Au cours d’un petit-déjeuner de prière nationale qui s’est déroulée ce 26 mars 2024 dans les enceintes du Parlement burundais, le président a assuré que le Burundi n’est pas un pays pauvre. Il a critiqué l’intelligentsia burundaise de jeter au rebut le caractère citoyen d’un « vrai Burundais ». Ce que les politiques et les activistes ne voient pas de la même façon.
Par Pascal Ntakirutimana & Fabrice Manirakiza
« Vous n’avez pas encore vu les pays pauvres. Faites un exercice ; voyagez à travers le monde ; vous allez les découvrir. Pour savoir le poids de ton fardeau, il faut savoir d’abord celui des autres », a soutenu le président Evariste Ndayishimiye lors d’un petit-déjeuner de prière nationale organisée ce 26 mars à l’hémicycle de Kigobe.
Pour le chef de l’Etat, le Burundi n’est pas un pays pauvre. « Nous avons un sous-sol riche, un bon climat, la pluie tombe régulièrement, des terres arables riches, nous avons des intellectuels, les Burundais sont des travailleurs. C’est pourquoi je risque de pleurer quand j’attends un Burundais dire que son pays est pauvre. »
Selon lui, ceux qui disent que le Burundi est pauvre sont des gens hypocrites et oisifs. « Allez écouter les étrangers, ils vous disent que le Burundi est le premier pays où sa population est fière. Est-ce qu’il y a un pauvre qui peut être manifestement fier ? Avez-vous déjà vu là où une personne peut dormir le ventre creux et se réveiller le matin en rigolant ? », s’est-il posé.
Avant de remarquer que les gens disent que le Burundi est pauvre mais n’importe où tu passes, tu constates de nouvelles constructions. « Est-ce que quelqu’un peut construire une maison alors qu’il n’a pas mangé le soir ? Il faut aller dans les recoins du pays pour savoir où réside la richesse du pays », a-t-il recommandé.
D’après M. Ndayishimiye, même les Blancs qui viennent au pays n’acceptent pas que le Burundi est pauvre. Ce sont les Burundais eux-mêmes qui le disent. Le hic pour lui, c’est l’ingratitude et l’hypocrisie qui caractérisent certains Burundais.
« Tu arrives à un aéroport quelconque, tu regardes sa grandeur, le nombre d’avions qui s’alignent et tu conclus que le Burundi est pauvre. »
Si nous croyons en Dieu, a exhorté le chef de l’Etat, nous devrions suivre cette prière de Dieu : « donnez-nous notre pain quotidien », mais les Burundais demandent ce qui va au-delà du quotidien. Alors que personne ne connaît son lendemain.
Le dollar n’est pas le nerf du problème
Le président Ndayishimiye a fait savoir que depuis 2015, il n’y a pas eu d’appui budgétaire. « Est-ce qu’il n’y a pas de Burundais qui pensaient que nous allions mourir ? »
Il a rappelé que dernièrement à Nyabihanga, province Mwaro, il a évoqué une histoire de l’achat des avocats dans cette commune. Là-bas, a-t-il fait savoir, un avocat s’achète à 100 BIF. Mais aux Etats-Unis, on a acheté trois avocats à 15 dollars. C’est-à-dire 5 dollars par avocat.
« Cela veut dire que la somme de 100 Francs de Nyabihanga est égale à 5 dollars américains. Mais un Américain va te dire que tu es pauvre ; que tu n’as pas de l’argent pour acheter un avocat. Et tu sens que lorsque tu n’as pas de dollar, tu meurs. », a déploré le président.
Pour s’en convaincre, d’après lui, il suffit de regarder la vie d’un petit paysan. « Il vit dans sa propre maison, combien se loue une maison pendant une année ? Il boit de l’eau, combien s’achète une bouteille d’eau ? Il mange, combien d’assiettes par an et quel est leur coût ? Il s’habille, combien s’achètent ses habits ? Comptabilisez cela en dollar. Et on va vous dire qu’un Burundais ne reçoit pas 425 dollars.»
« Le dollar pour quoi faire alors ? », s’est interrogé le Président. Ndayishimiye s’est indigné d’ailleurs des gens qui parlent de la dépréciation de la monnaie burundaise, mais tout en sachant que 5 dollars américains équivalent à 100 francs de Nyabihanga.
