Les chiffres parlent. Les parents et les défenseurs des droits de la fille heureux, veulent aller plus loin. Le ministère de tutelle prône une loi spécifique.
Bonne nouvelle. 4.760 cas d’abandon scolaire des filles suite aux grossesses à l’école primaire et secondaire recensés de 2009-2012. Selon le rapport sur les grossesses des élèves du ministère de l’Education nationale et de la Recherche scientifique.
Depuis l’année scolaire 2015-2016, les grossesses en milieu scolaire ont évolué decrescendo. 1.518 cas ont été enregistrés pour l’année scolaire 2016-2017, tandis que pour l’année précédente, il y en avait 2.208 cas, selon les données du ministère en charge de l’éducation nationale.
Elles ont considérablement diminué, passant ainsi de 2.424 cas pour l’année scolaire 2014-2015 à 1.233 cas pour l’année scolaire 2019-2020, soit une diminution de plus de 45%.
Cette diminution s’explique par plusieurs raisons, notamment les campagnes de sensibilisations sur la santé sexuelle et l’initiation du dialogue des élèves avec les pères et tantes-écoles. Ils sont choisis par les élèves eux-mêmes et ont le rôle d’écouter, d’encadrer et d’orienter les élèves.
« Les grossesses des élèves ont sensiblement diminué, jusqu’à peu près 50 % de l’année scolaire 2014-2015 à l’année scolaire 2019-2020 », se félicite Bernard Nahimana, responsable de la cellule zéro grossesse en milieu scolaire à la direction générale de l’éducation nationale.
Mais tout n’est pas gagné
Les efforts conjoints avec tous les partenaires du secteur de l’éducation ont contribué à la diminution de ces cas. Les parents et les associations des droits de la fille proposent des solutions pour pallier ce problème.
Marie Ange Kezimana, secrétaire générale de l’association pour la promotion de la fille burundaise (APFB) salue le pas déjà franchi dans la lutte contre les grossesses non désirées des élèves. Mais, nuance-t-elle, le chemin est encore long.
Cet activiste des droits de la fille indique que l’impunité des auteurs est la raison majeure des grossesses qui se manifestent encore en milieu scolaire. « Plus les auteurs sont impunis, plus ils récidivent. Cela empêche par la suite les victimes de dénoncer leurs bourreaux ». Elle encourage les élèves à vaincre la peur et dénoncer les auteurs de ces méfaits.
Elle déplore également une carence législative en la matière et demande à la justice de punir sévèrement les auteurs malgré ce défi. « Tout élève devrait être considéré comme mineure ».
Mme Kezimana trouve que les sensibilisations en milieu scolaire sur la santé sexuelle et les conséquences des grossesses non désirées pourraient contribuer à réduire davantage ces cas des grossesses des élèves.
« Une stratégie nationale pour éradiquer ce fléau »
La plupart des parents des victimes trouvent que la meilleure solution est de punir sévèrement les auteurs et informer les élèves sur leur vie sexuelle. « Les auteurs sont souvent protégés par les administratifs. Ça ne devrait pas continuer ainsi, si réellement, il y a la volonté d’éradiquer ce fléau », précise J. B., un parent d’élève.
Il ajoute que les parents devraient collaborer avec la Justice et la Police pour traduire en justice ces malfaiteurs. « Les parents et les enseignants devraient aussi multiplier les séances d’éducation sexuelle à l’endroit des élèves. »
Pour M. Nahimana, le manque d’une loi spécifique est le facteur aggravant, car si les auteurs restent impunis, ils n’auront pas peur de reproduire la même infraction. « Les autres faits viennent enfoncer le clou dans la plaie, notamment la pauvreté, le manque d’éducation sexuelle et bien d’autres ».
Il a fait savoir que le ministère en charge de l’éducation nationale a récemment mis en place une stratégie nationale de lutte contre les grossesses des élèves. Il espère qu’avec cette dernière, la situation évoluera dans les mêmes proportions.
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Est-ce nouveau ? Il nous faut un leadership rigoureux avec la loi. Ibintu vyoca bihinduka biboneka.