Une infection vaginale courante, souvent « bénigne », mais qui gâche la vie de nombreuses femmes : la mycose vaginale.
Des pertes vaginales jaunâtres ou verdâtres, malodorantes, qui démangent… cette infection vaginale pourrit la vie de plus d’une.
Une jeune citadine, la vingtaine, n’en peut plus. Elle affirme avoir une infection récidivante. Elle a des sécrétions vaginales très malodorantes. « J’ai parfois l’impression que j’empeste toute la pièce. » Parfois, elle se prive de quelques sorties, craignant de se faire remarquer par son odeur incommodante. « C’est très gênant et frustrant ». Les médicaments, elle en a pris beaucoup, mais l’infection revient après quelques mois.
Carine, une autre jeune femme, fait face à cette infection. C’est la deuxième fois qu’elle en souffre en moins d’une année. Peu malodorantes, ses sécrétions vaginales sont plutôt très irritantes et la démangent. Elle se voit contrainte de se gratter même en public. « Parfois je me précipite dans les toilettes pour être à l’aise, tellement ça me démange… »
Elle était enceinte d’un mois la première fois qu’elle en a souffert. Le médecin lui avait dit que c’est normal, les femmes enceintes étant plus exposées à ce genre d’infections.
Elle l’a traitée par l’introduction d’ovules Gyno-daktarin dans son vagin, sur prescription du médecin. Un traitement qui s’est avéré très efficace, elle a été immédiatement guérie. « Hélas, l’infection est revenue !»
Eclairage d’un gynécologue
Tharcisse Rufyikiri, gynécologue, signale que trois zones sont essentiellement concernées par la mycose vaginale : la vulve, le vagin et le col de l’utérus. Une infection qui est principalement caractérisée par des pertes liquides abondantes et malodorantes. Ces écoulements vaginaux peuvent être accompagnés de démangeaisons, une sensation de malaise au niveau du vagin, une irritation quand on urine…
Si l’infection n’est pas traitée, elle monte au niveau de l’utérus, des trompes. Là, ce n’est plus une simple mycose, mais « une infection pelvienne haute ». Avec des conséquences graves : stérilité, fausse couche ou accouchement prématuré. « Même les intestins peuvent être atteints. »
A en croire ce gynécologue, la prise de médicaments antibiotiques de façon non contrôlée perturbe l’équilibre de la flore vaginale et provoque ainsi une infection.
Les femmes « trop propres » plus exposées
Quant au gynécologue Floribert Kayonde, l’une des causes essentielles de cette infection est l’utilisation de savons ou d’autres produits hygiéniques inadaptés. La toilette vaginale est à proscrire complètement car elle détruit l’équilibre de la flore vaginale. Il assure, en outre, que le fait d’avoir plusieurs partenaires sexuels peut être à l’origine d’une infection vaginale.
Les femmes enceintes et les ménopausées sont plus vulnérables. Pendant la grossesse ou la ménopause, le pH acide du vagin change. « Cela favorise la prolifération de microbes et une infection s’ensuit inévitablement. »
Pour ces deux gynécologues, l’idéal, en cas d’infection, est de faire un examen clinique (le prélèvement vaginal) pour détecter le type exact d’infection et la traiter.
Clarisse, je suis vraiment ravi par cet article. COURAGE.
J’apprécie les interventions des deux gynécologues mais ils auraient pu aller plus loin pour informer le public et nous distinguer les pertes vaginales malodorantes de couleur jaunâtre, très gênantes à cause des odeurs trop fortes en provenance du vagin, que décrit la première patiente dans l’article de celle blanchâtres avec démangeaisons souvent très désagréables aussi que décrit la deuxième patiente. Les premières, celles malodorantes (on parle souvent d’odeur de poisson), correspondent plus à une infection (vaginite) souvent sexuellement transmise par un petit parasite appelée Trichomonas vaginalis, qui prolifère au niveau du vagin. L’habitat de ce parasite est surtout le tube digestif. La vaginite à Trichomonas vaginalis dispose d’un traitement minute chez la femme qui en est atteinte. Elle prend 4 comprimés de Secnidazole (Flagentyl) en 1 prise et attend 15 jours pour renouveler la dose. Ce traitement est interdit normalement chez la femme enceinte où on donne autre chose. Il faut aussi insister sur le fait que cette infection est la plupart de fois transmise sexuellement par un partenaire. A la différence de la femme, l’homme qui en est porteur et qui la transmet donc à sa ou ses partenaires ne sent pas souvent de symptômes. S’il ressent cela c’est sous forme d’une inflammation de l’urètre (rare il faut le dire) appelée urétrite. Le traitement de l’homme est très simple. Il prend 4 comprimés de secnidazole en une seule prise et il est guéri. Une femme atteinte de vaginite à Trichomonas vaginalis doit être traitée simultanément avec son ou ses partenaires car cette infection est souvent sexuellement transmise. Pour la deuxième patiente dans le document, celle qui se gratte avec pertes blanchâtres il faut préciser qu’il s’agit presque toujours d’une candidose vaginale, une sorte de mycose causée par un petit champignon appelé Candida albicans faisant partie des microbes normaux (flore) retrouvés dans le vagin et qui constituent ce qu’on appelle techniquement la flore vaginale. Cette dernière peut être perturbée par plusieurs facteurs comme les toilettes vaginales avec des produits non adaptés. Quand une partie des microbes vaginaux normaux est ainsi détruite, les autres microbes en profitent pour se multiplier de façon exagérée et peuvent ainsi entrainer des désagréments au niveau du vagin. C’est le cas de Candida albicans. Tout ce qui déséquilibre l’acidité vaginale, la ménopause, une contraception une grossesse peut entrainer aussi le déséquilibre de la flore vaginale et pousser Candida albicans à trop se multiplier pour donner alors des pertes vaginales blanchâtres et des démangeaisons. Comme Dr KAYONDE le dit si bien, le vagin ne se lave pas sauf avec des produits spécifiques appropriés à la toilette intime féminine. Sinon, le vagin se lave lui-même c’est comme le conduit auditif externe quand on l’agresse il peut s’y développer aussi des mycoses pour les mêmes raisons. Plusieurs traitements rapides existent pour traiter la candidose vaginale qui peut ou ne pas être sexuellement transmisse. Certaines écoles préconisent de traiter aussi le ou les partenaires en cas de candidose vaginale. D’autres disent non.
J’apprécie beaucoup cet article. Beaucoup de femmes ont peur de se faire soigné quand les symptômes apparaissent. Il faut voir un médécin le plus vite possible pour éviter des complications.
Bravo à Clarisse pour votre sensibilisation sur le sujet