« Quand le dollar monte, est-ce que la bananeraie d’un paysan de la commune Gisagara, en province Cankuzo grossit ou maigrit ? Est-ce que c’est ce dollar que tu amènes au marché de Cotebu pour acheter ce dont tu as besoin ? Manque de conscience.», a renchérit le président Ndayishimiye.
Plutôt « une intelligentsia formée, mais pas éduquée »
D’après Ndayishimiye, il faut distinguer l’éducation de la formation. « Nous avons parmi les Burundais des gens qui sont formés : ce sont des docteurs, des ingénieurs, ce sont des Burundais qui ont appris beaucoup de choses, mais ils ne sont pas éduqués. »
Selon lui, celui qui a étudié cesse d’être appelé ‘’citoyen’’, umwenegihugu. Et pour le chef de l’Etat, il n’y a pas de lavage de cerveau que de se faire retirer de la conscience d’être appelé citoyen burundais.
« Or, si tu n’es pas citoyen, qu’est-ce que tu peux faire d’autre pour le pays ? Tu ne deviens qu’un mercenaire. Celui qui a étudié, la seule chose qu’il a apprise c’est d’être un mercenaire. »
Pour Ndayishimiye, il est rare de trouver un vrai Burundais parmi les intellectuels. « Un Burundais fier de son pays. Un Burundais qui ne fait l’outrage à son pays ? Il y en a, mais ils sont peu nombreux parmi l’intelligentsia burundaise. Car vous avez appris la science et non la conscience. »
La plupart de Burundais pour lui étudient pour avoir un papier leur permettant tout simplement de profiter du gâteau national. C’est pourquoi quand ils n’y accèdent pas, ils commencent à détruire leur pays.
Or, « c’est l’éducation qui est à la base du développement. Ce n’est pas la formation qui en est la base. », a soufflé le président.
Il a pointé du doigt des gens qui veulent faire une grève : « si vous grevez et que je regarde ailleurs, quelle sera la suite ? Est-ce que ceux qui veulent grever savent qu’ils exercent un service public et que par voie de conséquence ce sont des serviteurs ? »
Le chef de l’Etat s’est demandé qui va perdre si tous les fonctionnaires de l’Etat vont grever y compris lui-même. « Si tout le monde va grever à cause du maigre salaire, qui va perdre ? Moi j’ai des lapins, des cochons, des vaches et des champs. Je ne serai pas gêné. Mais il me semble que ceux qui veulent grever n’ont même pas un lopin de terre à part le salaire. »
Le président Ndayishimiye a rappelé que les professeurs d’université ont déjà lancé un préavis de grève. Il a demandé à ces professeurs de l’indiquer d’où il peut tirer leurs salaires. C’est que pour lui ils veulent traire la vache qui pourtant n’est pas nourrie.
« Mais comment peuvent-ils penser à grever alors que les lauréats qu’ils produisent ne sont même pas capables de rédiger une lettre ? D’où vont provenir ces salaires ? Ce sont de tels lauréats qui vont produire pour booster la production afin d’avoir des taxes et impôts pour pouvoir majorer leurs salaires ? » s’est-il posé.
Il a fait savoir que quelqu’un peut détruire lui-même son pays en se qualifiant d’intellectuel.
« Imaginez par exemple un médecin qui quitte son pays pour aller soigner les étrangers sous prétexte qu’il n’est pas bien rémunéré au Burundi. Qu’il rembourse d’abord la part de l’Etat avant de partir. »
Quelques rappels
Lors de la célébration de la troisième édition d’UmukenyererarugambaDay, le 16 mars dernier en province Gitega, le président Evariste Ndayishimiye a tenu également des propos qui ont fait couler beaucoup d’encre. « Je vois un Burundi qui n’aura plus besoin de s’endetter, de demander de l’aide, mais plutôt va aider les autres pays. Si je regarde le fort taux de croissance que nous avons, nous allons nous développer maintenant. »
Il a ajouté que ça fait plaisir de diriger un peuple heureux. « Tous les Burundais sont aujourd’hui heureux. Les seuls Burundais qui ne le sont pas sont ceux qui ont accepté d’être sous la coupe du pouvoir rwandais. Ce sont les seuls qui sont rongés par la haine ! C’est pourquoi je vous envoie, vous les Burundais heureux, d’aller dire de quitter cette terre où l’on est rongé par la haine et de venir dans le pays de la joie. »
D’après le président Ndayishimiye, le Burundi est un pays de joie où tout le monde sourit comme il a récemment réaffirmé. « J’ai constaté que tous les Burundais qui écrivent sur les réseaux sociaux sont ceux qui sont sous l’esclavage du pouvoir rwandais qui leur enseigne qu’ils doivent venir tuer leurs frères burundais ».
