A l’occasion de sa première sortie médiatique, Parfait Onanga-Anyanga, Représentant spécial du Secrétaire général et chef du Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB), réaffirme son ferme soutien à notre pays.
<doc5440|left>Optimiste, le nouveau représentant de Ban Ki Moon au Burundi ne doute pas que la situation du pays va s’améliorer. « Tomorrow will be better », soutient le cinquantenaire gabonais. Dès son arrivée le 15 août 2012, Parfait Onanga-Anyanga affirme avoir rencontré la classe politique burundaise. Il a fait une virée à l’intérieur du pays pour s’enquérir de la situation et il s’est entretenu avec des représentants de toutes les couches sociales de la société burundaise. Ce qui le rassure, dit-il, c’est cette volonté des Burundais de construire leur pays, dans leur différence.
Cependant, le diplomate estime que certaines questions restent très sensibles et qu’elles méritent d’être analysées avec une attention très soutenue. Il fait allusion, notamment à la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle, l’organisation des élections de 2015, la question des jeunes du Cndd-Fdd, etc. Concernant la mise en place de la CVR, Onanga-Anyanga convient qu’un devoir de vérité sur l’histoire du Burundi s’impose : « Nous devons nous assurer que la richesse de l’histoire burundaise sera prise en compte. » Il souligne que les histoires d’autres pays et des standards internationaux établis sur la question peuvent servir de modèles pour que les décisions qui seront prises participent à l’effort de guérison profonde de ce pays : « Cette question est extrêmement sensible, son orientation déterminera le futur de ce pays. »
Aborder la question des exécutions extrajudiciaires sans surenchère
« Je ne reviendrai pas sur les chiffres concernant les exécutions extrajudiciaires car ils sont publics mais nous notons une diminution des cas identifiés par notre bureau », nuance Onanga-Anyanga.
Au-delà des définitions, fait-il remarquer, il faut éviter la perte des vies humaines. Le représentant du Secrétaire général des Nations unies se dit satisfait des débuts de réponses et d’actions légales prises par les autorités burundaises suite au rapport du procureur général de la République : « C’est pour la première fois que des personnes sont poursuivies et font objet de jugement des crimes dont on reconnaît qu’ils ont été commis non pas au nom de l’Etat mais en qualité d’agent de l’Etat. »
Des élections transparentes et inclusives
Parfait Onanga-Anyanga insiste sur le fait que les élections de 2015 ne peuvent pas se dérouler dans un climat de peur et d’insécurité : « Personne ne peut s’accommoder d’une situation où la violence serait à l’ordre du jour. » Selon lui, elles doivent être transparentes, inclusives pour aboutir à la plus grande légitimité des élus.
Il estime que le Burundi ne peut plus s’offrir le luxe de tomber dans les travers du passé : « Il est temps que l’esprit d’Arusha soit constamment présent dans l’esprit des dirigeants politiques et qu’il y ait un véritable cessez-le feu dans l’esprit des gens. » D’où sa conclusion sans appel : « L’usage de la force par un parti politique pour parvenir au pouvoir est simplement inacceptable. »