Vendredi 21 mars 2025

Société

Nestor Ntahontuye, le ministre qui ne parle pas aux médias privés

21/03/2025 1
Nestor Ntahontuye, le ministre qui ne parle pas aux médias privés
Il avait juré de respecter la Constitution

Les propos du ministre des Finances, Nestor Ntahontuye, ont suscité un tollé chez les professionnels des médias. Interrogé lors d’une synergie des médias du 13 mars 2025 sur la question de la Carte d’assistance médicale (CAM), le ministre s’est fendu d’une réponse cinglante : « Je ne donne pas d’informations officielles aux médias privés. » La liberté d’information est sacrifiée selon les professionnels des médias.

Sidérant, choquant, incompréhensible, … Plusieurs adjectifs fusaient de partout. Le ministre a donné cette information lors de la synergie des médias organisée par les radios Bonesha FM, Isanganiro, Rema FM, Shima FM de Rumonge, Agaseke FM de Ruyigi et Remesha Amahoro FM de Kirundo.

« Je ne donne pas d’informations officielles aux médias privés. » C’était une douche froide pour les défenseurs de la liberté de la presse. « On ne comprend pas comment un ministre peut prononcer des paroles pareilles », réagit un journaliste d’une station-radio de la mairie de Bujumbura. « Pourquoi cette catégorisation des médias ? Que veut-il cacher ? », s’interroge une autre journaliste. « Pourquoi le gouvernement nous a donné des cartes de presse ? ».

Nostalgie du « Jamais sans les médias »

« Que c’est loin l’époque du « Jamais sans les médias » ! », s’exclame un journaliste. Les professionnels des médias se souviennent des deux jours, du 27 et 28 janvier 2021, passés dans les enceintes de l’hôtel Kiriri Garden. C’est là où est né le slogan « Du jamais sans les médias », initié par le président de la République, Evariste Ndayishimiye.

C’était lors d’un atelier d’échanges sur « le rôle et la responsabilité des médias dans le développement du pays, la sauvegarde de la cohésion sociale et la protection des droits de l’homme ».

Le président Ndayishimiye a rappelé l’importance du rôle joué par les médias dans la sauvegarde de la cohésion sociale et dans la poursuite des objectifs de développement durable au Burundi.

Dans la foulée, le chef de l’Etat s’est prononcé en faveur d’une reconsidération des mesures de restriction qui frappaient certains médias. Il avait recommandé au Conseil national de la communication (CNC) de s’entretenir avec les parties prenantes pour que des pistes de solution rapide soient dégagées. Le « Jamais sans les médias » était lancé, mais pour quelques jours selon les professionnels des médias. La rétention de l’information est devenue une habitude chez certaines autorités.

Où est le CNC ?

L’article 7 de la loi du 8 mars 2018 portant missions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil national de la communication stipule que le CNC a pour missions de garantir l’indépendance, notamment en matière d’information, des médias publics et privés, mais aussi de garantir l’accès aux sources d’information.

Interrogée sur cette rétention de l’information, la présidence du CNC, Espérance Ndayizeye, semble botter en touche : « Il faut d’abord contacter le porte-parole du ministère des Finances pour clarifier les propos du ministre. »


Réactions

Salomée Ndayishimiye : « Une attitude contre la démocratie et le droit à l’information »

« Un ministre, en tant que représentant de l’État, doit communiquer avec tous les médias sans discrimination. Restreindre l’accès aux informations officielles limite le pluralisme et la transparence, exposant ainsi le public à une communication biaisée et portant atteinte au travail des journalistes ainsi qu’au droit des citoyens à une information impartiale », regrette Salomée Ndayishimiye, directrice de la Radio Indundi Culture. Elle précise que cette attitude va à l’encontre des principes démocratiques et du droit à l’information.


Pour elle, c’est une violation de l’article 31 de la Constitution du Burundi qui stipule que :« La liberté d’expression est garantie. L’État reconnaît et garantit la liberté d’information et de presse. Le droit d’accès à l’information est reconnu à tout citoyen dans les conditions fixées par la loi. » Elle estime que la rétention de l’information par les autorités désavantage les médias privés en créant un déséquilibre dans le traitement de l’actualité.