L’économiste André Nikwigize a réagi sur son compte X : « Les discours populistes des leaders politiques reflètent, selon les analystes, l’incapacité à trouver des solutions aux crises.
Au lieu d’affronter leurs lacunes de gouvernance, ils créent des antagonismes entre « nous » (les bons) et les « autres » (les mauvais). » Et d’ajouter : « Le « nous », c’est le parti au pouvoir, qui dirige selon les intérêts du peuple, les « autres », ce sont ces pays voisins, qui s’ingèrent dans les affaires du Burundi, c’est la communauté internationale, qui ne l’aide pas, ce sont ces opposants, la société civile et les médias. »
J.F, économiste et entrepreneur burundais, indique qu’il n’est pas nécessaire d’être un expert en communication pour observer que les déclarations du président de la République ne correspondent pas à la réalité vécue par les familles burundaises moyennes. « C’est aux citoyens burundais, et à eux seuls, de juger s’ils connaissent ou non un bonheur sans faille dans leur pays. Plutôt que de s’adonner à des suppositions infondées, le président ferait mieux de chercher à connaître directement l’opinion de ses concitoyens. Ceci lui permettrait de vérifier si sa conviction profonde, celle selon laquelle les Burundais jouissent d’un bonheur parfait malgré la grave crise économique et sociale, est fondée ou non. »
D’après lui, la réalité quotidienne de la majorité des familles burundaises est bien connue : une lutte constante contre la pauvreté qui laisse des traces profondes.
Réactions
Faustin Ndikumana : « On dirait que des fois le président de la République verse dans le religieux. »
« Ce n’est pas la première fois que le président de la République tient un tel discours. On dirait qu’il y a une façon de considérer la pauvreté sous un prisme religieux. Vous savez que l’interprétation de la pauvreté dans un contexte religieux est toujours nuancée comme quoi la pauvreté n’existe pas, qu’il faut savoir supporter les privations matérielles et que c’est là que le vrai chrétien est évalué », indique le directeur exécutif de Parcem. « On dirait que des fois le président verse dans le religieux pour dire que la pauvreté est supportable, que l’homme a été créé pour supporter telle ou telle condition et que c’est tout à fait normal. »
Faustin Ndikumana trouve que c’est aussi un discours politique. « Il reste toujours un homme politique. Une fois qu’il commencerait à dire que la situation est catastrophique, ça sera un aveu d’échec. Je crois que c’est un discours où il se réserve la marge de manœuvre en disant que la situation est bonne tout en prétendant que demain, il y aura d’autres solutions idoines qui pourraient être prises pour inverser la tendance. »
Economiquement parlant, poursuit M. Ndikumana, c’est évident que le Burundi connaît une situation économique difficile. « Il y a l’inflation, la rareté des produits de première nécessité, le manque des devises, aucune couverture des importations par les exportations … Les indicateurs économiques sont au rouge. »
Selon lui, c’est pour cela que le gouvernement accepte de collaborer avec les bailleurs de fonds pour voir comment relever le niveau de la gouvernance. « Maintenant, il a renoué les contacts avec le Fonds monétaire international. Très récemment, le gouvernement du Burundi vient de signer un accord de demande de crédit avec l’Association Internationale de développement (IDA) pour financer l’importation des produits stratégiques, mais cela n’empêche que le lendemain, on dit que le Burundi n’a pas besoin d’aides. »
Et d’ajouter que c’est un discours politique et la grande partie de la population burundaise n’a pas de discernement suffisant pour interpréter ces discours politiques des dirigeants. « C’est probablement ce contexte religieux et politique où justement, il est difficile de faire un aveu d’échec surtout qu’on approche les échéances électorales. C’est de bonne guerre pour un homme politique. »
Gabriel Rufyiri : « Je penserais que nous sommes dans une situation de déni. »
