concours national 2017 vont être fermées.

Janvière Ndirahisha : « Des mesures seront incessamment prises à l’endroit des 49 écoles ayant obtenu moins de 20%. »

Janvière Ndirahisha, ministre de l’Education, n’y va pas par quatre chemins : «Que ces neuf écoles ferment immédiatement leurs portes !» Elle l’a déclaré ce mardi 22 août, lors d’un point de presse au cours duquel elle a annoncé la note minimale d’accès à l’enseignement poste-fondamental. 85 sur 200 pour les lauréats de la 9ème fondamentale et 115 sur 345 pour les autodidactes de la 10ème année n’ayant pas réussi le test de la 10ème année édition 2016.

Mme Ndirahisha a également déclaré que des mesures seront incessamment prises à l’endroit des 49 écoles ayant obtenu moins de 20%. Et de rappeler que les mesures annoncées précédemment à l’endroit des écoles qui auront moins de 30% au concours national restent en vigueur. Une de ces mesures est que les directeurs de ces écoles publiques seront immédiatement remplacés.

Par ailleurs, elle demande aux parents ayant des enfants dans ces neuf écoles appelées à fermer de s’organiser pour les inscrire dans d’autres établissements. Elle précise enfin que les enfants ayant échoué au concours pourront demander des places de redoublement : « Nous demandons aux chefs d’établissements de le faire dans la transparence et selon les places disponibles.»

Une mesure précipitée pour les uns, salutaire pour les autres

Du côté de certaines écoles, c’est la consternation. « La mesure est décourageante. Nous demandons à la ministre de surseoir à cette mesure», s’indigne Babu Sadi, préfet des études au lycée islamique de Ntahangwa.

Il fait remarquer que l’Etat a aussi une part de responsabilité dans ces échecs scolaires : « L’Etat privilégie les écoles publiques dans l’octroi des manuels scolaires au détriment des écoles privées.» Ainsi il propose au ministère de l’Education d’exiger des écoles privées des frais de livres et de laboratoire. En retour elles bénéficieraient des manuels scolaires au même titre que les écoles publiques.

Même son de cloche du côté de l’Ecole Emmaüs. «Il me semble que la mesure a été précipitée », s’indigne un des enseignants. « Nous risquons de perdre nos emplois.» Il assure qu’avec une année de grâce, son établissement pourrait remédier à la situation. « Nous avions eu 75% de réussite au concours national, édition 2016.»

Damien Nduwayo, directeur de l’Etec, reconnaît la contre-performance de son école. Pour lui, l’échec est dû à l’insuffisance des manuels scolaires. Il fait savoir que la mesure aura de lourdes conséquences pour les élèves, les parents et les enseignants. M. Nduwayo confie que son école n’a pas d’autre choix : « Nous devons nous exécuter.»

Du côté des parents, ce sont des lamentations. «Il sera difficile d’avoir des places pour nos enfants. Ils sont déjà classés comme faibles », se lamente une mère trouvée près de l’Etec. « La mesure tombe tardivement. Il n’y a plus de places disponibles dans les écoles », a fait remarquer un parent venu récupérer le bulletin de son enfant au lycée islamique de Ntahangwa.

Quant au syndicat Conapes, Emmanuel Mashandari, son président, qualifie la décision de salutaire. « Certains responsables scolaires manquent à leur mission. Leurs établissements sont devenus des boutiques » Il précise que les frais perçus ne servent qu’à l’enrichissement des responsables. Et d’interpeller le ministère de l’Education de veiller au bon fonctionnement de certaines écoles privées : « Des inspections régulières s’avèrent nécessaires dans ces écoles. »

Ecoles ayant obtenu O% de réussite au concours national, édition 2017

Source: Ministère de l’Education nationale

Forum des lecteurs d'Iwacu

12 réactions
  1. Désidérate

    Iyo ngingo ahubwo yari yaratevye gufatwa, je comprends mal imyaka yose yahaciye amashure nkayo ariko araroga abana b’Uburundi. Bravo Mme la Ministre!

  2. Karadiridimba

    Ok

  3. Gacece

    Ce sont les écoles privées qui devraient normalement avoir de meilleurs résultats que les écoles publiques. Pour la simple raison que ce sont elles qui devraient s’assurer de disposer de programmes d’enseignements plus enrichis, d’enseignants plus performants et mieux formés, ainsi que le matériel et les outils de formations les plus complets possibles.

    Où vont-il ces excuses?

    • Gacece

      ^*Où vont-ils chercher ces excuses?

  4. Educ

    A une maman malade, qui supporte disons « 300 jeunes enfants », faut-il  » l’achever completement » ou faut-il chercehr a comprednre sa maladie pour enfin mieux la soigner??? Ne fallait-il pas analyser en profondeur les causes de cet echeque lamentable par exemple? Pour les anciennes ecoles, leur taux de reussite anterieur devrait servir de reference par exemple. Danse une seule commune, 5/9! A l’interieur du pays, pas une seule commune! Des citadins moins conscients de l’education de leurs enfants? Pourquoi ne pas donner la seconde chance par exemple a ces ecoles?

    Que faire??? Faut-il confectionner tres rapidement un nouveau nom, faire une nouvelle demande, changer les noms des representants et deposer le dossier au ministere? Elle vous attend notre brave ministre!!

  5. claudio

    Bravo Madame la Ministre. il faut que nous vivions la culture du méritant et non la culture du militant.

  6. John

    L état a trahi ces enfants et leurs parents. Avant d autoriser ces écoles privées , l état devait s assurer que ces écoles ont moyens nécessaires pour aider les enfants à réussir .
    Yp – c était dans sa vision d eduction de masse qui vise la quantité sans qualité .

    Prévenir vs guérir !

    Les parents et les enfants ont perdu leur temps et argent pour un service médiocre sous la vue de l etat. Oui l État les ont trahi!

  7. BB

    « L’Etat privilégie les écoles publiques dans l’octroi des manuels scolaires au détriment des écoles privées ».
    Ce préfet devrait consulter son dictionnaire-si du moins il en a-pour comprendre la signification des mots « public » et « privé ». Bravo Madame la Ministre!

  8. My bad

    Iyo ngingo ntawutoyishigikira kuko ntakuntu woba urihisha amahera yumurengera umwimbu ntuboneke kuba Ari kwiba igihugu .meme sux États Unis d’Amerique ishure ritamenyesha kurugero rwiza rirugara. Ivyo bizotuma abayobozi n’abagisha bakora batiziganya kugira umwimbu uboneke.Ese no bindi bisata vyogenda uko kumbure Uburundi bwova mukibanza ca nyuma mubikenye.Ariko mfise akabazo mushikiringanji ,none uburundi ko Ari Ubwanyuma mubutunzi kwisi muzohava mwigaza uwuburongoye kugira Butere imbere?

  9. Jambo

    Privé est différent de public.
    Les écoles sanctionnées n’ont pas à se plaindre de cette décision, elles n’avaient qu’à mettre le paquet pour remplir leur mission. Dorénavant,ces écoles privées sauront à quoi s’en tenir.
    Le ministère devrait veiller au respect des conditions avant l’agrément de ces écoles pour éviter ce genre de désagréments dans le futur. S’il faut saluer la décision ministérielle, toutes les écoles publiques ont elles réalisé la performance requise ?

  10. Power

    Ni ukubomora iyo micafu y´amashure atukisha igihugu cacu !! Bravo Mme la Ministre !!!

  11. i

    Il faut du sérieux si non les responsables de ces écoles continueront de duper élèves et parents. Que des mesures sévères soient prises pour décourager ce vagabondage intellectuel.-

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