Priver aux journalistes un accès direct aux sources officielles, poursuit-elle, est un risque de produire des contenus incomplets ou biaisés tandis que les médias publics bénéficient d’une exclusivité sur les informations officielles. « Cette pratique favorise la propagation de rumeurs et la désinformation, compromettant ainsi le droit du public à une information fiable. Elle constitue également une forme de censure indirecte, restreignant la liberté de la presse et réduisant la diversité des voix dans l’espace médiatique. »

Par ailleurs, elle fait observer qu’une telle catégorisation des médias crée une fracture médiatique et fragilise le droit du public à une information complète et diversifiée. Elle demande au CNC et aux autorités burundaises de garantir un accès équitable à l’information pour tous les médias, sans discrimination. « Il est essentiel de mettre fin à cette discrimination, de renforcer le cadre légal pour un accès égal aux sources officielles et d’instaurer un dialogue entre les autorités et les médias. Assurer un traitement équitable des médias est crucial pour préserver le pluralisme, renforcer la démocratie et garantir une information fiable au peuple burundais. »

Spageon Ngabonziza : « Retenir l’information, c’est contribuer à la désinformation. »


« Nous avons été choqués, sidérés. C’est impensable pour une autorité publique comme un ministre d’envisager de fermer ses portes aux médias privés. Cela montre la considération qu’il accorde aux médias dans son travail. En tout cas, ce ne sont pas des partenaires pour lui », analyse le directeur exécutif de Yaga. « Retenir l’information, c’est contribuer à la désinformation. Notre responsabilité est de donner une information fiable. Les rumeurs vont alimenter la toile et les médias ne seront pas en mesure d’accéder à une source d’information fiable. »

L’autre conséquence, et non des moindres, c’est la stigmatisation de ces médias, les excluant aux processus de développement alors qu’ils en constituent un acteur indispensable. « Les médias publics et privés sont au même service. Certes, le contexte dans lequel nous travaillons fait que l’homme politique influence tout ce qui est public selon son gré. Mais, un médium se veut avant tout être un outil au service du citoyen. »

Selon lui, les autorités burundaises doivent s’inspirer de l’exemple du chef de l’Etat qui a lancé le slogan « Jamais sans les médias ! ». « Que le ministre aille à l’encontre de cette orientation du président, c’est de l’incohérence et c’est regrettable. »

Sadibou Marong : « C’est anachronique. »


« Le ministre des Finances doit transmettre des informations officielles aux médias privés en tant que personnalité administrative et politique de premier rang, dépositaire d’informations dignes d’intérêt. Il doit le faire parce que les médias, publics comme privés, font un service public utile aux populations. » fait savoir Sadibou Marong, Directeur du Bureau Afrique de Reporters Sans Frontières (RSF). Selon lui, c’est donc anachronique de considérer les médias privés comme une sorte « d’ennemis » des autorités. « Plus le ministre donne des informations à une pluralité de médias, plus la voix et la perspective du gouvernement pourraient aller plus loin. »

Selon lui, cette rétention de l’information risque de créer deux niveaux de journalistes. Ceux qui bénéficieraient des informations dites officielles venant des plus hautes autorités, et ceux qui sont dans les médias privés qui pourraient être perçus comme des « médias d’opposition ». Ce qui pourrait dans l’absolu créer des problèmes de sécurité. « C’est une menace au pluralisme de l’information. »

Charles Makoto : « En l’absence d’informations officielles, ils risquent de se contenter de rumeurs ou de spéculations. »

La réponse de M. Ntahontuye, « Je ne donne pas d’informations officielles aux médias privés », est préoccupante et constitue une atteinte à la liberté de la presse. En tant que responsable d’un média, cela soulève des questions sur la transparence et la communication des autorités envers tous les acteurs médiatiques, qu’ils soient publics ou privés. »

Selon le directeur de la Radio Isanganiro, les médias privés, comme les médias publics jouent un rôle essentiel dans la diffusion de l’information et doivent avoir un accès équitable aux informations officielles pour accomplir leur mission d’informer le public de manière complète et objective.

Charles Makoto trouve que la rétention d’informations par les autorités publiques empêche les médias privés de remplir leur fonction d’informer correctement la population. « Cela limite leur capacité à fournir des analyses diverses et équilibrées, créant un déséquilibre entre les différents types de médias. Les médias privés sont souvent les plus proches des préoccupations quotidiennes de la population. En l’absence d’informations officielles, ils risquent de devoir se contenter de rumeurs ou de spéculations. Ce qui nuit à la qualité du journalisme ».