Le président de l’Olucome trouve que l’exemple qu’il a donné de comparer un avocat qui coûte 100 BIF au Burundi et 5 dollars aux Etats-Unis est étonnant. « Aujourd’hui, je ne pense pas qu’il y a un avocat qui coûte cette somme au Burundi. A l’intérieur du pays, un avocat moyen coûte entre 300 et 500 BIF. Dans les centres urbains, le prix varie entre 1000 et 2000 BIF. A ce niveau, je pense qu’on lui a donné de fausses informations. »
Gabriel Rufyiri pense que le Burundi et les Etats-Unis sont incomparables. « On compare le dollar et le BIF. Aujourd’hui, tous les produits importés sont rares sur le marché. Les produits pétroliers, le ciment, les médicaments, les fertilisants… Depuis 2 ans, tu peux chercher un médicament de type spécialité, tu ne le trouveras pas. Tous les produits fabriqués au Burundi qui nécessitent des matières premières importées sont également rares. Exemple du sucre et des produits Brarudi. Je peux affirmer sans aucun doute que c’est à cause du manque de devises. »
D’après M. Rufyiri, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes au Burundi. « Je penserais que nous sommes dans une situation de déni. Dans ce cas, il est très difficile d’arriver à une solution. C’est un message politique qui vise certainement à tranquilliser la population, mais c’est un message qui n’est pas scientifique. »
Pour Gabriel Rufyiri, il faut voir la réalité en face et après donner la parole aux experts afin qu’ils proposent des scénarios pour que le Burundi sorte de ce marasme. En plus de la mise en application des recommandations du premier et deuxième forum sur l’économie du Burundi, souligne-t-il, il faut organiser les Etats généraux sur la manière dont on peut équilibrer la balance commerciale. « Aujourd’hui, elle est déficitaire du fait que nous exportons peu de produits. Les sources de devises, notamment les investisseurs étrangers, le tourisme, les investissements de la diaspora, les appuis projets, tout cela exige une bonne gouvernance. Actuellement, comment est la gouvernance au Burundi ? Il est plus urgent d’organiser un débat sincère et constructif sur cette question. Comment nous arriverons à un Burundi émergent alors qu’il y a un discours au plus haut sommet de l’Etat qui dit que tout va bien et qu’on n’a pas besoin de devises ? »
Kefa Nibizi : « Il n’y a aucune raison de dire que le Burundi n’est pas pauvre »
D’après Kefa Nibizi, président du parti CODEBU, un Burundais n’aime pas montrer la face malheureuse de sa vie. « J’ai l’impression que c’est le style que le chef de l’Etat a utilisé au cours du 15ᵉ audition du National Prayer Breakfast où il a dit que le Burundi n’est pas pauvre. »
Sinon, poursuit-il, il n’y a aucune raison de dire que le Burundi n’est pas pauvre
« Que ce soit les rapports de la Banque ou de la FMI, le Burundi est toujours classé parmi les derniers pays à sortir de la richesse ou du PIB. Donc parmi les premiers pays pauvres du monde. Quand on essaie de voir l’indicateur du développement humain, là aussi le Burundi est classé parmi les derniers pays. », observe Kefa Nibizi.
Par ailleurs, avance ce politique, au regard des pays où on dit que la population est heureuse, là aussi, le Burundi occupe presque le dernier rang de l’échelle. « Si on tient compte de ce que nous voyons maintenant sur terrain : les prix des denrées de première nécessité qui grimpent de façon galopante et le coût de la vie ; la monnaie qui continue à se déprécier ; tandis que les revenus de la population, que ça soit par exemple des salariés ou d’autres qui exercent d’autres petits métiers n’augmentent pas dans le même sens, ce qui réduit donc la possibilité de pouvoir d’achat et la possibilité de pouvoir s’approvisionner en besoins quotidiens ou journaliers. On ne peut nier que le Burundi se classe parmi les pays où une grande partie de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. »
Par-là, malgré que les pouvoirs publics et le chef de l’Etat ne peuvent pas assumer publiquement l’état de pauvreté dans laquelle se trouvent les Burundais, Nibizi reste convaincu qu’ils en ont conscients. Au cas contraire, ça serait un sérieux problème.
