Par Abbas Mbazumutima
Agnès Nindorera n’est plus. Une figure des médias burundais. Une grande figure. Libre, fière, vétéran de la presse elle a presque tout fait : la radio avec le studio Ijambo lancé par Search for Common Ground, la VOA, etc. La presse écrite, elle a travaillé au quotidien Le Renouveau notamment, dirigé un journal indépendant dans les années 92-95, le journalisme d’agence, (AFP, Reuters, etc.). Agnès a fait de la formation, travaillé comme consultante pour des organisations internationales…
Très critique , pendant les années de guerre civile, Agnès Nindorera était régulièrement convoquée par les services de renseignement pour s’expliquer sur ses reportages sur la VOA et l’AFP. Elle tenait tête aux puissants colonels de l’époque Buyoya qui voulaient la censurer ou la faire taire.
Merci pour tout ce que tu as fait pour la presse, chère Agnès.
Iwacu ouvre cet espace à tous ceux qui veulent rendre hommage à notre collègue
Décomplexée, professionnelle à toute épreuve, charismatique, causante, rieuse, voilà le peu de qualités qu’il m’a été données de connaître en ma soeur et consoeur Agnès Nindorera quand on rivalisait d’ardeur dans les colonnes du quotidien public, Le Renouveau du Burundi!
Mission accomplie et repos à son âme !
Adieu ma chère Agnès Nindorera. La triste nouvelle m’a été annoncé par une consœur, dans la matinée du 13 janvier.
C’est alors que j’ai réalisé que mes oreilles n’entendront plus ta belle voix.
Nos chemins se sont croisés à la tête de l’association burundaise des femmes journalistes. Ses interventions étaient riches d’idées innocentes. Agnès Nindorera était toujours à l’heure et exigeait la ponctualité à l’équipe dirigeante et au staff.
Stricte, elle savait écouter, regarder et parler.
Ce n’est qu’un au revoir chère consœur et Paix à ton âme.
vraiment le Burundi vient de perdre une journaliste digne de son nom,un leadership
Que Dieu la fortifie et toute sa famille
Repose en paix chère Agnès.
C’est avec tristesse que je viens d’apprendre la mort de Nindorera Agnès.
J’ai eu la chance de rencontrer Agnès Nindorera pour la toute première fois en 1992. En ce moment, je travaillais au Parquet de la Mairie de Bujumbura en qualité de subtitut de la République. Agnès venait alors au Parquet pour répondre à une convocation de la part d’un de mes collègues. Elle se présentait au Parquet très détendue, souriante, sans aucune effrayeur. Elle saluait tout le monde avec un sourire superbe. Elle échangeait avec nous quelques mots qui montraient qu’elle n’était pas du tout effrayée par ces convocations. Après tout, elle ne se reprochait de rien puisqu’elle n’avait fait que remplir sa mission: celle d’informer le public.
Que la terre de nos ancêtres lui soit légère.
Agnès était accessible, mais en même temps assez réservée. Elle avait en tout cas une certaine idée d’elle-même. Pas de l’arrogance, mais de la fierté. Elle n’était pas princesse pour rien. Elle ne se laissait pas marcher dessus. Elle disait ce qu’elle voulait dire. Parfois, sans prendre beaucoup de gants. Et curieusement, on l’aimait bien pour cela, car ses critiques professionnelles étaient toujours fondées, argumentées. Son rire communicatif va nous manquer. Elle me disait souvent sa tristesse de nous savoir en exil et rêvait d’une presse professionnelle, courageuse, debout.
Le Renouveau, Studio Ijambo, AFP, Reuters, VOA… Agnès, tu as fait ce que tu as pu. Mission accomplie.
Chapeau grande dame !
Antoine Kaburahe