Pour le directeur de la Radio Isanganiro, la catégorisation des médias en fonction de leur statut (public ou privé) est un danger pour l’équité et l’unité nationale. « Tous les médias, qu’ils soient publics ou privés, travaillent pour informer le même peuple et leur rôle fondamental est de renforcer la démocratie. Il est crucial que les autorités traitent tous les médias de manière égale, sans discrimination, afin d’assurer un environnement médiatique libre et diversifié. »

Charles Makoto demande au CNC et aux autorités burundaises de garantir un accès équitable à l’information pour tous les médias, qu’ils soient publics ou privés. « La rétention d’informations par les autorités est non seulement contreproductive, mais elle prive également le droit des citoyens à une information fiable et transparente. »

Pour lui, un dialogue ouvert et respectueux entre les médias et les autorités est essentiel pour assurer une meilleure communication au service de la société.

Antoine Kaburahe : « Ce n’est pas une faveur, mais une obligation. »

« Je suis stupéfait par une telle déclaration ! Un ministre ne fait pas un choix arbitraire des médias auxquels il s’adresse. Répondre aux questions des journalistes n’est pas une faveur, mais une obligation. Il est comptable de sa gestion devant les citoyens, qui le rémunèrent à travers leurs impôts. En d’autres termes, le véritable employeur du ministre, c’est le peuple », réagit Antoine Kaburahe, le fondateur du Journal Iwacu.

Pour lui, les journalistes, qu’ils soient du public ou du privé, exercent un droit constitutionnel fondamental : informer tout en déplorant qu’ignorer certains médias revient à priver une partie des citoyens de leur droit à l’information.

Le fondateur d’Iwacu estime qu’une telle posture est préjudiciable à tous, y compris au ministre lui-même. En coupant les canaux de communication, fait-il observer, il alimente les suspicions, qu’elles soient fondées ou non ajoutant que les journalistes, privés d’accès à des informations officielles, se tournent naturellement vers d’autres sources, avec les risques d’erreurs que cela implique. « Cette opacité favorise les rumeurs et la désinformation. En fin de compte, ce sont les Burundais qui en pâtissent, car une information tronquée ou inexistante nuit au débat public et à la démocratie ».

Antoine Kaburahe s’indigne contre la catégorisation des médias qui, selon lui, porte atteinte à la liberté de la presse. Les médias, explique-t-il, qu’ils soient publics ou privés, ont une mission commune : informer les citoyens de manière juste et équilibrée.

D’après lui, la déclaration du ministre est inquiétante, car elle établit une distinction artificielle et injustifiée entre les journalistes. « Cela crée une forme de ségrégation médiatique qui est contraire aux principes démocratiques. Le rôle des médias est de servir l’intérêt public, et toute tentative de marginalisation d’une partie de la presse est une atteinte à la liberté d’informer ».

Il recommande au CNC de faire respecter la Constitution qui garantit à tous les citoyens le droit à l’information. « Le CNC, en tant qu’organe régulateur, doit jouer pleinement son rôle et veiller à ce qu’aucune entrave ne soit imposée aux journalistes, quel que soit le média pour lequel ils travaillent »

Le fondateur d’Iwacu rappelle que la transparence et l’accès à l’information sont des piliers essentiels de la bonne gouvernance et du progrès d’un pays.

Alain Niyomucamanza : « Un manque de respect au chef de l’Etat. »

Le rédacteur en chef de la Radio Bonesha FM déplore ce comportement affiché par certaines autorités du pays à l’endroit des médias privés. « C’est en quelque sorte un manque de respect au chef de l’Etat qui sans cesse demande aux différents responsables des institutions étatiques de fournir des informations à tous les médias sans distinction aucune, surtout le slogan : Jamais sans les médias ».

Il se demande le pourquoi de ce comportement de ces autorités dans la mesure où tous les médias sont au service de la Nation. « Je me pose souvent cette question. » Selon M. Niyomucamanza, les conséquences de cette rétention de l’information sont nombreuses. « On ne peut pas se donner des réponses qui ne sont pas officielles et cela ne va en aucun cas aider le pays et les institutions. »

D’après lui, cette catégorisation des médias va dans le sens contraire du slogan du chef de l’Etat. Il demande au CNC de plaider pour que toutes les institutions surtout celles de l’Etat soient flexibles et qu’elles puissent donner des informations aux médias sans exclusion et de faire comprendre à ces institutions que les médias privés ne sont pas là pour détruite plutôt pour contribuer au développement du pays.