Nibizi trouve enfin qu’il ne suffit pas autant de crier sur certains intellectuels burundais qu’ils sont formés, mais ne sont pas éduqués. Mais plutôt, il faut un programme consistant de citoyenneté responsable qui devrait être donné dès l’école fondamentale pour que les enfants grandissent dans une logique de citoyenneté ou de respect du bien public ou de l’engagement et de la volonté de développer le pays. Cette formation devrait aussi être donnée aux fonctionnaires déjà en activité.
Jean de Dieu Mutabazi : « Le président réaffirme les atouts physiques pour réussir le pari de 2040 et 2060 »
Pour Mutabazi, président du parti RADEBU, il faut placer le message du 26 mars 2024 du président Ndayishimiye dans son contexte, pour bien en saisir la portée.
Il trouve que le discours du chef de l’Etat était beaucoup centré sur la réussite de bâtir un Burundi émergent et avant 2040 et développé avant 2060.
Selon Mutabazi, c’est pour cela que pour réussir le pari de ce développement, le président de la République a d’abord rappelé qu’il fallait créer les conditions nécessaires pour bâtir un Burundi émergent.
Pour cela, le président du RADEBU considère que le président de la République a donc réaffirmé que le Burundi dispose de tous les atouts physiques pour réussir le pari de 2040 et 2060. « Le président de la République a rappelé que le Burundi n’est pas du tout pauvre et rappelé les potentialités du pays à savoir : les bonnes conditions pédoclimatiques pour l’agriculture (9mois de pluies), un sous-sol riche de terres rares, d’or, nickel … Le lac Tanganyika (réserves d’eau douce), des cours d’eau favorables à la construction des barrages hydroélectriques, une réserve d’eau douce. Une position géostratégique frontalière avec la RDC et la Tanzanie, une main-d’œuvre abondante et bon marché, etc. »
D’après Mutabazi le problème qui semble être la pierre d’achoppement reste la qualité de la gouvernance, précisément les hommes et les femmes chargées de la gestion de la chose publique.
C’est pour cette raison, explique-t-il, que le président de la République a insisté sur les bonnes pratiques et habitudes qu’il faut développer pour améliorer la qualité de la gouvernance. Entre autres : le respect de la loi ; le respect de la chose publique ; mettre en avant l’intérêt général ; aimer son prochain (Ubuntu) ; mettre au service de la nation, ses connaissances scientifiques.
Le président du RADEBU rappelle, à la suite du président, que la science sans conscience, n’est que ruine de l’âme et que les connaissances scientifiques ne suffisent pas pour développer un pays. Mais qu’il faut aussi être éduqué.
Il faut donc pour lui rompre avec les mauvaises habitudes et pratiques qui maintiennent le pays dans le sous-développement, notamment la corruption, la malhonnête, l’égocentrisme, la paresse, l’hypocrisie, les intrigues du pouvoir.
Mais comment peuvent-ils penser à grever alors que les lauréats qu’ils produisent ne sont même pas capables de rédiger une lettre ? D’où vont provenir ces salaires ? Ce sont de tels lauréats qui vont produire pour booster la production afin d’avoir des taxes et impôts pour pouvoir majorer leurs salaires ?
je dépose ça, narengana
A shame
Réalise t il les incogruités contenues dans cette savante diatribe ????😔🤯😭
Le Burundi est riche: Neva a raison sur ce point. Mais il y a beaucoup de mais, qui se résument en ces quelques mots à savoir qu’à chaque seconde qui passe, ses richesses sont volées, pillées sans vergogne, rackettées, dévalisés… parfois par ceux-là même à qui on a confié la gestion. Et ceci dure depuis longtemps, personnes n’a réussi à y mettre fin, malgré les beaux discours et belles promesses.
Plus on pille, plus nous nous approchons de la ruine et de la faillite. Si on y est pas déjà.
Le pays peut se relever et reprendre sa vigueur, à deux conditions: la première, difficile certes, c’est d’arrêter l’hémorragie en mettant sur place des mesure strictes de respect de la chose publique. On peut bien sûr élaborer sur ce point, mais je me limite par là pour cette courte opinion.
La deuxième condition et la plus dangereuse, c’est d’exiger la restitution des biens volés depuis des décennies. Un gihangange est en prison accusé, entre autres, de biens mal acquis équivalents à des centaines de villas haut standing et des véhicules de luxe. Une certaine opinion soutient qu’il n’est pas le seul, qu’il y en a même qui possède plus que cela, acquis de façon douteuse.
