Dans un communiqué rendu public ce mercredi 5 juin 2013, l’Association pour la mémoire et la protection de l’humanité contre les crimes internationaux (Ampci Gira Ubuntu) reconnaît qu’un travail accompli par une commission ayant de lourdes responsabilités comme la CNTB ne peut être exécuté en totalité sans faille.
Cette plate-forme qui regroupe plusieurs associations des victimes des différentes tragédies qu’a connues le Burundi, demande à la CNTB (Commission nationale terres et autres biens) « d’être toujours à l’écoute de tout le monde afin de pouvoir tirer des leçons pour son bon fonctionnement ».
L’Amepci Gira Ubuntu affirme que « la restitution est un principe sacro-saint des standards internationaux et surtout du Droit international humanitaire », et par conséquent, « retrouver ses biens entre dans le cadre de la réparation ».
Elle appelle le gouvernement à mettre sur pied le Fonds d’indemnisation prévu par l’Accord d’Arusha. Elle demande la mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation pour mettre toute la lumière sur toutes les périodes sombres de l’histoire du Burundi afin de déclencher d’autres aspects de réparation prévue par ce mécanisme.
Selon Aloys Batungwanayo, porte-parole de l’association, la prescription trentenaire souvent évoquée ou invoquée fonctionne lorsqu’il y a abandon d’un bien sans qu’il y ait une force derrière comme un conflit.
D’après lui, pour que le travail de la CNTB puisse bien continuer dans le strict respect des Droits de l’homme, le gouvernement doit doter cette Commission de moyens financiers et juridiques nécessaires afin de faire un recensement de tous les biens mal acquis ou spoliés au cours des différentes crises.
« Il faut identifier les responsables de ces spoliations, exiger à ces derniers de restituer tous les biens spoliés et payer les coûts d’amortissement y relatifs », réclame l’Ampci. Par ailleurs, toujours selon elle, il faudrait procéder à la réhabilitation de la dignité de toutes les personnes accusées injustement d’être des bamenja (rebelles) même si « rétablir ces derniers dans leurs droits peut être ressenti comme une contradiction », note le porte-parole de cette association.
Et d’appeler les politiques à éviter de se servir du travail de la CNTB comme tremplin pour des visées politiciennes : « Il faut qu’ils évitent toute manipulation de la population et surtout de la jeunesse car les conséquences peuvent être fâcheuses pour eux et pour toute la nation entière ».
Aloys Batungwanayo, porte-parole de l’association Amepci