Ce 28 mars, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) fête ses 10 ans à Addis-Abeba. Avant d’entamer le colloque organisé à l’occasion, présentation de l’institution.
<doc3431|right>C’est dans le tout nouveau et imposant siège de l’Union Africaine, au coeur de la capitale éthiopienne, que l’anniversaire sera célébré. Onze ans auparavant, les présidents egyptien (Moubarak), algérien (Bouteflika), nigérian (Obasanjo), sénégalais (Wade) et sud-africain (Mbeki) décident de lancer un organisme chargé de coordonner le développement de l’Afrique. Avec trois priorités : la lutte contre la pauvreté, la promotion de la croissance et l’émancipation des femmes. Ce sera le Nepad, érigé par ailleurs en secrétariat de l’Union Africaine – UA.
Sans mandat légal de la part de celle-ci, l’organisation fait rapidement face au problème de télescopage de ses initiatives avec les programmes de la Commission Économique de l’Union Africaine. De plus, le Nepad manque alors de ressources, son existence dépendant essentiellement des contributions des pays fondateurs, notamment l’Afrique du Sud.
C’est ainsi qu’en janvier 2012, les chefs d’État africains décident de changer le Nepad en une Agence de planification et de coordination, officiellement mise en place par le 14ème Sommet de l’Union Africaine. Muni d’un nouveau mandat en tant qu’organe technique de l’UA, le Nepad hérite d’une grande mission : se concentrer notamment sur la mise en œuvre des programmes d’intégration régionale et continentale. Ce nouveau statut donnera à l’Agence une stature d’institution internationale ayant un accord de siège avec le gouvernement sud-africain. Son personnel devient personnel de l’Union africaine*.
<doc3430|leftt>Une décennie plus tard, quelles réalisations ?
Le Nepad brandit premièrement l’identification de thèmes qui s’imposent quand on parle de développement de l’Afrique :
– l’agriculture et la sécurité alimentaire
– les changements climatiques et la gestion des ressources naturelles
– l’intégration régionale et les infrastructures
– le développement humain
– la gouvernance économique et d’entreprise
– les questions du genre, la capacité du développement et les technologies de l’information et de la communication
Ensuite, sur le plan pratique, des faits, dont quelques uns :
– l’imposition aux États africains l’allocation de 10% de leurs budgets à l’agriculture (conséquemment, le Burundi propose 11,8% dans son budget 2012)
– la mise en place d’un réseau routier reliant les pays de l’Afrique de l’Est (Kenya, Ouganda, Tanzanie, Burundi et Rwanda)
– près de 100 écoles primaires et secondaires de l’Ouganda, Lesotho, Ghana, Sénégal, Rwanda, Nigeria et Kenya équipées en ordinateurs dans le cadre du programme TIC
– Des milliers de femmes africaines soutenues avec un fonds de 20 millions d’Euros axé sur la micro-finance pour des projets agricoles, la prévention du Sida ou l’éducation
– Plus de 300 étudiants qui ont bénéficié d’une formation pointue avec l’Institut africain des sciences mathématicales, soutenu par les universités de Cambridge et d’Oxford…
Des réalisations au coeur de la mission du Nepad dont le mot d’ordre, « travailler pour le peuple africain » devrait être largement commenté ce 28 mars.