Essayez de visualiserle tableau: on arrête le vol et on récupère les biens volés. Je vous garantie qu’en moins de 6 mois en 2024, le Burundi arriverait facilement à la vision 2040.
Très probablement que la personne qui prendra ces mesures n’aura pas la vie facile: s’attaquer à une mafia, c’est toujours dangereux. Mais il faudra bien quelqu’un pour le faire. Rwagasore l’a fait pour l’indépendance, Ndadaye l’a fait pour la démocratie. Ils se sont sacrifiés pour des justes causes. Le miracle économique du Burundi en est aussi une.
Les conséquences des bêtises de 93 contre Son Excellence Melchior Ndadaye & ses collaborateurs nous hanteront encore longtemps. Ce que nous obtenons aujourd’hui : une sorte genre de soi-disant discours !
Je pense que le mal est plus profond.
93 fut une tragédie comme d’autres qu’a vécu le Burundi.
D’autres pays se relèvent des tragédies.
But our mother land continues to sink. Sinking and sinkng and we are not reaching the bottom.
D’autres pays se relèvent. L’exemple est notre jumeau du Nord.
Mais nous, nous copions l’exemple du Zaire, de la Répubique centrafricaine, Somalie, etc..
zXher Stany et autres qui ont cimmenté içi,
La quasi majorité de ce que notre président a dit içi est tout simplement inoui, Indéfendable.
Il se moque du Droit, des Sciences économiques ou du bon sens
Le droit de grève est par exemple inscrit dans la Onstitution. Pourquoi ne dit il un seul mot de la raisin de grève?
Encore une fois, a t il des conseillers en communication?
1. Vous ecrivez:« Le président Ndayishimiye a rappelé que les professeurs d’université ont déjà lancé un préavis de grève. Il a demandé à ces professeurs de l’indiquer d’où il peut tirer leurs salaires. C’est que pour lui ils veulent traire la vache qui pourtant n’est pas nourrie… »
2. Mon commentaire
« La loi accorde aux travailleurs un droit de grève conditionnel strictement encadré ;
elle interdit les grèves de solidarité. Les parties doivent avoir épuisé tous les autres
moyens de résolution (dialogue, conciliation et arbitrage) avant de pouvoir faire
grève. Les personnes qui souhaitent faire grève doivent constituer la majorité des
travailleurs et remettre un préavis de six jours à leur employeur et au ministère du
Travail, et les négociations menées par un médiateur choisi d’un commun accord
ou par le gouvernement doivent se poursuivre pendant la grève. Les grèves et
manifestations sont interdites pendant les élections. Le ministère doit déterminer si
les parties ont satisfait aux conditions permettant de faire grève, ce qui lui confère,
en réalité, l’autorité d’empêcher les grèves. La loi permet aux autorités de
réquisitionner les employés essentiels en cas de grève. Elle interdit les représailles
contre les travailleurs participant à une grève légale.
La loi reconnaît le droit de mener des négociations collectives, mais celles-ci ne
peuvent pas porter sur les salaires du secteur public, qui sont établis selon des
barèmes fixes après consultation avec les syndicats… »
https://bi.usembassy.gov/wp-content/uploads/sites/215/BURUNDI-HRR-2021-FRE-FINAL.pdf
Personnellement je suis de même avis que NEVA. Ceux qui critiquent devraient distinguer la politique, la science et la réalité sur terrain.
1. En vérité le Burundi n’est pas pauvre au niveau qu’on le décrit dans les classements. S’il fallait tenir compte de ces classements, le Burundi serait un pays invivable et aucun migrant ni réfugié n’y viendrait. Nous savons tous que les classements utilisent des indicateurs qui ne sont pas adaptés aux réalités Africaines où l’économie informelle est estimée à plus de 70%, ce qui veut dire les données analysées utilisées pour classer nos pays ne concernent que 30% de l’économie réelle. C’est pourquoi les pays africains qui exercent la pression fiscale bénéficient les meilleurs classements que d’autres bien que nous savons tous que la vie leurs populations est la moins meilleure que le nôtre. Classer les pays c’est bon mais les indicateurs utilisés devraient être cohérents. J’appellerais la BAD à penser à l’élaboration de ses propres indicateurs.