B.F : « Un dérapage verbal. »

D’après ce professionnel des médias qui a recueilli l’anonymat, c’est une négation des principes de gouvernance et de démocratie. « Ceux qui gouvernent ont l’obligation de rendre des comptes aux citoyens. Or, cela se fait à travers les médias en livrant des informations sur ce qu’ils font, sur ce qui marche ou ne marche pas et sur les problèmes qu’ils rencontrent. Mais dire qu’il n’y a pas de relation entre lui et les médias privés, c’est vraiment une négation. Dans un pays organisé, il devrait être sanctionné. »

Il souligne que la rétention de l’information produit l’effet boomerang. « Un homme mal informé ne peut s’empêcher de mal agir. Cela veut dire en outre que le ministre est en train d’arroser, de mettre des engrais dans le mécontentement public. Et cela est irresponsable. »


Interview avec un spécialiste du droit des médias

« A la longue, cela peut saper la cohésion et engendrer la suspicion au sein de la profession »

Pour ce spécialiste qui a requis l’anonymat, la liberté de la presse n’est pas un cadeau ou un privilège accordé aux journalistes pour leur permettre de satisfaire leur curiosité. Elle repose sur le fait qu’ils accomplissent un travail de médiation et de prestation de services pour l’information du public.

Y-a-t-il eu violation de la loi sur la presse ?

L’article 52 de la loi du 12 juillet 2024 régissant la presse reconnait aux journalistes et aux médias le droit d’accéder aux sources d’information et d’enquêter et de commenter librement sur les faits de la vie publique.

Ce droit n’est pas un cadeau ou un privilège accordé aux journalistes pour leur permettre de satisfaire leur curiosité. Il repose sur le fait qu’ils accomplissent un travail de médiation et de prestation de services pour l’information du public. Le droit qu’ils ont d’accéder à l’information publique est donc fonction des destinataires, c’est-à-dire des citoyens.

Ce sont donc eux qui sont les principales victimes de la rétention éventuelle de l’information à l’endroit des médias privés

Le droit à l’information implique donc de pouvoir accéder sans entraves aux sources publiques qui doivent être à la disposition de tous les journalistes, sans discrimination. Refuser à une catégorie de médias l’accès aux sources publiques est par conséquent une violation de la loi régissant la presse.

La Loi fait-elle une distinction entre les médias privés et les médias publics ?

Je viens de dire qu’en matière d’accès à l’information publique, la loi ne fait aucune distinction entre les médias publics et les médias privés. Le monopole de l’Etat dans le domaine des médias et donc leur monopole à l’information publique ont été abolis depuis la promulgation de la loi régissant la presse de novembre 1992, qui a instauré le pluralisme de l’information.

Aujourd’hui, cinq médias publics travaillent côte à côte avec 250 médias privés. Pour une autorité étatique, décidée de ne s’adresser qu’aux médias publics revient à priver une information à une grande partie de citoyens.

Il faut avoir le courage de l’admettre. Si les citoyens ne s’informent que par canal des médias publics, dans ce cas, ce sont les réalisations du gouvernement qui perdront en termes de visibilité.

Quelles sont les autres conséquences de cette rétention de l’information ?

Le refus de livrer des informations aux médias privés a pour autre conséquence, tout d’abord, de nourrir la défiance des citoyens envers leurs dirigeants, qui sont vite soupçonnés de passer uniquement par les médias publics, vite soupçonnés de complaisance, parce qu’ils ont quelque chose à cacher.

Une autre conséquence est de diviser les médias en deux camps. Celui des bons qui méritent la confiance des dirigeants et celui des méchants, qu’il faut tenir à distance, car avec eux, on ne sait jamais à quoi s’attendre.

A la longue, cela peut saper la cohésion et engendrer la suspicion au sein de la profession alors que le Code de déontologie de la presse impose à ses membres le devoir de confraternité.

Si vous étiez consulté par une autorité à ce sujet, quel conseil lui donneriez-vous ?

Je lui conseillerai de livrer des informations à tous les médias sans exclusivité, car de la sorte, elle serait sûre d’atteindre un public plus vaste. Si ses propos sont interprétés de façon biaisée, qu’elle use du droit de rectification prévu par la loi régissant la presse.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. hakizimana jean capistran

    Médias privés, hopitaux privés, écoles privées , universités privées, …… ko mbona privés zagwiriye tuzozizibukira gute ga yemwe? La plupart des Etats en voie de développement mènent une concurrence acharnée pour attirer et intéresser les investissements privés, et voila chez nous un ministre qui tourne le dos aux médias privés. Et pourtant leur voix porte loin…
    Quid des principe démocratiques étant donné que nous approchons les éléctions…..je crois savoir que les médias jouent un role important…

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