2. Comparer la vie de la population d’un pays en utilisant la valeur d’une monnaie étrangère est également une erreur. En réalité la monnaie n’est qu’un moyen d’échange et sa valeur est variable selon le lieu, le temps et la circonstance. Dire qu’un burundais est plus pauvre que d’autres citoyens du monde parce que son revenu est évaluée à 1$/jour sans tenir compte de ce que vaut un dollar dans tel pays et dans l’autre pays c’est de l’arbitraire ou tout simplement la manipulation d’opinions.
3. Il est de même pour l’éducation. En Afrique il y a une très grande erreur. On privilégie les formations que l’éducation alors que les deux sont complémentaires. Or, la compétence n’est que la combinaison du Savoir-être (Valeurs morales et sociales acquises surtout dans son éducation en famille), le Savoir (acquis par formation ou apprentissage) et le Savoir-faire (qui est l’expérience professionnelle). Dans notre pays beaucoup de gens mettent en avant leurs formations que leurs valeurs morales et sociales. J’entends souvent des gens qui disent ko inyigisho zatitutse, kandi Koko nivyo mais pas seulement au Burundi ariko abo bise bize mbere, bakiga neza, bikiga mu mashure meza, ntitubona les inventions bagize canke industries bubatse. Nta kosa nayonyene bakoze kuko normalement la formation devrait être un outil pour réaliser son projet personnel. Alors quand les élèves étudient sans préalablement planifier ce qu’ils deviendront demain et sans avoir se défini comme solution aux problèmes de leurs communautés respectives, nous ne ne pourrons que nous critiquer les uns, les autres.
Au-delà des discours politiques et de l’activisme, nibaza ko twaridukwiye kugira un examen de conscience.
@Matendo
1. Vous ecrivez:« Comparer la vie de la population d’un pays en utilisant la valeur d’une monnaie étrangère est également une erreur… »
2. Mon commentaire
Cette monnaie etrangere est quand meme « LA MONNAIE MONDIALE!!! »
« La force relative de l’économie américaine soutient la valeur de sa monnaie. C’est la raison pour laquelle le dollar est la monnaie la plus puissante. Environ 580 milliards de dollars américains en billets de banque sont utilisés à l’extérieur du pays. C’est 65% de tous les dollars et 35 % des billets en dollar sont au États-Unis…
Sur le marché des changes, le dollar règne. Quatre-vingt-dix pour cent des opérations de change impliquent le dollar américain. Selon la liste des organisations internationales de normalisation, le dollar n’est que l’une des 185 devises du monde, mais la plupart d’entre elles ne sont utilisées que dans leurs propres pays. Théoriquement, n’importe lesquels d’entre elles pourrait remplacer le dollar en tant que monnaie mondiale, mais elles ne le feront pas car elles ne sont pas négociées aussi largement… »
https://www.orobel.biz/information/actualite/pourquoi-le-dollar-americain-est-la-monnaie-mondiale
@Stan Siyomana,
1. La monnaie n’est qu’un moyen d’échange. Qu’elle soit forte ou faible, n’a pas de valeur en soi car sa valeur dépend de l’objet à échanger. Si vous êtes au Burundi vous êtes sans ignorer qu’avec un dollar américain on peut manger dans un restaurant moyen mais en France vous ne pouvez pas acheter même une tasse de thé dans un restaurant moyen. Alors dire que quelqu’un est plus pauvre parce qu’il dépense un dollar pour se nourrir ce n’est pas vrai.
2. En réponse à votre question relative à la méthodologie utilisée par le FMI, je ne sais pas quelle méthodologie utilisent-ils mais la formule qu’ils utilisent pour calculer le PIB est bien connue. C’est à vous plutôt de me dire si leurs classements tiennent en considération l’économie informelle.
@Matendo
Apparement, il y a des methodes pour estimer la part du secteur informel dans le produit interieur brut (PIB).
« This paper proposes a framework for measuring the informal economy that is consistent with internationally agreed concepts and methodology for measuring GDP. Based on the proposed framework, the informal economy “comprises production of informal sector units, production of goods for own final use, production of domestic workers, and production generated by informal employment in formal enterprises.” This proposed framework will facilitate preparation of estimates of the informal economy as a component of GDP.
Series:Policy Paper No. 2021/002… »
https://www.imf.org/en/Publications/Policy-Papers/Issues/2021/02/02/Measuring-the-Informal-Economy-50057
@Matendo
1. Vous ecrivez:« Nous savons tous que les classements utilisent des indicateurs qui ne sont pas adaptés aux réalités Africaines où l’économie informelle est estimée à plus de 70%, ce qui veut dire les données analysées utilisées pour classer nos pays ne concernent que 30% de l’économie réelle… »
2. Mon commentaire
a). Pourriez-vous nous demontrer comment les methodologies utilisees par la Banque Mondiale et le Fonds Monetaire International excluent tout le secteur informel?
b). Hari umugani ubuza kwitwaza ivy’ibirago ngo biranyerera. L’on peut prendre au hasard plusieurs pays, ILS ONT TOUS QUAND MEME UN SECTEUR INFORMEL, et pourtant leur produit interieur brut par habitant est nettement superieur au 246 dollars du Burundi pour l’annee 2023.
Rwanda ($1.032), Kenya ($2.188), Inde ($2.850), Indonesie (5.109), Botswana ($7.758), Bresil ($10.413), Malaisie ($13.034), Costa Rica ($16.213),…
https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_GDP_(nominal)_per_capita
Parni les sorties polémiques de nos dirigeants, un des plus importants se vante que les enfants des riches n’ont pas d’appétit.
Les bonnes doivent les dorloter pour Manger des Mets de pacha.
Les enfants des pauvres auraient par cintre des Appétit de goinfre.
Sire, c’est indecent de le dire en riant.
Nous le savons tous.
Mais nous n’en faisons pas la même lecture.
Naho tudatwara.
Les dirigeants sont là pour lutter contre la pauvreté
Le president et son groupe (CNDD-FDD)ressemblent de plus en plus comme des leaders d’un culte. Le danger dans cette manière de mélanger la religion et la politique est que la pauvreté devient ancrée dans la maniéré psychologique des Barundi vivant au Burundi. Après tout, c’est les dieux qui déciderons qui devient riche ou pauvre. La volonté des dieux quoi!
Vous le voyez déjà dans la croissance démographique!
Imaginez vous, ce que pensent les potentiels investisseurs quand ils lisent ces propos des élites burundais!
C’est encore triste c’est de voir que les parties politiques d' »opposition » sont incapable d’accéder au pouvoir! Un peuple normal ne revoterai plus un parti politique qui a conduit un pays dans un tel inflation. Jamais!
Finalement, un coup de chapeau aux hommes et femmes Sénégalaises: Respect au pays de Teranga car ils ont rendu fiers tous les Africains partout sur cette planète!
1. Vous ecrivez:« Si je regarde le fort taux de croissance que nous avons, nous allons nous développer maintenant… ».
2. Mon commentaire
a. Le Burundi avait un taux de croissance du produit interieur brut (PIB) de 3,4% en 2023 et 1,8% en 2022.
b. Entretemps, la croissance demographique etait de 2,7% en 2022.
c. En Afrique (en 2023), les 5 pays avec les plus forts taux de croissance du PIB sont: Libye (12,6%), Rwanda (10%), Zambie (8%), Ethiopie (7,9%) et Cote d’Ivoire (6,9%).
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SP.POP.GROW?locations=BI
https://fr.tradingeconomics.com/country-list/gdp-annual-growth-rate?continent=africa
Est ce que le président prépare ses allocutions?
Tenez le petit Rufyiri lui dit que le prix d’un avocat coûte 3 fois plus Cher
300 fbu à l’intérieur du Burundi.
Que font l ministère de la communication?
Mutabazi a essayé déteindre l’incendie
@Barekebavuge
J’ai bien aime une video sur Youtube ou environ 8 journalistes avaient ete invites au State House pour pouvoir poser des questions sur l’economie kenyane et le president William Samoei Ruto repondait tres bien en se basant sur des principes de l’economie ou du developpement socio-economique. Et il etait seul, sans aucun ministre a cote.
None ga Mutabazi (Musavyi) ntiwomubwira akabivuga gurtyo ko umwegereye?
Nous citoyens avons entendu et compris les terrible amalgames dont se gossent le monde entier.
Mobutu , les Duvaliertenaient le même language.
En 2040, nous serons plus pauvre.
D’abord sur quelle base avez vous choisi 2040? Peut être, sans doute parce que c’est un chiffre divisible par 40.
Yaco tuba twitwenga.
Le $usd a presque atteint 5600 fbu